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Quand on observe les profils d'évolution des DSI issus de la base, force est de constater que les parcours affichés ne répondent à aucune règle particulière.

 
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  • Jean Grellet, vice-président au sein du cabinet Korn Ferry international
 

"Les parcours que l'on peut observer sont comparables à ceux que l'on relève pour les autres fonctions de support de l'entreprise présentant un certain degré de technicité, comme les directions financières ou des ressources humaines, ou encore la DGA", commente Jean Grellet, vice-président au sein du cabinet Korn Ferry international. "Les uns évoluent au sein de la même entreprise, d'autres progressent en passant d'entreprise en entreprise, d'autres enfin peuvent être issus d'un grand cabinet de conseil."

Même si dans la plupart des cas, le DSI vient du domaine informatique, dans certains cas il peut être issu d'un domaine métier. "J'ai l'exemple d'un directeur financier à qui on a demandé de prendre la tête de la direction des systèmes d'information", note Jean Grellet. Un choix qui peut se révéler pertinent dans le cas d'enjeux moins techniques qu'organisationnels et de reenginering des processus de gestion.

"Il n'est pas toujours nécessaire de passer par d'autres directions pour manager une DSI", (Jean Grellet - KFI)

Il n'en reste pas moins que le DSI devra présenter également certaines compétences techniques, qu'il peut acquérir éventuellement dans un second temps. Un élément nécessaire pour réaliser les arbitrages techniques compliqués. "Mais il ne sera pas toujours nécessaire de passer par d'autres directions pour acquérir les compétences pour manager une DSI. Hormis peut-être pour diriger une société de services internes, ce qui demande de savoir gérer un compte d'exploitation, de vendre ses services...", ajoute Jean Grellet.

Pour le consultant, un passage préalable dans une société de services et de conseil en système d'information est un atout, notamment en vue de maîtriser les méthodes de gouvernance et de gestion de projet, la gestion de budgets, mais aussi de par la vision multi-secteur que cette expérience apporte. Une telle expérience contribuant ensuite à accélérer la progression de l'informaticien ou du chef de projet vers le top management.

Reste que le parcours d'un DSI issu du rang présente son lot d'avantages et d'inconvénients. "Lorsque vous sortez du rang, vous savez comment fonctionnent les hommes : leurs aspirations, leur générosité mais aussi leur veulerie", explique Georges Epinette, directeur de la Stime Intermarché. "Vous vous imposez plus facilement auprès des équipes. Votre façon non conventionnelle d'aborder les problèmes et de les résoudre peut court-circuiter 'la pensée unique'." Sans compter une façon de conjuguer pragmatisme et imagination.

Georges Epinette pondère  : "Avant de rattraper un bon niveau, il faut consacrer mille fois plus d'efforts, des efforts solitaires que seuls la curiosité, le désir d'apprendre et de comprendre 'autrement' à l'écart des archétypes, peuvent motiver. En vérité, encore à 52 ans, je ne passe pas un seul jour sans me cultiver, même si cette gymnastique intellectuelle m'est devenue un besoin quasi-vital." Il ajoute : "ce n'est pas si simple de s'imposer dans le microcosme des états-majors des entreprises. Au-delà de la reconnaissance factuelle, on ressent toujours le sentiment diffus de quelque chose d'inachevé : sans doute le complexe du diplôme que l'on aurait aimé obtenir ?..."


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