Christophe Raymond, directeur technique de Cegid était également présent lors du chat.
Comment se porte Cegid sur le plan financier ? Quel sera le résultat net pour l'année 2006 ?
Patrick Bertrand. Bonne première question ! Globalement, nous avons annoncé au marché une croissance de notre résultat opérationnel courant d'au moins 30 % par rapport à 2005. Sur le plan financier, nous sommes dans une stratégie de maîtrise de notre "gearing" (ratio d'endettement qui devrait se situer aux alentours de 55/60 %).
"Du logiciel de gestion à l'ERP". Où se positionne finalement Cegid ? Peut-on vraiment le qualifier d'éditeur d'ERP ?
Nous sommes clairement un éditeur d'ERP, système d'information qui s'inscrit dans le label générique des "logiciels de gestion". Notre ERP a la particularité d'être modulaire, c'est-à-dire que nous ne contraignons pas le client dans une logique de Big Bang lorsqu'il veut changer son système d'information, mais de déploiement progressif, module après module, en fonction de ses besoins (gestion commerciale, production, comptabilité, CRM, RH, etc.).
Comment Cegid considère Microsoft ? Concurrent ou partenaire ?
Dès lors que Microsoft a comme métier de base de fournir des systèmes d'exploitation, bases de données, outils de développement, Microsoft est clairement un partenaire de Cegid, au même titre qu'Oracle, IBM, etc. Car nous avons fait le choix d'être agnostique en matière d'environnement technologique (notre ERP tourne dans tous les environnements y compris Oracle/Linux ou DB2/400).
En revanche, il est clair que Microsoft se situe dans la zone de "compétition"
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 Les PME ont compris l'intérêt d'une information intégrée" |
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sur son activité MBS (Solutions de gestion).
Il en est de même pour Oracle qui a une offre dans ces domaines.
Depuis le rachat de CCMX, quels sont vos nouveaux concurrents ? SAS Institute, Infor avec l'ex Geac ?
Le rapprochement avec CCMX nous apporte deux compétences supplémentaires très importantes compte tenu des tendances du marché : la gestion des ressources humaines et l'hébergement de solutions (offre "Cegid on Demand"). Nous n'avons pas le sentiment que les noms que vous citez soient vraiment de "nouveaux" concurrents !
Les PME sont-elles le marché de l'avenir pour Cegid ? Les PME-PMI françaises sont-elles réceptives aux sirènes de l'informatique ?
Il nous semble que les PME ont aujourd'hui clairement compris l'intérêt d'une information intégrée (vs best of Breed). L'apparition d'offres comme celle de Cegid adaptée en terme de fonctionnalités, de temps de déploiement et de coût leur permet maintenant de pouvoir envisager l'évolution de leur système d'information vers un système "ERP". La tendance est donc positive sur cette cible de clients.
Sur le plan de la fonction paie, pour les PME, comment envisagez-vous les migrations de CCMX (arrêt en 2008) à Cegid ... et pourquoi ?
Nous ne comprenons pas la date évoquée (2008 ?). Notre stratégie est de ne pas mettre en rupture un client qui a fait un choix et doit avoir le temps de récupérer son investissement.
Nous n'avons donc pas de date "limite" sur ce point ! Par contre, l'intérêt d'un rapprochement permet d'enrichir avec les nouvelles équipes de développement les fonctionnalités des gammes afin de pouvoir offrir à nos clients des possibilités de migration lorsqu'ils le souhaiteront.
Comment qualifieriez vous l'année 2006 ? Est-ce qu'il y a des moments forts à retenir selon vous ?
Pour Cegid, le moment fort a été l'autorisation du conseil d'Etat de finaliser notre rapprochement avec CCMX, 20 mois après son annonce ! Enfin, les très beaux succès que nous avons maintenant sur les entreprises moyennes / grandes montrent que Cegid est devenu un acteur reconnu de la "troisième voie" : entre l'ERP très riche et compliqué et la solution très standard et non intégrée.
