Comment EAS a virtualisé 200 postes de travail avec VMware

Comment EAS a virtualisé 200 postes de travail avec VMware La PME perpignanaise en maintenance aéronautique a déployé VMware sur 200 clients légers et migré vers Windows 7. Le ROI pourrait arriver dès 2012.

Les terminaux nécessaires à la maintenance aéronautique nécessitent des configurations particulières très changeantes selon les avions. Les applications dédiées doivent rapidement être déployées sur les ordinateurs : "Cette migrations de profils itinérants complique la gestion et l'administration du parc", explique Frédéric Halimi, DSI de EAS, société spécialisée dans la maintenance aéronautique.

 

Flexibilité d'un système d'information totalement virtualisé

Pour gagner en flexibilité, Frédéric Halimi se lance dans un projet de grande ampleur : la refonte totale de son système d'information, qu'il va totalement virtualiser. Réseau, stockage, serveurs - mais aussi ses postes de travail - qui tournent alors sous Windows XP SP3, et qu'il va falloir au passage migrer vers Windows 7.

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Frédéric Halimi, DSI de EAS. © Semmy Demmou

Frédéric Halimi n'a pas de mal à convaincre ses supérieurs de la pertinence d'un tel projet, pourtant très coûteux : 600 000 euros. L'équation est assez simple : chaque heure de retard sur la maintenance d'un avion coûte 3 000 euros à EAS. Avec son système d'information d'alors, le DSI calcule qu'il lui faut environ 1 heure pour configurer chaque poste par avion. Or, avec une solution de virtalisation, ce délai passe à "3 minutes maximum", estime le DSI. De quoi moins d'exposer au risque de la pénalité.

Frédéric Halimi teste alors les "3 principales offres de virtualisation du poste de travail sur le marché". VMware l'emporte. "C'était la plus performante", résume le DSI. C'était aussi celle qui affichait la meilleure compatibilité applicative. Sur les 130 logiciels utilisés par la société, seuls "3 ou 4", développés par Airbus et Boeing, allaient devoir être légèrement redéveloppés avec la solution de VMware. Les autres solutions auraient demandé nettement plus de ressources pour la mise à jour du parc applicatif", explique le DSI.

 

40% des coûts pour le hardware

Côté client léger, le DSI constate que "contrairement à ce qui est parfois prétendu, le terminal ne reste pas passif. Il doit avoir un mimimum de performances". La carte graphique, notamment, doit être un assez puissante. Un giga de RAM peut être nécessaire Le DSI teste une dizaine de produits de quatre constructeurs. Et en retient 2, signé Dell et Wyse.

"Avec la virtualisation, la proportion des coûts s'inverse. D'ordinaire, 70% du budget va au matériel, et 30% au logiciel. C'est à peu près l'inverse avec la virtualisation : le pourcentage descend à 40% pour le matériel", compte Frédéric Halimi.

 

Economie d'énergie

Dans le cadre d'une virtualisation des postes de travail, si les clients légers sont moins onéreux, les coûts sont-ils reportés vers le datacenter qui va centraliser applications et performances ?

Dans le cas d'EAS, où près de 70 serveurs de dernière génération ont également été virtualisés, "les consommations d'énergies ont notoirement baissé depuis la virtualisation". explique le DSI. Le datacenter consomme presque 10 fois mois. Idem côté terminaux : le client léger consomme 20 watts, contre près de 500 pour les anciens PC. En tout, cela représente près de 1 000 euros par mois en moins sur la facture d'énergie, selon un rapide calcul du DSI.

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Capture d'une partie d'écran du monitoring "Cluster View" sur les hôtes depuis vSphere de VMware chez EAS. © EAS / VMware

 

Migration et performances

Quant à la migration, elle s'accompagnait d'une gageure : elle ne devait pas altérer la disponibilité du SI, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Un système de duplication a permis de réaliser la transition sans heurts. La première semaine fut dédiée au stockage. La deuxième au serveur et au réseau. La virtualisation des terminaux, effectuée poste par poste, n'aura duré que 5 jours.

La virtualistion n'a pas altéré les performances des terminaux. Au contraire, selon Frédéric Halimi, qui vante un parc "beaucoup plus stable". Il se réjouit également "de ne plus avoir à gérer des conflits avec le matériel, notamment avec les pilotes". Il constate également de "bien meilleures performances avec des logiciels gourmands en ressources, comme les logiciels de conception et de modélisation industrielles en 3D. Il évoque même "des performances inégalables sur un PC standard, notamment grâce à la mutualisation des ressources obtenue grâce à la virtualisation.

 

Retour sur investissement 

"Avoir virtualisé les postes de travail a facilité la gestion du parc devenu bien plus souple et plus flexible" explique Frédéric Halimi.

Si la DSI employait une demi-douzaine de techniciens niveau 2 par intérim notamment dédiés à la configuration des migrations de profils itinérants, elle peut désormais s'en dispenser. Un autre levier de ROI, qui s'ajoute à d'autres. Outre les économies d'énergie, le risque amoindri de pénalités pour cause de retard, la capacité de la société a amélioré ses capacités : elle peut désormais gérer 18 avions en même temps, ce qui n'était pas possible avant.

Ces additions de leviers de ROI permettent au DSI d'estimer que les 600 000 euros investis dans la refonte et virtualisation totale de son SI seront amortis avant 3 ans. Le DSI pense même atteindre cette échéance avant 18 mois.