Open Data et Smart Grid : Paris héberge ses données dans le cloud

Open Data et Smart Grid : Paris héberge ses données dans le cloud Lors de l'AWS Summit Paris ce 31 mai, la municipalité parisienne a levé le voile sur l'architecture de Paris Data, le site via lequel elle met à disposition ses données.

C'est en 2010 que la Mairie de Paris enclenche sa politique d'Open Data. Le projet se concrétise en février 2011 avec le lancement du site Paris Data sur lequel la ville ouvre ses premiers jeux de données. Depuis, cette offre d'informations n'a cessé de s'enrichir au fur et à mesure des contributions des différents services municipaux et des demandes de réutilisation.

Face à l'afflux de données à ingérer, le déploiement d'une deuxième version du site est décidé. La ville s'oriente alors vers OpenDataSoft. Une application conçue pour gérer la mise à disposition de données en Open Data. OpenDataSoft recouvre, pêle-mêle, processus de collecte de données, de structuration, de publication... Pour héberger la plateforme, les équipes techniques de la Mairie de Paris opte en parallèle pour le cloud public, et Amazon Web Services (AWS).

Une plateforme hébergée chez AWS

"Cette solution répondait à plusieurs de nos besoins. Il s'agissait d'abord d'une plateforme extensible et agile, sachant que notre démarche est itérative. OpenDataSoft disposait d'une API pour mettre à disposition nos données. Sans oublier des outils de visualisation graphiques utilisables quel que soit le niveau de connaissance technologique des visiteurs du site. Enfin, l'application est dotée de connecteurs pour aller chercher les données sur d'autres API, des FTP, des App Services", explique Awa Ndiaye, chef de projet Open Innovation à la Mairie de Paris. Le couple OpenDataSoft - AWS présentait aussi pour avantage de limiter les coûts (en restant en ligne avec un budget annuel de 25 000 euros).

48 millions de données mises à disposition

La nouvelle architecture a permis à la Ville de Paris de démultiplier sa capacité de publication de données. 172 jeux de données sont aujourd'hui en ligne sur Paris Data. 

Grâce à OpenDataSoft, la plateforme Open Data parisienne collecte même désormais certaines informations en temps réel (les données de disponibilité des stations de Velib' en Ile-de-France par exemple). "Cela a permis à des projets d'app mobile de voir le jour, comme CityMapper qui est centré sur l'optimisation de parcours en ville", ajoute-t-on à la Marie de Paris. Des sets de données beaucoup plus volumineux ont par ailleurs pu être publiés. C'est le cas de l'historique du trafic automobile parisien sur un an (qui représente 16 millions de données).

Le cloud public pour motoriser le Smart Grid à Paris

Fort de ce retour d'expérience, la Mairie de Paris compte étendre beaucoup plus loin son recours à OpenDataSoft et AWS. Elle entend notamment utiliser ces technologies sur le front du Smart Grid. Un projet pilote a déjà été initié dans ce domaine sur la place de la Nation. Des poteaux équipés de divers capteurs (sonomètres, capteurs de flux de trafic, de pollution et de gaz...) y ont été installés. "Toutes les données en provenance de ces capteurs vont être publiées sur notre plateforme Open Data. Elles seront aussi analysées dans l'optique de réaménager la place. L'objectif étant de créer un lieu qui s'adapte aux besoins et usages réels des Parisiens qui vivent autour", explique Awa Ndiaye.

Il s'agit là d'une première phase d'un chantier de Smart Grid qui pourrait se révéler beaucoup plus vaste. Prochaine étape : l'extension de la démarche à d'autres lieux de la capitale, avant sa généralisation à l'ensemble de la ville. L'objectif serait ainsi, à terme, de recouvrir Paris de capteurs. "Le potentiel est important. La ville compte 178 000 lampes d'éclairage public, 140 000 feux de circulation, 90 000 arbres, 14 000 parcmètres, 2000 abribus, 100 stations de Velib'. Autant de points pouvant potentiellement capter des données", égraine Awa Ndiaye. 

La Marie de Paris mène un premier projet de Smart Grid autour de la place de Nation. Des données issues de capteurs de sons, de pollution ou encore de flux de trafic sont consolidés. Elles ont pour vocation d'être publiées en Open Data, et analysées pour optimiser la place et ses abords.  © Paris

Précision : OpenDataSoft peut également être hébergé sur d'autres clouds, comme Microsoft Azure par exemple (le choix d'Azure a été fait par Issy-les-Moulineaux pour supporter son propre portail sous OpenDataSoft).