Les entreprises pas encore prêtes pour les réseaux sociaux

Seulement 59% d'entreprises envisageraient prochainement l'adoption des technologies de réseau social. La sécurité et les doutes sur les bénéfices métiers demeurent les principaux freins à leur intégration.

Très populaires auprès des particuliers, les réseaux sociaux peinent malgré tout encore à trouver la clef pour s'ouvrir l'accès au système d'information des entreprises. C'est ce que semble indiquer les résultats de l'étude menée par le cabinet Coleman Parkes Research (et commandée par Avanade) auprès de 541 dirigeants d'entreprises implantées en Amérique du Nord, Europe et dans la zone Asie-Pacifique.

Pour 59% des sociétés interrogées, l'intégration de ces solutions ne fait pas partie des projets à venir. Seulement 18% des répondants déclarent avoir défini une quelconque stratégie prévoyant la mise en place des réseaux sociaux pour les salariés. Les raisons de cette désaffection ne sont cependant pas nouvelles.

Les préoccupations en matière de sécurité sont ainsi citées dans 76% des cas, devant la crainte de faire appel à des technologies qui n'ont pas encore fait leur preuve (58%). Un message directement adressé aux éditeurs qui pour convaincre les entreprises devront d'abord communiquer sur les bénéfices de leur mise en place. Et au-delà de la communication et du bruit marketing, ils devront surtout en apporter des preuves tangibles pour déclencher l'adoption.

50% des entreprises craignent un impact négatif sur la productivité

Les réseaux sociaux semblent toutefois avant tout confrontés dans l'entreprise aux mêmes freins auxquels se heurte toute nouvelle technologie, et notamment aussi aux réticences des cadres de management seniors, pas nécessairement familiarisés avec ces solutions. L'impact sur la productivité des salariés est bien entendu aussi au centre du questionnement.

Ainsi 50% des décideurs interrogés craignent que le déploiement en interne de ces solutions ne porte préjudice à la productivité. Ces mêmes décideurs se sont certainement déjà émus des articles traitant de l'utilisation des réseaux sociaux faite par les salariés durant leur temps de travail. Une étude anglaise du cabinet Peninsula avait ainsi évalué à 260 millions de dollars le coût quotidien pour les entreprises du surf des employés sur ces services Web à la mode.

Les entreprises savent toutefois qu'elles devront tôt ou tard statuer sur l'ouverture à ces technologies. Ainsi, 75% des personnes interrogées par Coleman Parkes Research reconnaissent que les réseaux sociaux entreront malgré tout dans l'entreprise si cette dernière n'adoptait pas une stratégie proactive. Le fatalisme n'est néanmoins pas le maître mot puisque 60% conviennent que le social networking constitue la prochaine étape en matière de travail collaboratif.

Les entreprises encore en observation pourront également se tourner vers celles ayant déjà mis en œuvre ces technologies. Ainsi parmi celles déjà équipées, deux tiers constatent des améliorations de la satisfaction clients et 64% perçoivent la bonification de leur réputation sur le marché. Enfin deux entreprises sur cinq déclarent enregistrer une croissance des ventes associée à l'adoption de ces nouvelles formes de médias.