Denys Chomel (Hetic) "Nos élèves signent un CDI avant même d'être diplômés"

M2M, RFID, référencement, géolocalisation des services : pour ses dix ans, l'Hetic continue de parier sur les technologies qui vont employer ses élèves.

JDN Solutions. L'Hetic fête ses dix ans. Quel bilan faites-vous ?

Denys Chomel (Hetic). L'Hetic a en effet été lancé après l'éclatement de la bulle Internet, qui fut douloureuse pour bien des acteurs. Pas pour l'Hetic, qui a eu la bonne intuition des mutations majeures qu'allait entrainer le développement de l'Internet.

En 10 ans, le Web a en effet conquis toutes les sphères et clairement fait bouger les lignes. Il a changé le monde. Celui des DSI aussi. L'heure est désormais à l'"entreprise liquide", fonctionnant en temps réel grâce au Web 2.0.  D'ailleurs, aujourd'hui, certains employés préfèrent avoir des échanges professionnels depuis chez eux via Facebook, car ils communiquent plus facilement sur ce réseau social que par les moyens mis à leur disposition par l'entreprise.

Internet est partout. Il y a aujourd'hui d'énormes besoins de formations, dans de nombreuses spécialités nées avec Internet. C'est d'ailleurs finalement une bonne chose que d'autres écoles se lancent dans ce secteur. Il y a suffisamment de demandes. En plus, certains métiers de l'Internet se sont largement professionnalisés. L'image du passionné qui réussit en bidouillant a vécu. L'Hetic a donc gagné son pari.
 

Que sont devenus vos anciens élèves et que peuvent espérer les futurs diplômés de l'Hetic ?

L'Hetic a lancé de nombreux beaux parcours. Certains de nos anciens élèves sont par exemple responsables de business unit. L'Hetic reste une formation idéale pour le management des technologies et des applications.

Analyste de trafic, responsable MOA, chef de projet web, architecte web, développeur d'applications mobiles, sont les postes que pourront occuper nos élèves à l'issue de leur formation.

Le salaire moyen, à la sortie de l'école, est de 36 000 euros.

Les réseaux sociaux, les applications mobiles, mais aussi la réalité augmentée, le data journalisme, le MDM, la RFID et la géolocalisation des personnes ou des services font partie des secteurs émergents qui attendent nos diplômés.

Auparavant, nos anciens élèves allaient d'abord beaucoup travailler en Web Agency. Ils sont désormais embauchés chez de grands annonceurs, qui veulent aujourd'hui se restructurer pour mieux se positionner face aux nouveaux enjeux d'Internet.

Aujourd'hui, 98% de nos élèves ont déjà signé un CDI avant même d'être diplômés. 84% ont un contrat de cadre. Beaucoup d'élèves sont employés par des SSII. Le salaire moyen, à la sortie, est de 36 000 euros.

Un ancien élève de l'Hetic sur dix devient entrepreneur. Une proportion dont nous sommes très contents même si nous estimons que ce n'est pas notre première vocation. Un business plan assorti d'un plan de communication doit cependant être présenté en équipe devant plusieurs business angels en fin d'étude.

Comment l'Hetic prépare ses élèves à la vie en entreprise et à travailler dans les métiers du Web ?

L'enseignement de l'Hetic est très professionnalisant. L'Hetic devient une entreprise pour la 3e année de nos élèves, qui doivent réaliser un projet abouti. Le projet peut être celui d'un ergonome, d'un référenceur, ou d'un créateur de contenu, entre autres. L'école va également enseigner à répondre correctement aux appels d'offres. Elle va aussi, et surtout, apprendre à maîtriser l'ensemble des codes sociaux qui régissent la vie en entreprises. Enfin, les 12 mois de stage en entreprise prévus dans la 5e et dernière année permettent aux étudiants d'être totalement prêts pour bien commencer leur vie professionnelle. 
 

Ensuite, l'Hetic croise le marketing et la technologie. C'est d'ailleurs aussi parce qu'elle est pluridisciplinaire que l'Hetic garde toute sa pertinence. Les créatifs, ou les designers, doivent aujourd'hui connaître les aspects techniques. Le marketing aussi doit maîtriser les technologies. Connaître PHP/MySQL, JavaScript, HTML5 peut être un atout dans le marketing. Nous sommes comme un trait d'union entre les écoles d'ingénieurs et les écoles de commerce.
 

C'est particulièrement pertinent, par exemple, pour le référencement naturel et l'acquisition de trafic, qui font également partie des enseignements. Les formations de ce type dispensées dans les écoles de commerce ne suffisent pas : leurs diplômés auront plus de mal à pleinement répondre à la demande d'acquisition de trafic d'un employeur. Inculquer quelques bases en école de commerce ne suffit pas. La demande de connaissances techniques est colossale de la part des acteurs du Web et dans le e-business.

Denys Chomel est chargé du développement et du recrutement à l'HETIC (Hautes Etudes en Technologies de l'Information et de la Communication). Il est aussi le co-fondateur de l'école.