Rémy Klein (Conseil Général de l'Isère) : "Nous gérons des connexions avec 300 sites distants répartis sur le département"

Comment se compose l'infrastructure de votre DSI et quel est votre budget ?

Tout compris, le budget annuel de la DSI est de 8 millions d'euros par an. 25% de notre activité est consacré aux projets, et 75% à la production informatique.

Côté infrastructure, pour le poste de travail, nous travaillons depuis longtemps dans un environnement Windows, avec la suite bureautique Office. Côté serveur, nous avons une soixantaine de serveurs, sous Windows et Linux. Nous avons également des serveurs Novell pour la partie réseau et services de fichiers. Mais tout ceci n'est pas figé.

Depuis mon arrivée la direction générale m'a demandé par exemple de faire évoluer le système d'information. Pour ce qui concerne la messagerie par exemple, nous sommes partis sur Exchange 2007 de Microsoft. Nous sommes actuellement en pleine migration.

Et pour ce qui concerne votre réseau ?

Nous gérons la connexion avec environ 300 sites distants répartis sur le département. Pour l'heure, nous faisons appel à Completel pour assurer la partie réseau télécoms du Conseil Général, mais nous sommes en procédure d'appel d'offres actuellement.

Justement, quel est le processus qui amène à la mise en production d'un tel outil informatique au Conseil Général de l'Isère ?

Ce projet était une demande de la Direction Générale. La Direction Générale estimait que ce projet était nécessaire pour moderniser les équipements.

Sur les projets métiers, ce sont les directions métiers qui expriment leurs besoins. Une personne dans la DSI les recense dans les différentes directions. Tout ceci est ensuite formalisé dans une note de cadrage, qui n'a cependant rien à voir avec un cahier des charges. Nous listons les demandes et un arbitrage est effectué avec mon directeur général adjoint, basé sur les ressources, les ETP [ndlr équivalent de temps plein], et les ressources financières. Ensuite, nous élaborons un plan d'action avec les chefs de projet.

Comment s'organise votre DSI pour assurer la production informatique et répondre aux demandes des services ?

Il y a 60 personnes dans la DSI, pour une population de 4750 agents. Un service travaille sur le périmètre système et télécommunication. Ce sont 12 personnes qui travaillent à l'équipement, aux liaisons ou encore sur les projets de VoIP. Ce service ne fait partie de la DSI que depuis 4 ans, ce qui correspond à l'arrivée de la technologie IP sur le marché.

Un autre service est dédié à l'assistance du poste de travail. Il s'agit des services de hot line, des interventions auprès des utilisateurs, de la formation. C'est un service de 9 personnes qui gère 4500 boites aux lettres électroniques, et 3 000 postes de travail.

Un service, de 12 personnes, est dédié à la maintenance et à l'évolution des applicatifs. Nous travaillons avec des progiciels généraux, des progiciels métiers qui sont proposés par quelques éditeurs. Enfin, nous faisons un peu de développement spécifique, pour de petits modules à destination des gestionnaires. Nous avons aussi dans ce périmètre un projet de dématérialisation qui concerne les documents administratifs tels que ceux relatifs aux marchés publics. On devrait cette année aboutir a une première étape de mise en œuvre.

Nous avons enfin un service projet. Ce service travaille par exemple sur un projet de portail interne, ou encore à la dématérialisation des documents, mais aussi sur un projet de numérisation des collections des musées gérés par le Conseil Général.

Quel doit être selon vous le rôle de la DSI dans tout ce qui touche à la formation des utilisateurs ?

Sur la question de la formation des utilisateurs, c'est un point assez particulier. Nous formons les utilisateurs, mais aujourd'hui, nous avons assez peu de moyen pour effectuer ce travail.

Si l'on ne passe pas par la DSI pour effectuer cette mission, ce serait alors à la DRH de faire ce travail. C'est d'ailleurs le cas pour ce qui concerne la formation des assistantes sociales à la bureautique.

La veille technologique est elle importante dans votre structure ?

Oui, la veille technologique est un travail qui revient à la DSI. Deux personnes sont en charge de ce travail, qui s'effectue en fonction des besoins et des projets que nous avons. Mais sur un plan plus général, tout le monde au sein de la DSI fait de la veille.

Quand on sent qu'une technologie peut être mise en œuvre, nous la recommandons. Par exemple, pour la mise en place des réunions a distance, nous avons recommandé et retenu WebEx.

Pour le projet de portail interne, il est intéressant de noter que notre démarche à été d'effectuer une veille technologique. Nous avons choisi eXo Platform, un projet libre, sur des considérations techniques issues de notre veille technologique.

A ce sujet, en tant que DSI, quel est votre point de vue sur l'Open Source ?

Je n'ai pas d'a priori vis-à-vis des logiciels libres. Mais il est important de démystifier l'Open Source qui reste pour beaucoup synonyme de gratuité. Il existe un gros travail d'intégration à faire avec les projets Open Source, qui impacte le coût des projets.

Et puis la question de la spécificité se pose aussi. Si on prend la messagerie libre par exemple, pour ne faire que des fonctions basiques de messagerie, c'est un très bon produit. Mais dès qu'il s'agit de travailler sur des options élaborées, comme de la synchronisation sur des PDA par exemple, cela pose parfois problème.

Avant mon arrivée à la DSI, en juin 2007, il y avait clairement une politique Open Source. Aujourd'hui, l'approche est un peu différente. En revanche, nous ne laissons pas tomber ce type de projet. Nous avons par exemple un chantier de portail de services interne basé sur une solution Open Source. Nous avons aussi un gros contrat avec Bull pour faire du développement spécifique en environnement Open Source. Il s'agit d'applications de gestion pour gérer les propositions d'avancement, des tableaux d'indicateur, et des outils de gestion de l'évaluation.

Au niveau de la DSI, il y a-t-il des moments dans l'année qui présentent un rythme de travail plus important ?

Pour être franc, depuis que je suis arrivé, j'ai l'impression que le rythme est tout le temps soutenu. Nous sommes tout le temps sur des projets importants. Surtout dans le domaine social.

Et vous-même, comment s'organise votre emploi du temps ?

Mon emploi du temps quotidien est très varié. Il y a des réunions récurrentes qui concernent la direction. J'assiste aussi aux réunions de ma direction générale en ce qui concerne la partie Ressource du Conseil Général. Je dirige aussi les comités de pilotage sur des projets transversaux comme celui de la messagerie. Par ailleurs, il y a des réunions ponctuelles avec mes chefs de service. Mais ma porte est aussi ouverte et ils peuvent obtenir facilement un rendez-vous sous 48 heures. Enfin, je reçois aussi des sociétés, des prestataires, tout en ne négligeant pas le terrain.

La semaine prochaine par exemple, je vais aller en déplacement dans un musée, qui a un problème avec la gestion de son parc informatique.

Pour finir, quel chantier est pour vous une priorité en ce moment ?

Aujourd'hui, la question de la mobilité est une priorité, d'où notre travail sur les connexions distantes.