Oracle CloudWorld : des témoignages du Cac 40, mais sans "bannir" les DSI

Oracle CloudWorld : des témoignages du Cac 40, mais sans "bannir" les DSI Pernod Ricard, Société Générale, Schneider... Des DSI de grands groupes étaient là pour témoigner. Oracle se démarque ainsi de Salesforce qui préfère cibler les directions marketing.

"A la différence d'autres éditeurs, nous ne rayons pas les DSI de la carte, mais nous préférons promouvoir un travail constructif, qui est indispensable à la réussite des projets, entre l'informatique et les directions métiers." C'est en marquant bien ça différence vis-à-vis de Salesforce qui, il est vrai, préfère historiquement cibler les directions marketing (et sans doute un peu moins les DSI), qu'Oracle a introduit la principale table ronde de son événement Oracle CloudWorld Paris au Cnit de Paris - La Défense. Sans surprise, les grands chantiers de cloud étaient au menu du débat.

Le cloud pour accélérer l'intégration des sociétés acquises par Schneider Electric

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Jean Chavinier, DSI Groupe chez Pernod Ricard © JDN / Antoine Crochet-Damais

Premier rôle du cloud évoqué lors de la table ronde : la digitalisation de l'entreprise. "Nous avons créé une matrice pour positionner les technologies cloud par rapport à nos besoins de gestion de la relation client", explique Jean Chavinier, DSI de Pernod Ricard. Au sein de cette matrice, deux dimensions ont été établis par le spécialiste français de vins et spiritueux. En premier lieu, une dimension passive qui "concerne l'écoute des clients et prospects". Passant à la fois par le Web et le Social Analytics, elle vise à mieux comprendre la perception des marques du groupe à l'extérieur. "En second lieu, une dimension active qui, elle, concerne les contenus personnalisés et commentaires que nous pouvons pousser", poursuit le DSI. Et dans les deux cas, l'objectif est de cerner les meilleures solutions "pour identifier les influenceurs et tribus qui relaieront les bons messages".

Au-delà de la cohérence des actions digitales et des contenus marketing publiés sur les différents canaux, Pernod Ricard entend désormais de se donner les moyens d'instaurer une relation numérique personnalisée avec le consommateur. "C'est la prochaine étape. L'objectif est de rendre le consommateur ambassadeur de la marque", insiste Jean Chavinier. "Mais nous souhaitons aussi aboutir à une relation physique en invitant les consommateurs à des événements ciblés. L'idée est ainsi de promouvoir l'image que véhicule notre signature : Pernod Ricard, Créateurs de convivialité." Et face à ce défi, le DSI a bien conscience que le cloud, mais aussi le Big Data, pourraient représenter une aide précieuse, notamment pour faire face à la masse de données à analyser en vue d'atteindre le niveau de personnalisation souhaité.

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Alain Voiment est Chief Technology Officer au sein de la Global Banking & Investor Solutions à la Société Générale. © JDN / Antoine Crochet-damais

Egalement présent sur la table ronde, la Société Générale a opté de son côté pour une approche du cloud un peu moins radicale. Elle s'est d'abord orientée vers le déploiement d'un cloud privé. Le projet a été lancé en 2012. Objectif : donner les moyens à la DSI de maitriser les technologies de cloud d'abord en interne, avant éventuellement de s'orienter vers des clouds publics. "Sachant le niveau de criticité des données que nous manipulons, nous ne souhaitions prendre aucun risque en partant sur des solutions non-maitrisées par nos équipes", argue Alain Voiment, Chief Technology Officer de la branche de financement et d'investissement (GBIS) de la Société Générale. Principal apport de ce cloud privé observé aujourd'hui : "plus de standardisation", mais aussi une capacité de livraison beaucoup plus rapide des infrastructures. "Grâce au cloud, la moitié de nos projets d'infrastructure logiciel sont passés en mode agile. De 15 à 18 mois de mise en œuvre, nous sommes désormais capables de livrer certains systèmes en 15 jours", détaille Alain Voiment.

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Jean-Luc Galzi, SVP Application Services chez Schneider Electric France, est revenu sur le projet de SIRH en mode SaaS du groupe. © JDN / Antoine Crochet-Damais

Du côté de Schneider Electric France, même constat. Le cloud a plus précisément constitué un moyen d'accélérer l'intégration des sociétés acquises par l'industriel français. "Nous avons choisi la solution de gestion RH en mode SaaS d'Oracle. Ce qui a permis de beaucoup simplifier un chantier qui aurait pu être très compliqué s'il avait été réalisé en partant sur des systèmes internalisés", explique Jean-Luc Galzi, SVP Application Services chez Schneider Electric France. Il ajoute : "Ces solutions apportent aussi l'ergonomie et la fluidité dont les utilisateurs ont désormais l'habitude avec les services web grand public."

 

La Société Générale envisage de basculer des données dans des clouds publics

Reste à savoir jusqu'où les grands groupes peuvent, ou veulent, aller en matière de cloud public... "Il est clair que les applications 'cœur de métier' ne peuvent pas basculer dans ces nouveaux environnements", insiste Jean-Luc Galzi. Et Jean Chavinier chez Pernod Ricard d'ajouter : "Il y a aussi la question de la confidentialité des données, notamment en provenance des réseaux sociaux, qui nécessite sans doute des clarifications juridiques."

Fait intéressant, la Société Générale n'exclut pas de faire appel à des clouds publics. Pas question en revanche d'y stocker des données personnelles de la clientèle. En revanche, la banque étudie la possibilité de faire appel à des ressources de calcul à l'extérieur à la demande, et pourquoi pas issues de clouds publics, pour traiter des journées de marché. "Il s'agit de données publiques qui ne présentent pas le même niveau de criticité", souligne Alain Voiment. Autre piste évoquée par le directeur technique : recourir au cloud pour appliquer rapidement des modifications réglementaires dans le calcul des risques de crédit qui, sur de gros volumes de transactions, peuvent engendrer un besoin conséquent en ressources IT. Mais Alain Voiment de prévenir que ces dispositifs seront activés à la marge. "La banque conservera toujours d'importantes ressources de calcul en interne", rassure-t-il.