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12/06/2007

Galileo sera public, ou ne sera pas

En sursis jusqu'à cet automne, le projet de géolocalisation satellitaire européen fait déjà figure de serpent de mer dans l'histoire spatiale européenne. Un financement 100% public et européen pourra-t-il sauver le projet ?
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Galileo, le projet de géolocalisation par satellite européen a vécu vendredi 8 juin une nouvelle étape de son évolution chaotique. A l'issue de la réunion des vingt-sept ministres européens des Transports, à Luxembourg, il a été décidé d'un financement supplémentaire public pour le système de navigation européen Galileo.

Les Vingt-Sept ont décidé que l'argent public financerait intégralement l'infrastructure satellitaire pour un coût de 3,4 milliards d'euros, soit 2,4 milliards supplémentaires par rapport au milliard d'euros déjà injecté. Le coût total lui, exploitation comprise, sera de 10 milliards d'euros. L'adoption de cette enveloppe supplémentaire sera débattue les 1er et 2 octobre prochain pour être ou non accordée de manière définitive.

L'Union Européenne doit donc trouver 2,4 milliards d'euros avant octobre pour assurer la pérennité de ce qui est présenté comme le concurrent du GPS, le système américain de géolocalisation par satellite. Sur les 30 satellites qui doivent équiper le système, quatre ont déjà été payés par des fonds publics. Les 26 autres satellites devaient être financés par des entreprises privées. Elles ont été finalement écartées faute de consensus et au vu du retard déjà conséquent pris par le programme.

En 2005, un consortium d'industriels (Thalès, Alcatel-Lucent, Hispasat, Inmarsat, AENA, Finmeccanica, Deutsche Telekom, European Aeronautic, Defence & Space Co) associé au secteur public avait été choisi pour lancer le projet.

Bruxelles se passe du concours des partenaires privés

Bruxelles se passe du concours des partenaires privés qui auraient pu utiliser Galileo pendant 20 ans en échange de leur participation financière au projet. L'Union Européenne a donc décidé de financer seule l'intégralité du projet. Reste donc à convaincre les partenaires européens de mettre sur la table la bagatelle de 2,4 milliards d'euros, et ce dans un contexte communautaire pour le moins troublé.

Les Pays Bas et la Grande Bretagne affichent un scepticisme officiel à la réalisation du projet. Ces pays ne sont pas convaincus qu'il s'agit réellement d'un programme stratégique. Il font valoir que le GPS est déjà disponible et surtout qu'il est gratuit à l'utilisation ce qui ne semble pas devoir être le cas de Galileo. La plupart des pays européens sont cependant, favorables au projet.

Problème financier

 
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Les aptitudes techniques du projet Galileo n'ont jamais été remises en question. Il s'avère plus précis que son concurrent américain, puisque sa marge d'erreur est de 1 mètre contre 10 pour le GPS. Il permettrait également à l'Europe d'être totalement indépendant des Etats-Unis dans ce domaine stratégique. Le problème, c'est celui du financement du projet, problème historique, qui retarde sa mise en place. Le chantier ne devrait aboutir, finalement, qu'en 2012, au lieu de 2008.

Pour l'instant, un seul satellite a été lancé, le décollage du second lanceur ayant échoué. Pendant ce temps, une nouvelle version du GPS américain est annoncée et la Chine est également prête à lancer sa propre technologie.


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