Le revenu médian pour les métiers de l'électronique et de l'informatique a décliné pour la première fois depuis 31 ans, selon une étude réalisée par l'IEEE-USA (Institute of Electrical and Electronics Engineers). L'étude menée en 2004, basée sur des données 2003, a été réalisée auprès d'environ 12 500 professionnels.
L'institut américain, qui regroupe les ingénieurs du secteur électrique et électronique, annonce en effet que les salaires médians (comprenant le salaire de base, les commissions ou bonus), pour les ingénieurs du pays travaillant à temps plein, a chuté de 101 000 dollars en 2002 à 99 500 en 2003. La diminution qui représente 1,49% (1 500 dollars) est la première depuis que l'enquête a été conduite pour la première fois en 1972.
Les salaires médians avaient augmenté de façon substantielle depuis 1994 (67.000 dollars), pour passer à 72 000 en 1996 (+ 7,4%), 82 000 en 1998 (+ 13,9%) et 93 100 en 2000 (+ 13,5%).
Le pouvoir d'achat en 2003 a également baissé (- 3,68%), alors que le taux d'inflation reste constant en 2004. L'institut précise qu'il s'agit de la principale baisse du pouvoir d'achat depuis 15 ans.
John Steadman, le président du groupe précise dans un communiqué que "ces résultats dérangent mais ne sont pas surprenants ; de nombreux facteurs - dont l'offshore, l'augmentation de l'utilisation de visas pour des travailleurs immigrés, les coûts croissants d'assurance maladie ou la concurrence globale - font pression sur les salaires des professionnels high tech aux Etats-Unis".
Pourtant, il convient de noter que les visas H-1B
(lire l'article du 29/09/2004) délivrés par les Etats-Unis ont baissé de façon importante. Ainsi, selon Bob Cohen, vice-président du groupe ITAA (Information Technology Association of America), interrogé par le magazine Infoworld, ils sont passés de 115 000 en 1998 à 195 000 en 2000 pour redescendre à 65 000 en 2004.
Bob Cohen précise également que les chiffres de l'offshore (estimés à 104 000 emplois dans les services et logiciels informatiques) ne représentent qu'une petite partie des 10,5 millions d'emplois IT que comptent les Etats-Unis. Selon lui, la réponse la plus probable pour expliquer la baisse des salaires est le ralentissement de l'économie américaine. "Les entreprises ont été lentes à la reprise pour investir sur des projets et programmes IT", explique-t-il.
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