Enfin, notre offre "on demand" nous positionne comme un acteur majeur du "SaaS" [NDLR : Software as a Service]. Une position renforcée par l'acquisition annoncée hier de la société Comptanoo. L'ASP, nous n'en parlons pas, nous le faisons !
Vous venez de racheter Comptanoo, pour quelles raisons ?
Comptanoo a démontré un vrai savoir-faire dans le domaine des services en ligne et surtout dans le marketing interactif, élément essentiel d'animation pour convaincre les TPE d'utiliser des systèmes d'information en ligne.
Est-ce qu'un rapprochement Cegid / Business Objects ferait sens ?
Sur le plan des principes, un rapprochement entre l'ERP (gestion des données) et la BI (transformation des données en informations pertinentes) est maintenant un "prérequis" pour les utilisateurs.
C'est d'ailleurs ce que Cegid a fait avec son offre "cegid business" qui intègre nativement les trois fonctions (ERP, outils de BI et approche collaborative).
Il est maintenant évident que la "couche" BI est essentielle pour bien utiliser le système d'information et n'avoir accès qu'à de l'information pertinente et triée pour l'utilisateur.
Pourquoi selon vous, les éditeurs européens, d'habitude à la traine par rapport aux Etats-Unis, se débrouillent mieux dans les logiciels de gestion (SAP, Sage, Cegid...) ?
Dans notre métier, la pierre angulaire est naturellement le client final. La proximité géographique favorise une meilleure compréhension de ses besoins et aussi de l'environnement légal, pratiques de business, etc.
Ceci étant, nous pensons que les éditeurs français et européens ont la capacité en termes d'innovation et de savoir-faire de "faire mieux"... mais c'est un autre débat... plus stratégique et qui engage naturellement le "tryptique" éditeurs / donneurs d'ordre (privés et publics) / politique des pouvoirs publics en matière de soutien à l'innovation, en particulier dans le domaine de l'édition de logiciels.
Comment votre portail inclut-il ou prévoit-il d'intégrer les technologies du web 2.0 ?
Nous avons justement utilisé les technologies Web 2.0 pour porter les vignettes de notre portail vers le "portail" de Vista, c'est à dire la sidebar.
Que pensez-vous du modèle hébergé en tant qu'opportunité de marché ? Serait-il envisageable de faire du 100% hébergé chez Cegid d'ici 5 ans ?
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Le mode hébergé est plus qu'une opportunnité de marché" |
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Le mode hébergé est plus qu'une opportunnité de marché , c'est une tendance lourde qui correspond aux besoins des utilisateurs de se tourner vers leur métier plutôt que vers la gestion de leur système d'information. C'est la raison pour laquelle, il vaut mieux parler de "SaaS" plutôt que d'hébergement.
Comme vous le savez, le cycle d'investissement fait que la "migration" vers un mode SaaS sera progressive avec une tranformation de la reconnaissance des revenus des éditeurs - non plus au momemnt de la vente mais en fonction des utilisations ou de la durée des contrats. C'est une tendance positive car elle assure un meilleur niveau de revenus récurrents dans un métier très lourd en matière d'investissements R&D.
Que proposez vous pour répondre aux exigences de compliance ?
Je comprends que vous parliez de compliance - SOX et LSF. Le principe d'une information intégrée - ERP - va déjà nettement dans ce sens car il permet un meilleur contrôle des flux financiers et opérationnels.
Par ailleurs, nous investissons beaucoup dans les domaines de la sécurité/intégrité/confidentialité des données.
L'Europe et les Etats-Unis ne sont ils pas déjà bien équipés en informatique ? L'avenir n'est-il pas pour vous en Asie ?
Nous sommes en face de marchés de maturité différente :
1- Renouvellement en Occident, ce qui signifie attentes de gammes plus modernes et apportant une plus grande productivité.
