Le retour en grâce des logiciels d'entreprise

SaaS, ergonomie, agilité, optimisation des dépenses... Focus sur les tendances qui vont façonner le marché des logiciels d'entreprise dans les prochains mois

Le marché du logiciel d’entreprises traverse actuellement une période passionnante, avec littéralement des dizaines de nouveaux venus qui arrivent à maturité, intensifiant comme jamais la concurrence entre acteurs historiques et nouveaux aspirants. En parallèle, les acheteurs se montrent de plus en plus curieux des alternatives que le Cloud propose en soutien de leurs processus métier. Le Cloud et le SaaS (Software-as-a-Service) arrivent en effet comme des opportunités pour nous de redessiner correctement le futur des logiciels d’entreprise. Si 2015 a apporté son lot d’évolution, c’est surtout en 2016 que les promesses vont se réaliser. Voici ce à quoi nous pouvons nous attendre :

L’émergence d’une dynamique client fournisseur nouvelle basée sur la Valeur as-a-Service

L’ensemble des logiciels d’entreprise ou presque est aujourd’hui soit basé sur le Cloud, soit compatible pour être hébergés dans le Cloud et délivré sous forme de service (as a service). En 2016 néanmoins, on s’intéressera moins au modèle de déploiement qu’à ce qui est effectivement déployé, et ce à raison. L’économie du Cloud redéfinit l’équilibre client/fournisseur en provoquant un salutaire glissement du pouvoir du fournisseur vers client. Fini les contraintes contractuelles imposées sur plusieurs années et autres modes de pression sur les parcs logiciels. Nous entrons dans l’ère de la responsabilité du fournisseur.

Dans cette nouvelle distribution des droits des clients, ceux-ci sont désormais légitimes pour exiger une valeur business quantifiable de leurs fournisseurs de solutions. Et les éditeurs qui sauront le mieux articuler et quantifier la valeur qu’ils apportent à leurs clients (sous forme d’économies, de génération de leads, de ventes supplémentaires ou de gain d’efficacité opérationnelle) seront en bien meilleure position pour les fidéliser durablement.

L’intelligence du Contexte

Comme l’a si bien formulé Richard Branson, le temps est la nouvelle monnaie. Les flux d’information et les sommes de données à traiter s’accroissent à un rythme sans précédent, tandis que le temps que nous pouvons y accorder demeure constant.

Un logiciel capable de maximiser l’expérience humaine, les insights et la créativité en s’appuyant sur toutes ces données pour automatiser les tâches répétitives ordinaires, voilà la nouvelle frontière. Le Saint Graal se caractérise par l’absence d’interface utilisateur puisque le logiciel est capable de capturer le contexte de l’interaction avec les utilisateurs et de présenter de façon proactive les insights appropriés et des suggestions pertinentes, mais aussi d’agir de lui-même, c’est-à-dire de sélectionner, d’approuver ou de rejeter quelque chose.

Nous allons progresser dans cette voie en 2016 et nous verrons émerger des alertes intelligentes fondées sur des données, des recommandations en mode push en fonction du moment de la journée et de la position géographique, et de nouvelles améliorations des interactions vocales avec les systèmes. Les salariés vont se muer en gestionnaires d'exceptions. Tout ce qu’un ordinateur est en capacité de mieux faire, il le fera et l’attention du salarié ne sera mobilisée que pour résoudre un problème ou faire quelque chose que seul un humain saura faire.

La voie de la standardisation sur l’écosystème ERP post-moderne

Pour Gartner, 2016 devrait être l’année où les ERP déployés sur site et hautement personnalisés seront relégués au statut de « legacy-ERP ». Plutôt que de remplacer purement et simplement ces systèmes hérités et historiques, les entreprises vont choisir la voie qui offrira le moins de résistance, à savoir se créer un écosystème Cloud autour de l’existant, avec des briques dans les domaines du CRM, des RH, de la gestion des dépenses, etc. Peut-être qu’en 2020, nous commencerons à voir des projets de remplacement de systèmes dans leur intégralité, mais pour le moment, les applications Cloud peuvent aider les entreprises à retirer plus de valeur de ces investissements massifs.

Un bond en avant pour les premiers adeptes du Cloud

Les premières entreprises à avoir migré dans le Cloud, qui ont de larges bases d’utilisateurs convaincus et des workflows transactionnels optimisés, disposent à présent de très grands magasins de données. Elles sont désormais armées pour s’emparer des dernières innovations du Big Data pour extraire des insights supplémentaires de leurs investissements Cloud, et révéler de nouvelles pistes d’optimisation d’efficacité, voire des opportunités de création de nouvelles sources de revenu.

Leur audace confère à ces pionniers une plus grande agilité et une meilleure visibilité sur leur métier, et possiblement des gains supérieurs et une meilleure maîtrise des coûts par rapport à leurs homologues qui n’ont pas encore franchi le pas du Cloud.

Des déploiements Cloud de plus en plus importants

L’adoption du Cloud va s’intensifier à mesure qu’il sera vu comme le standard de facto pour l’ERP post-moderne, et les pionniers vont continuer à développer leurs déploiements. De plus, la maturité des solutions Cloud et la production de résultats vont inciter de très grandes entreprises qui n’ont encore jamais envisagé le Cloud à s’intéresser à ce nouveau paradigme. Les déploiements vont se multiplier, grandir et gagner en évolutivité.

De la nécessité confirmée d’optimiser les dépenses

Le Cloud propose un avenir radieux aux logiciels d’entreprise, mais d’autres nuages se profilent. Les attaques terroristes se multiplient, et le réchauffement climatique se poursuit. Nous venons de vivre sept ans d’expansion économique avec une politique monétaire laxiste mais la récession de 2009 n’a pas totalement disparu du rétroviseur. Certains pensent que l’expansion va se poursuivre, d’autres que la catastrophe est imminente. Une chose est sûre : les entreprises qui se montreront prudentes dans la gestion de leurs dépenses en 2016 seront en meilleure position pour faire face aux perturbations économiques, le cas échéant.

Si nul ne sait à quoi va ressembler 2016, il apparaît clairement que les sociétés qui privilégient la création de valeur, qui maximisent leurs ressources ainsi que leurs talents et le temps, qui repoussent les limites de l’innovation, et qui utilisent leurs données judicieusement pour piloter leur entreprise le plus intelligemment possible seront suffisamment agiles et flexibles pour garder le cap, quelles que soient les circonstances.