Bertrand Aumoite (BasWare) : "L'automatisation des factures entrantes représente un gisement d'économies "

	Bertrand Aumoite (DG France Europe du Sud - BasWare)

Quel est le domaine d'intervention de Basware ?

L'entreprise n'a rien d'une start-up puisqu'elle a fêté ses 20 ans d'existence l'année dernière. C'est à l'origine une SSII finlandaise. Nous sommes devenu un éditeur coté en bourse, et qui pour l'année devrait enregistrer un chiffre d'affaires de 80 millions d'euros, en croissance de 45%.

Nous opérons sur un marché, jusqu'à il y a 3-4 ans encore de niche, qui enregistre un boom, illustré en France notamment par la dématérialisation. C'est un domaine où les clients ont cessé de se poser la question du pourquoi, pour se concentrer sur celle du comment. Nous nous sommes très tôt intéressés aux aspects d'automatisation des processus financiers, et notamment des factures fournisseurs, qui n'étaient pas encore alors appelés dématérialisation.

Les questions de conformité jouent-elle un rôle dans le choix d'application d'automatisation des traitements financiers ?

Les services financiers sont soumis à de plus en plus d'exigences et de pressions légales en matière de transparence et de respect des règles dans le paiement des factures. L'automatisation des processus intègre des fonctionnalités documentant les opérations et sauvegardant les rôles dans l'entreprise : qui a fait quoi et comment ? Elle contribue également au reporting et aux justifications.

Il est important pour les directions financières que les équipes comptables rapprochent les factures selon des règles. Des métriques, des indicateurs sous forme de tableaux de bord, vont en outre leur fournir des éléments de performance et d'exposition. Dans le cadre d'un audit, l'outil devient auditable, ce qui représente à la fois un gain de temps et sécurité.

En ce qui concerne les questions de contrôle fiscal, la notion de coffre-fort permet de fournir les pièces aux inspecteurs. Dans le cadre de la dématérialisation fiscale, l'archivage, des processus de consolidation de traitements avec des tiers de confiance, du cryptage, vont permettre de répondre aux attentes des services fiscaux.

L'externalisation et le SaaS impliquent-ils une réduction du rôle de la DSI dans l'informatique financière ?

Fondamentalement, les influenceurs, les décideurs, restent les gens métiers, que ce soit de la finance, des achats ou des fonctions de support de l'entreprise. Mais dans ce domaine de l'automatisation des processus financiers, le DSI est impliqué, ne serait-ce qu'en raison de l'adhérence avec l'ERP, colonne vertébrale du SI. A un moment donné du projet, il est normal que nous échangions et travaillions avec la DSI pour l'implémentation.

De manière globale, la notion d'externalisation n'est pas quelque chose de nouveau pour Basware. Nous avons déjà commencé à proposer des briques en développant notamment un écosystème avec des partenaires comme Xerox.

Le point d'entrée de la dématérialisation dans notre chaîne est bien la transformation électronique, c'est-à-dire la numérisation du papier. Xerox propose ainsi le traitement du courrier entrant, dont les factures pour lesquelles nous apportons l'automatisation. Notre modèle est lié à l'usage.

Nous avançons dans le SaaS en mettant à disposition une infrastructure. Cela étant, nous n'imaginons pas que notre solution puisse être intégralement hébergée en raison de cette adhérence avec l'ERP.

Dans la réalité de l'exploitation, plus 90% des ERP sont en mode internalisé. Si les progiciels de gestion migrent vers plus d'externalisé, nous suivrons la tendance afin d'apporter aux entreprises de la souplesse dans leurs choix d'implémentation.