La génération Y : oui, mais le meilleur reste à venir !

Si la génération Y ouvre la voie à des transformations profondes des entreprises, c'est la génération "C " qui provoquera le plus d'impacts. Une réflexion sur le management de nos organisations à la lumière des aptitudes et demandes de ces nouveaux collaborateurs doit avoir lieu.

La génération Y intègre nos organisations et amène avec elle de nouvelles méthodes de collaboration mais aussi de nouvelles demandes en termes de  qualité de vie et d'outils collaboratifs. La génération C intégrera elle aussi les organisations dans quelques années et l'impact de leur entrée sur le monde du travail promet d'être encore plus remarqué ! Une réflexion sur le management de nos organisations à la lumière des aptitudes et demandes de ces nouveaux collaborateurs doit avoir lieu.


Les membres de la génération Y ont aujourd'hui entre 22 et 32 ans (indépendamment des sources) et sont acteurs d'une profonde transformation des pratiques des organisations. On voit leur effet partout et, lorsqu'ils sont regroupés en plus grand nombre comme dans le cas d'organisations "à la Google", ils sont de puissants moteurs d'innovation.


Rappelons ici certaines de leurs caractéristiques :

- Ils sont ludiques, individualistes et ambitieux,
- Ils sont réticents à travailler durant les fêtes et week-ends,
- Ils veulent des congés pour décompresser, car la santé mentale et physique s'avère leur priorité,
- Ils recherchent une meilleure qualité de vie, en conciliant travail et intérêt personnel,
- Ils pensent à court terme et sont très mobiles,
- Ils sont très à l'aise avec les technologies de l'information et collaborent facilement.  

Mais selon certains chercheurs, si la génération Y ouvre la voie à des transformations profondes dans les organisations (utilisation d'outils collaboratifs, aplatissement des structures hiérarchiques, etc.), c'est l'arrivée de la génération "C " qui provoquera le plus d'impacts.

La génération C est connectée à la fois à la maison, à l'école mais elle utilise aussi les téléphones portables pour rechercher de l'information, échanger, communiquer, partager, etc. Elle est native du numérique et imagine mal comment la société pouvait fonctionner avant l'arrivée du Web. En effet, comment les gens arrivaient-ils à planifier des week-ends de camping sans facebook ? Et pour les horaires de cinéma, il fallait vraiment téléphoner ? Les travaux scolaires sans Google leur semblent d'autant plus impossibles à imaginer.


Selon une étude à paraître du CEFRIO (Centre francophone d'informatisation des organisations), l'impact de cette génération sera encore plus important que celle qui la précède. Selon cette étude, "En 2006, 468 000 Québécois avaient entre 10 et 14 ans; 474 000 avaient entre 15 et 19 ans; et 492 000 avaient entre 20 et 24 ans. On appelle ce million et demi de Québécois la génération C. En effet, ces jeunes ont grandi avec les micro-ordinateurs et Internet et ils s'en servent pour Communiquer, Collaborer et Créer comme jamais auparavant dans l'histoire".

Ce constat a mené le CEFRIO à entreprendre la plus grande étude jamais réalisée au Québec sur les attentes et les comportements des jeunes qui ont grandi avec les TI et Internet. Les résultats seront présentés les 20-21 octobre prochains et Voirin Consultants sera présent pour prendre connaissance des résultats de l'étude.

 

Maintenant de notre côté de l'Atlantique, le phénomène est tout aussi important (et même plus si on considère que le réseau 3G est arrivé en France bien avant celui du  Québec contribuant ainsi au phénomène). Voici quelques chiffres tirés d'une enquête réalisée en ligne pour le compte de l'association e-Enfance par IPSOS auprès d'un échantillon de 500 jeunes français âgés de 9 à 17 ans :


- 53% des 13-14 ans et 58% des 15-17 ans animent leur propre blogue,
- 66% des 13-14 ans et 74 % des 15-17 ans utilisent la webcam,
- 91% des 9-17 ans utilisent Internet pour rechercher de l'information, 80% pour communiquer avec leurs amis, 68% pour regarder des vidéos, 68% pour jouer,
- 55% des jeunes de 15-17 ans ont un profil sur un réseau social (Facebook ou Myspace),
- 30% des enfants se servent du téléphone mobile pour aller sur Internet.


La tendance lourde de l'utilisation des TIC par les jeunes provoque, et continuera de provoquer des impacts au sein des organisations. Une réflexion à grande échelle est déjà en marche. Parmi les  acteurs importants qui s'intéressent au phénomène, on retrouve évidemment Microsoft qui a récemment publié une étude sur les usages des TIC en milieu de travail avec un regard plus fin sur la nouvelle génération de travailleur. Selon cette étude, la nouvelle génération qui arrive en entreprise semble baigner dans cette société de la communication et des échanges d'informations : 66% partagent, 60% informent et 61% recherchent des informations dans leur travail chaque semaine.


Pourquoi les plus jeunes gèrent-ils bien mieux l'infobésité que leurs ainés ?  eux grands principes sont mis de l'avant pour expliquer ce phénomène :


- Ces natifs du numérique ont appris à utiliser ces outils très tôt dans leur vie et arrivent en entreprise déjà avec une bonne connaissance des usages associés aux technologies de l'information. Aussi, ils ont très fréquemment des PC plus performants à la maison que ce qu'ils ont au travail. Au niveau équipement et usage informatique, ils sont en bien souvent en avance sur l'organisation pour laquelle ils travaillent.

- La nature des outils que la jeune génération de travailleurs utilise n'y est surement pas étrangère non plus : réseaux sociaux, webcast, vidéos, photos, logiciels multimédias, messagerie instantanée font partie intégrante de leur quotidien. Ils ont ainsi une plus grande confiance dans ces outils quand vient le temps de partager des informations personnelles mais aussi l'utilisation de ces plates-formes apporte une plus grande valeur parce qu'un  plus grand nombre de leurs proches sont connectés. 

Beaucoup reste à étudier et à dire sur ce phénomène (d'ailleurs, Voirin Consultants parraine en ce moment une thèse Cifre qui abordera cette question). Si les impacts sont progressivement visibles, gageons que lorsque la génération Y sera aux commandes des organisations et que la génération C aura pleinement intégré toutes les sphères des organisations, nous assisterons à la montée en puissance de nouveaux types de management, d'organisation et de processus. Le futur est à nos portes.