Adopter une plateforme collaborative pour mieux accueillir les JO Paris 2024

C’est désormais officiel, Paris accueillera les Jeux Olympiques en 2024. Quelles sont les implications pour le secteur de la construction et quels nouveaux besoins apparaissent en termes d’outils collaboratifs ?

Après un très long processus de candidature, la ville de Paris a été choisie pour accueillir les Jeux Olympiques en août 2024. C’est une date symbolique car Paris n’a pas accueilli d’Olympiade depuis 1924, exactement 100 ans plus tôt. A l’époque, c’est l’obtention de ces Jeux qui avait permis d’accélérer la construction de la première ligne de métro (la ligne 1), une des plus utilisées à ce jour, qui reliait Porte de Vincennes à Porte Maillot. La force du dossier de candidature de Paris pour 2024 a porté sur le fait que, selon les estimations, 95% des infrastructures nécessaires existent déjà. Ceci reste un cas de figure assez exceptionnel car les événements internationaux de cette envergure sont généralement un prétexte de développement urbain et économique pour les grandes capitales, qui s’accompagne également de dépenses publiques considérables pour construire les infrastructures nécessaires. Malgré cette situation favorable, les coûts de construction des infrastructures restantes pour Paris sont tout de même estimés à 6,6 milliards d’euros. A titre de comparaison, Londres 2012 et Rio 2016 ont coûté quasiment le double : environ 11 milliards d’euros.

JO 2024 : l’enjeu du contrôle des dépenses publiques pour Paris

Les dépenses liées aux JO 2024 vont être littéralement scrutées pendant les sept prochaines années, pour vérifier que la promesse d’un budget diminué de moitié est respectée. Pour Bernard Lapasset, co-président du comité de candidature, "le projet est à l’abri de tout dérapage financier". Pourquoi ? Deux raisons : de nombreux équipements comme le Stade de France, le palais omnisport de Bercy, le stade Roland-Garros, le Zénith et maintenant la U Arena existent déjà, et il n’y a pas besoin de dépenser davantage pour l’aménagement des transports publics puisqu’ils sont déjà pris en charge par les collectivités locales dans le cadre du Grand Paris. La candidature de Paris a également été dominée par le principe de durabilité et d’écologie, avec des choix de techniques et de matériaux allant dans le sens d’un développement durable.

Le contrôle des coûts de construction est toujours un enjeu essentiel, quel que soit le type de projet. Mais il le devient encore plus dans le cas de projets d’envergure nationale ou internationale, qui plus est à date fixe (les délais éventuels du projet devant être compensés par un surcroit d’activité avant la date de livraison) qui reposent sur des financements publics puisque tous les citoyens sont alors concernés par les dépassements de budget. Pour éviter ou limiter au maximum ces dépassements pouvant atteindre plusieurs centaines de millions d’euros, il existe désormais des plateformes collaboratives pour les projets de construction. Ces plateformes qui associent tous les corps de métiers impliqués sur un chantier (architecte, donneur d’ordre, ingénierie, promoteur, entreprise générale, plombier, électricien, maçon, pour n’en citer qu’une partie), permettent de mieux répartir les rôles au sein des projets et d’être certain que chacun travaille sur les documents les plus à jour. Elles permettent également aux utilisateurs de bénéficier d’une vision en toute transparence à 360° et ce, pendant toute la durée de vie de l’ouvrage.

Pas de construction sans plateforme de collaboration

Le recours à une plateforme collaborative n’est pas encore systématique mais l’exemple de chantiers de ce type à l’étranger utilisant de tels outils devrait inspirer la gestion de ce projet d’envergure, à temps puisque les chantiers pour les JO 2024 devraient n’être lancés que d’ici un ou deux ans. Parmi les réalisations les plus spectaculaires actuellement en cours de construction dans le monde, on peut citer : la Coupe du monde de football 2022 organisée par le Qatar. Les coûts engagés sont pharaoniques : 470 millions d’euros par semaine dans la construction des infrastructures en prévision du Mondial, incluant les équipements sportifs avec 9 stades actuellement en construction ou en rénovation, les transports avec notamment la construction d’une nouvelle station de métro, et les infrastructures nécessaires (hôpitaux, autoroutes, ports…). A noter, la construction de Lusail, ville nouvelle sortie de terre à quelques kilomètres au nord de Doha, pour un coût historique de 34 milliards d’euros, dans laquelle auront lieu les matchs d’ouverture et de finale du tournoi. De même, on peut parler du projet de rénovation du stade Khalifa situé dans la même ville, ayant pour but d’en faire un stade entièrement climatisé grâce à des technologies innovantes de refroidissement. Avec un total de dépenses estimé à 187 milliards d’euros, l’édition qatarie de la Coupe du monde de football détiendra de très loin le record de la manifestation la plus chère du monde. Le recours à une solution de collaboration a donc été jugé indispensable pour chacun des projets contribuant au programme de développement pour la coupe du monde, afin d’en mener à bien et au mieux l’exécution, tout en évitant au maximum les dépassements de budget et de délai qui pourraient avoir un impact catastrophique sur l’organisation.

Tout le monde se souvient de ces images incroyables des Jeux Olympiques d’Athènes en 2004, sur lesquelles on pouvait voir les marathoniens finir leur course en passant devant des ouvriers affairés à finir au plus vite les travaux de construction autour des stades. Le Brésil a lui aussi tiré sur la corde pour finir tous les chantiers de construction au dernier moment avant l’Olympiade de Rio en 2016 (entraînant des surcoûts importants), et les exemples ne manquent malheureusement pas. Face à des équipes projet de plus en plus internationalisées, à des constructions toujours plus complexes et au développement en parallèle des technologies, il est plus que jamais primordial pour les projets de construction de se doter de solutions de collaboration faciles à utiliser, pour mutualiser les données, les procédures et s’assurer au maximum du bon déroulement de la construction de ces grands projets internationaux.