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Analyse
 
21/11/2007

Les salaires des informaticiens en PME rattrapent ceux du marché

Plus de 10% de croissance pour certains métiers, selon une étude du cabinet Expectra. De quoi a priori séduire les jeunes diplômés, pourtant très courtisés par les grands comptes.
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Les salaires des informaticiens en PME sont-ils en augmentation ? C'est à cette question que le cabinet d'étude Expectra tente de répondre avec la publication de son baromètre annuel. Basée sur l'étude des fiches de salaire, elle condense les réponses parvenues depuis 5 600 PME dans toute la France, dont 48% en région parisienne, et le reste en province.

Selon cette étude, certains métiers ont profité à plein de la tension du marché de l'emploi. Ainsi, l'étude affirme que les analystes-programmeurs dans les PME ont vu leur rémunération croître de 10,5% pour atteindre une valeur médiane de 30 060 euros annuelle. Même chose pour les ingénieurs sécurité qui bénéficieraient d'une amélioration de leurs conditions de traitement de l'ordre de 10,07%, avec un salaire moyen à 30 420 euros. Même dans le bas du classement, les administrateurs de bases de données seraient désormais en moyenne à 34 300, soit une croissance de 2,61%.

Ajoutés à une tension générale du marché, deux facteurs sont venus influencer certains salaires : le développement de l'e-commerce d'une part, et celui des applications en ligne d'autre part. Ces évolutions ont eu un impact sur des métiers tels que les architectes techniques (3,88% en plus à l'embauche, soit un salaire médian de 41 290 euros) et les chefs de projets fonctionnels (6,38% de croissance, avec 41 380 euros annuel).

Du côté du Syntec Informatique, Anne Vaisbroit, la déléguée aux affaires sociales, explique que la chambre syndicale et patronale publiera, elle, son enquête sur le salaires début 2008. Mais elle communique aussi sur le fait que, pour elle, la croissance des salaires de l'informatique s'effectue selon la même tendance tant dans les PME que dans les grandes entreprises. "Cela reste des augmentations en fonction des projets et des individus", tempère-t-elle toutefois.

Du côté du Munci (Mouvement pour une Union Nationale et Collégiale des Informaticiens), cette étude laisse dubitatif. "Je ne remets pas en cause la méthodologie de l'enquête, mais plus son exhaustivité", explique Regis Granarolo. "Dans les PME, les salaires moyens sont assez faibles. De mon point de vue, des enquêtes sur le salaire des informaticiens comme celles de l'APEC ou encore de Oberthur, sont les plus complètes", poursuit-il.

Rattrapage sur les grandes entreprises

Pour le Munci, s'il existe une croissance des salaires dans les PME, c'est surtout la conséquence d'un phénomène de rattrapage avec les salaires des grandes entreprises. "Traditionnellement, les salaires dans les PME sont inférieurs à ceux des grandes entreprises. Dans un contexte de relative difficulté de recrutement en fonction des postes et des régions, les salaires des PME sont en train de rattraper les salaires de grandes entreprises". Pour autant, ce sont les résultats de l'enquête qui le surprennent le plus. "Il est tout de même étonnant que l'on parle d'augmentations de 10%".

Excellente santé du marché de l'emploi des débutants et des juniors

Mais le Munci insiste particulièrement sur la différence de traitement entre les débutants et les autres dans des secteurs d'activité ou la prime à la jeunesse est souvent pratiquée.

Les recrutements sur des postes d'analystes programmeurs s'effectueraient avec des candidats de plus en plus diplômés, ce qui jouerait sur les salaires de départ. "Pour être analyste programmeur, le marché recrutait jusqu'à présent à bac+2, bac+3. Mais les entreprises veulent surtout des cadres dans leurs équipes. Donc le salaire de départ s'améliore, avec un alignement sur les salaires d'ingénieurs. En fait, on rémunère moins à la fonction, et plus à la tâche".

Au Syntec, on confirme l'excellente santé du marché de l'emploi des débutants et des juniors. "Les jeunes diplômés recouvrent un tiers des recrutements dans l'informatique et notre secteur est en concurrence avec les autres secteurs comme la banque, le BTP, et cela pour des postes d'ingénieurs", explique Anne Vaisbroit. "Mais il faut que les entreprises dépassent la logique du salaire pour aller sur celle de la progression de carrière".

Par ailleurs, sur le cas particulier des ingénieurs sécurité qui se voient octroyer d'une augmentation de 10,07%, le Munci considère qu'il s'agit là d'un véritable décollage des emplois de ce secteur. "Le marché du travail n'a pas évolué les années précédentes et le décollage, s'il y a, est vraiment récent. Cela se traduit par une hausse des besoins. On parle beaucoup de sécurité depuis des années, mais c'est un marché d'éditeurs plus que d'ingénieurs en entreprise. Cet état de fait est peut être en train de changer".

 
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Des particularités de secteurs et de recrutements qui, explique le Munci, "ne doivent pas occulter la tendance générale qui est selon la dernière étude Oberthur, d'une croissance des salaires de 3% par an, soit un peu plus que le niveau de l'inflation", conclut Regis Granarolo.



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