Virtualisation: veillez à conserver la simplicité des réseaux

Alors que les terminaux deviennent de plus en plus puissants et complexes, les modes d’emploi, eux, rapetissent, voire parfois disparaissent. L’intuitivité et la facilité d’utilisation sont aujourd’hui devenues aussi importantes – sinon plus importantes – que n’importe quelle fonction… et pas uniquement pour le grand public.

Vous souvenez-vous des épais manuels livrés avec les pagers ? Ou encore les très lourds modes d’emploi des faxes ? Ces appareils étaient accompagnés de manuels tout aussi complexes et d’une équipe de dépannage spécialisée en cas de pannes.
Mais, alors que les terminaux deviennent de plus en plus puissants et complexes, les modes d’emploi, eux, rapetissent, voire parfois disparaissent. Considérez, par exemple, le guide si fin qui accompagnait à coup sûr votre dernier smartphone, votre tablette ou encore votre TV. Pas plus long qu’une page, ce « manuel » est réduit à sa plus simple expression, aussi simple que d’allumer l’appareil. Dans leur grande majorité, les parents peuvent attester de la facilité d’utilisation inhérente des smartphones et des tablettes actuelles : si simple que même un enfant de moins 5 ans peut les faire fonctionner.
L’intuitivité et la facilité d’utilisation sont aujourd’hui devenues aussi importantes – sinon plus importantes – que n’importe quelle fonction… et pas uniquement pour le grand public.
Les technologies d’entreprise leur emboîtent le pas et suivent cette approche simplifiée. Elle est au cœur de nombreuses priorités et de projets, et le sera encore pendant un moment. Les entreprises ont une approche moins tolérante de la complexité  - mais surtout de la formation et de la création d’équipes dédiées qui y sont associées - induite par les systèmes complexes.

La virtualisation : les réseaux d’entreprise simplifiés

La virtualisation en entreprise, qui est désormais devenue une banalité dans l’industrie, était, au début, motivée par les réductions de coûts liées au fait de pouvoir faire tourner moins de serveurs et de diminuer ainsi les dépenses en matériel - qui, inévitablement, doit être amorti et ensuite remplacé. La virtualisation s’appuie sur la couche logicielle plutôt que sur le matériel, afin de tirer le meilleur parti d’un système.
Ceci est essentiel, car les solutions dites hardware ne sont pas flexibles. Les solutions logicielles, quant à elles, travaillent intensivement en sous-marin pour générer un contexte qui simplifie les opérations pour l’utilisateur final. Un bon exemple qui illustre cette dynamique – la différence entre l’ancienne et la nouvelle approche - est d’imaginer une télévision. Un appareil qui, encore aujourd’hui, reste couplé à des télécommandes qui ressemblent à une espèce de bonbon en barre surdimensionné, sur laquelle sont rangés soigneusement des boutons. Attardons-nous maintenant sur l’Apple TV. Cette télécommande repose essentiellement sur une couche logicielle et donc forme au final un objet plus simple : elle n’offre que quelques boutons. Mais en affichant à l’écran des menus contextuels et intuitifs, les utilisateurs peuvent naviguer facilement à travers une grande quantité de contenu et ce, sans avoir besoin de la moindre instruction.
Mais la vraie valeur de la virtualisation ne réside pas seulement dans sa capacité à réduire le nombre de serveurs que des grandes entreprises doivent inévitablement installer pour faire progresser leurs activités. Cette valeur se trouve à la fois dans la simplification réelle des opérations mais aussi dans la capacité de la virtualisation à favoriser la mise en place de fonctions critiques pour les entreprises, comme la haute disponibilité et la récupération après sinistre. Ces fonctions, tout comme d’autres, peuvent être étendues à plusieurs plates-formes et services – bien loin des serveurs dédiés d’hier, de leur câblage et de leurs équipes de maintenance, également dédiées. 

Allons encore plus loin: la virtualisation du desktop et l’infrastructure de communications

La virtualisation du desktop (VDI) simplifie également la gestion des PCs et des terminaux mobiles tout en offrant aux utilisateurs finaux la liberté du terminal et celle de l’OS. En cela, cette technologie devient l’antidote au très tendance « Bring your Own Device » (BYOD – consumérisation de l’IT). Un phénomène qui complexifie les processus liés à la sécurité et à la  protection des données, par le simple fait de laisser le choix aux employés. Le VDI offre alors une gestion efficace, sans être envahissante, ainsi que des fonctions de  chiffrement et de contrôle. 

Les infrastructures de communications peuvent également bénéficier de cette même simplification. En centralisant les opérations et les équipements de communications, les entreprises réduisent le nombre de serveurs et d’administrateurs, mais aussi la quantité de ressources jusqu’alors considérées comme nécessaires. Cela simplifie également la mise en place et les processus opérationnels des bureaux distants, tout comme ceux des employés nomades, travaillant à distance. Et cela leur est également profitable car les inégalités en termes de fonctionnalités, entre espaces de travail individuels ou entre sites distants, disparaissent, tout comme les obstacles techniques sur des technologies aussi simples que la messagerie vocale entre sites. Les différences géographiques seront (ou du moins devraient l’être) complètement invisibles aux yeux des clients et des collègues.
La simplification a donc contribué à l’avènement du logiciel. Comme le très connu investisseur Marc Andreessen, spécialiste des nouvelles technologies, l’affirme, « le logiciel est en train de manger le monde ». Pointant ainsi du doigt les leaders de l’industrie ou d’un secteur qui, en fait, sont aussi des entreprises du logiciel : Amazon.com, Netflix, iTunes d’Apple, Spotify, Pandora, Pixar, Google et LinkedIn. Même Wal-Mart, un acteur réel du monde de la grande distribution, utilise le logiciel pour s’assurer un avantage sur la concurrence, en matière de logistique et de distribution.
Dans la continuité des entreprises qui ont fait le choix de la simplicité des réseaux virtualisés, les communications professionnelles, elles aussi, sont appelées à se simplifier et à gagner en puissance grâce au logiciel. Des applications nous permettront alors de passer facilement, et sans rupture, du texte à la voix et à la vidéo. Les postes de bureau (« desktop phones ») eux aussi vont se simplifier et devenir plus contextualisés. Il sera moins question du nombre de boutons que de la taille de l’écran avec le « Power Phone » du futur. Ou encore, vous pourrez laisser tomber le téléphone de bureau et utiliser une application intuitive sur un ordinateur ou sur une tablette.
L’avenir est à la simplicité et à une mise en avant de l’expérience utilisateur. Mais êtes-vous vraiment prêt pour cela ?