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Sophie Binauld
Consultante
Expectra |
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Sophie
Binauld
"Nous sommes aujourd'hui en situation de pénurie"
Même si les clients se montrent de plus en plus exigeants sur les compétences et les prix, les techniciens demeurent une denrée rare sur le marché.
10/02/2006 |
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JDN
Solutions. Qu'en est-il aujourd'hui de la demande en techniciens
chez vos clients ?
Sophie Binauld. Ces profils sont toujours demandés
et sollicités pour des déploiements de sites, des installations
réseaux ou lorsqu'il survient un dysfonctionnement. Ces
postes sont pérennes dans la mesure où il y aura toujours
besoin de ces mains là au quotidien. Il y a toutefois
des pics dans l'année où les techniciens sont plus ou
moins demandés.
A quelle période constatez-vous
une augmentation de la demande en techniciens ?
En été et sur le dernier trimestre. Ils viennent alors
soit en remplacement de personnes parties en congés, soit pour aider à combler
le retard accumulé sur certains projets en fin d'année.
Sur le dernier trimestre, j'ai toujours du mal à trouver
des techniciens disponibles.
Pour
quelles raisons vos clients font-ils appels à des techniciens
en informatique ?
Nous retrouvons deux profils distincts qui correspondent
chez nous à deux demandes clients. La première, c'est
le plateau hot line où les entreprises disposent soit
de techniciens en interne, soit d'un plateau complètement
infogéré. Si la société a fait le choix de l'interne,
une partie des salariés provient du monde de l'intérim
en raison de la souplesse que cela apporte. Ils peuvent
ainsi mieux adapter les ressources en fonction de l'activité
ou tester les gens pour des projets d'embauche derrière.
Sur les profils de déploiement - d'applications, de machines
ou de réseau -, les techniciens répondent à des
besoins plus ponctuels. Nous retrouvons donc ces profils
en externe, souvent en intérim ou en SSII, mais assez
peu sur les sites des clients. Ces profils préfèrent généralement
bouger de toute manière.
Quelles sont les tâches confiées
aux techniciens ?
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Il
faut savoir réagir au stress pour des
techniciens hot line" |
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Le technicien de déploiement intervient en cas de dysfonctionnement
sur un poste de travail. Il doit être capable de monter
et démonter une machine, de réaliser le câblage réseau
mais aussi de configurer une machine. Ses compétences
portent sur tout ce qui touche de près à un PC. Il peut
éventuellement effectuer des opérations limitées sur un
serveur.
Les techniciens chargés de la hot line répondent au téléphone
à des utilisateurs confrontés à un problème applicatif.
Ces problèmes peuvent porter sur des logiciels de type
ERP, BI, ou pour réaliser un débuggage à distance
de niveau 1 ou de niveau 2. Ces tâches consistent
par exemple à dépanner un écran bleu ou
à résoudre un problème d'impression. Tout dépend du degré de compétence
de la personne.
Quels sont les critères de
sélection sur ces profils ?
Nous demandons aux candidats une bonne présentation, une
capacité d'écoute et de remise en cause. Enfin, il faut
savoir réagir au stress dans le cas d'un technicien hot
line.
Cela implique une personnalité plutôt calme, posée
et capable de se déplacer chez le client pour lui expliquer
son problème, donc une certaine pédagogie par ailleurs.
Et en matière de
diplômes ou d'expériences professionnelles ?
Nous embauchons des jeunes diplômés en tant que techniciens
de déploiement alors que pour la hot line, les personnes
recrutées disposent au moins d'une expérience sur
ce type de poste. Quelques fois, nous sommes amenés à
faire des formations pour compléter les compétences d'une
personne nouvellement recrutée.
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C'est
la qualité humaine de la personne qui
va être importante" |
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Les candidats sont diplômés d'un bac+2 ou bac+5 mais
peuvent n'avoir aucune formation initiale si celle-ci
est remplacée par une expérience professionnelle.
Il n'y a pas de tests techniques mais nous posons des
questions lors de l'entretien. Nous ne demandons pas
aux candidats d'être des pros de la technique, car c'est
la qualité humaine de la personne qui va être importante.
Nous apprécions les gens rigoureux, disponibles et dotés
d'une bonne capacité d'écoute.
Faut-il être bilingue pour
ce type de métier ?
Dans la hot line, il est préférable de parler anglais,
espagnol ou allemand et de savoir tenir une conversation
technique courante, surtout si le salarié est amené
à travailler chez une entreprise internationale. Un
stage à l'étranger est alors un atout sur son CV.
Y a-t-il des compétences
rares aujourd'hui sur le marché ?
Nous avons toujours une base récurrente Microsoft, mais
lorsque nous cherchons des compétences Linux ou Unix,
nous sommes plutôt dans une situation de pénurie et
pourtant Linux se développe de plus en plus. Les écoles
forment encore majoritairement autour de l'environnement
Windows.
Comment recrutez-vous un
technicien en informatique ?
Par le biais d'annonces, par des écoles, des sites partenaires
ou via notre propre site Web. Nous développons énormément
de partenariats avec les écoles. Il faut toujours être
à l'affût d'un bon candidat et d'un bon CV, sachant qu'aujourd'hui
nous sommes dans une situation de pénurie.
Le marché de l'emploi informatique
a renoué avec la croissance en 2005, les profils de techniciens
en bénéficient-ils ?
Oui, nous constatons une reprise sur ces profils mais
cela n'a rien à voir avec l'euphorie des années 2000.
Les clients sont exigeants et précis dans leurs demandes,
ce qui implique un profil sur mesure qui s'adapte à
ces exigences nouvelles. Les clients veulent éviter les
formations au maximum.
La personne doit être formée
sur l'ensemble des produits dont elle dispose, ce qui
implique de trouver des profils multicompétence.
Il y a aussi une pression sur les prix qui joue sur les
salaires. Ce phénomène est compréhensible car le marché
retombe ainsi à des prix plus logique.
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Propos recueillis par Yves DROTHIER, JDN Solutions |
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PARCOURS
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Sophie Binauld est consultante dans le domaine informatique pour la société d'intérim Experctra
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