Pourquoi Veolia est en train de devenir une entreprise sans datacenter ?

Les fournisseurs de cloud public, comme Amazon Web Services, avec lequel nous travaillons étroitement, permettent à tous d’accéder à une infrastructure agile, innovante, sécurisée et peu chère.

Les ressources naturelles se raréfient alors que nos besoins augmentent dans un monde de plus en plus peuplé, urbanisé et confronté au changement climatique. Les entreprises qui conçoivent et déploient des solutions pour développer l’accès aux ressources, les préserver et les renouveler, œuvrent pour passer d’une logique de consommation des ressources à une logique d’usage et de valorisation dans une économie devenue circulaire.

Dans cette optique, la valeur ajoutée produite par Veolia afin de réaliser cette mission provient de plus en plus d’actifs digitaux : tous les jours, nos nouveaux développements – qu’ils portent sur l’internet des objets, le big data, l’intelligence artificielle ou le machine learning – permettent à nos solutions d’être plus efficaces, plus respectueuses de l’environnement et plus faciles à utiliser par nos clients.

Dans ce nouveau monde digital, la mission et le rôle d’une DSI groupe ont fondamentalement changé. Les fournisseurs de cloud public, comme Amazon Web Services, avec lequel nous travaillons étroitement, permettent à tous d’accéder à une infrastructure agile, innovante, sécurisée et peu chère. Le temps est donc fini où savoir construire et opérer un datacenter était une compétence critique pour qu’une entreprise puisse effectuer son métier.

Contrairement à ce que peuvent encore penser quelques esprits chagrins - de moins en moins nombreux, il est vrai - cette transformation représente une opportunité majeure de développement pour les DSI, à condition qu’elles soient capables d’embrasser le changement. En simplifiant et en automatisant les couches d’infrastructures, le cloud nous oblige tous et à tous les niveaux à monter d’un cran dans la chaîne de valeur. Un administrateur système n’est plus responsable d’effectuer des taches unitaires en production, il va développer les scripts qui permettent de diagnostiquer et de réparer automatiquement une application, parfois même en anticipant le problème avant qu’il ne survienne.

Un DSI n’est plus un receveur d’ordre des lignes métiers mais devient un contributeur à la définition de nouveaux services en apportant la connaissance des possibilités offertes par les nouvelles technologies et l’expertise permettant leurs implémentations.

J’estime que 3 ingrédients clefs ont permis la réussite de cette transformation :

Tout d’abord, la formation. Plusieurs centaines de nos experts IT ont été formés à architecturer et à opérer des systèmes cloud. Cela a permis, d’une part, de créer l’indispensable vivier de compétences mais également de permettre à nos équipes de se projeter et de comprendre leur propre potentiel de développement. Le cloud est le contraire de l’outsourcing, ce sont nos équipes qui sont responsables de la performance et de la sécurité de nos applications. Leurs compétences et leur motivation ont été le facteur de succès le plus important.

Deuxièmement, une vision claire. Une fois notre décision prise, il ne s’agissait pas de faire les choses à moitié. Les difficultés d’un projet cloud viennent d’un entre deux inconfortable lorsqu’un système historique lent et complexe à faire évoluer doit cohabiter avec une plateforme agile et rapide, littéralement évoluant dans un espace-temps différent. Bien qu’il soit tout à fait possible de faire vivre un cloud hybride pendant longtemps, nous avons pris le parti de limiter cette période au maximum et de migrer le plus rapidement possible vers le cloud ce qui nous a permis d’atteindre notre objectif de retour sur investissement.

Troisièmement, une ambition forte. Nous avons rapidement décidé de nous attaquer à la migration des plus gros objets de notre système d’information. Cela nous a permis d’apprendre vite et de motiver les équipes. Ces migrations n’ont pas été un long fleuve tranquille et plusieurs fois les difficultés semblaient insurmontables. Mais nous avons maintenu le cap : revenir en arrière n’était pas une option et nous n’avons pas eu d’autres choix que de trouver des solutions simples et innovantes aux difficultés rencontrées.

Trois ans après nos premiers pilotes, le travail réalisé par tous les collaborateurs permet à Veolia d’être aujourd’hui en France le premier groupe du CAC 40 « datacenter-less ».