2- Marchés émergents avec tout le potentiel que cela signifie.
Pour Cegid, nous avons annoncé notre souhait de conclure très rapidement une joint-venture en Chine car nous avons déjà des clients implantés et utilisant nos solutions - Cegid a intégré en 2006 la capacité Unicode dans ses applications.
Quels sont vos résultats et vos objectifs à l'international ?
Aujourd'hui, nous équipons plus de 1 400 sites clients à l'international, particulièrement dans le secteur de la mode. Notre ambition est d'accélérer et de montrer clairement à nos clients cette capacité de Cegid à accompagner leur développement quelle que soit la zone géographique.
Les différents rachats d'éditeurs en métiers verticaux ne donnent-ils pas une image "floue" de Cegid pour les clients finaux ?
Il ne me semble pas, dès lors que nous communiquons de façon ciblée sur chaque type de clients.
La stratégie de Cegid est orientée autour de 3 axes de clients : TPE et profession comptable, PME et groupes de sociétés, et enfin métiers verticaux (notamment mode, industrie, hôtellerie-restauration, BTP...)
Etes-vous favorable à une publication trimestrielle du résultat des sociétés françaises cotées, à la manière des sociétés américaines ? (c'est quand même plus clair non ?)
Je suis favorable à tout ce qui favorise la bonne information du marché, mais une bonne information ne signifie pas pour autant de soumettre la gestion des entreprises à une logique trop "court-termiste". Je pense donc que nous pouvons améliorer le niveau d'information sans pour autant se caler systématiquement sur un modèle anglo-saxon qui n'a pas forcément évité les "sinistres" dans ce domaine.
Souhaiteriez-vous faire encore d'autres acquisitions l'année prochaine ? Dans quel secteur ou quel type d'acteur ?
Oui. Nous avons depuis longtemps exprimé que la "concentration" était
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Les croissances externes d'aujourd'hui constituent une des sources de la croissance interne de demain !" |
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inéluctable dans notre secteur pour plusieurs raisons : importance des investissements R&D et coûts des circuits de distribution. De nombreux petits/moyens acteurs recherchent une solution d'adossement.
Cegid a un historique très favorable dans sa capacité à intégrer de nouvelles sociétés en respectant la base clients et en intégrant les collaborateurs et dirigeants des sociétés acquises.
Enfin, les rapprochements constituent un moyen d'accélérer la croissance interne : les croissances externes d'aujourd'hui constituent une des sources de la croissance interne des années futures !
Concernant les secteurs, notre stratégie est de renforcer nos positions et peut-être d'ouvrir de nouveaux domaines d'activité.
Jean-Michel Aulas va-t-il quitter Cegid pour se consacrer uniquement au football comme l'a fait Bill Gates avec sa fondation ?
Je pense qu'il faudrait lui poser la question directement, c'est d'ailleurs une question récurrente ! Jean-Michel Aulas (ndlr : Président de Cegid et Président de l'Olympique Lyonnais) reste très impliqué dans la rencontre de nombreux clients et dans la définition de la stratégie.
Pourquoi avoir pris la présidence de l'Afdel ? Qu'espérez-vous y faire ?
En général, une présidence ne se "prend" pas sauf dans des régimes particuliers. Personne aujourd'hui ne peut contester que depuis la création de l'Afdel, on parle enfin de l'édition de logiciels plutôt que du secteur informatique identifié comme du "services", du fait des beaux succès de nos sociétés de services françaises.
L'industrie du logiciel constitue un atout pour les pays qui sauront saisir cette opportunité de développer l'innovation et la valeur ajoutée.
L'ambition de l'Afdel est de contribuer à cette prise de conscience et bien sûr à la convergence de plans d'actions (pouvoirs publics, donneurs d'ordre, administrations) afin de favoriser l'émergence de champions nationaux dans ce domaine, avec tout ce que cela implique pour notre pays en matière de formation, d'emplois, de croissance, etc.
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