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Analyse
 
18/12/2007

Le décisionnel en mode SaaS est-il viable ?

Alors que le modèle Software as a Service montre une vraie réussite avec la gestion commerciale, le décisionnel reste lui encore l'apanage des contrats de licence définitive. Mais pour combien de temps ?
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Etoile brillante de la réussite du mode SaaS, l'entreprise Salesforce, spécialiste du CRM, donne bien des soucis à ses concurrents, mais provoque aussi les envies de sociétés travaillant sur des secteurs différents, tels ceux du secteur du décisionnel.

Ainsi, certains vendeurs de produits décisionnels commencent à proposer des applications qui supportent AppExchange de Salesforce, tel Informatica. Dans ce cas précis, Informatica fournit un service d'intégration de données en partenariat avec Salesforce.

De son côté, Business Object propose Crystalreports.com qui permet aux utilisateurs de construire en ligne des états. Le client rentre les données en ligne, et une alerte par email prévient l'utilisateur de la livraison du rapport une fois que Crystalreports.com a analysé les données et construit le rapport, au format PDF par exemple.

SAS quant à lui s'est aussi glissé sur le secteur du Software as a Service en proposant certains de ses produits de Business Intelligence en ligne. Enfin, Cognos rachetait en janvier 2007 Celequest, spécialiste de la BI en mode SaaS.

Il faut dire que les prévisions des cabinets d'analyses sont très optimistes concernant l'utilisation par les entreprises du mode SaaS , et ne peuvent laisser indifférent les acteurs du décisionnel. Selon le Gartner, le SaaS représentait 5% des revenus logiciels en 2005, mais ce chiffre devrait quintupler pour atteindre le quart des revenus en 2011.

25% des logiciels en mode SaaS en 2011

Une étude de Saugatuck Technology datée d'avril 2006 montre quant à elle que 12% des entreprises américaines utilisent au moins une application en mode SaaS. Mieux, 13% d'entre elles sont en train d'en mettre une en place et 14% prévoient de le faire dans les 18 mois qui viennent. Autre indication d'importance, les petites et moyennes entreprises sont deux fois plus nombreuses à porter de l'intérêt pour ce type de service que les grands comptes.

Mais l'adoption du mode SaaS par les acteurs de la Business Intelligence trouve sur sa route des obstacles certains. En premier lieu, la question du SaaS se pose avant tout pour les entreprises qui n'ont pas les ressources informatiques en interne pour s'offrir une infrastructure à même de gérer le fonctionnement d'applications lourdes. Ce sont les petites et moyennes entreprises, première cible de Salesforce pour le CRM. Un marché sur lequel le décisionnel est quant à lui tout juste émergeant. Le grands comptes eux, sont assez peu sensibles aux arguments du mode hébergé.

La question de la taille de l'entreprise reste déterminante pour considérer l'intérêt du mode SaaS

"On a assez peu de solutions de Business Intelligence en mode SaaS" explique Gaël Desbiens chez Keyrus. "Les acteurs majeurs de la Business Intelligence que sont Business Object, Cognos, Microsoft, SAP BW et SAS, proposent tous des produits en mode licence, avec les serveurs physiques qui sont disposés chez le client. Aujourd'hui, la BI ne fonctionne pas encore bien avec le mode SaaS".

La question de la taille de l'entreprise reste donc déterminante pour considérer l'intérêt du mode SaaS, que ce soit pour la Business Intelligence ou pour d'autre types de progiciels. "Je connais le système de CRM de la Société Générale, et je ne vois pas la Société Générale partir sur du Salesforce pour gérer son CRM. En revanche, pour les petites et moyennes entreprises, le CRM Salesforce est une bonne opportunité " continue le spécialiste BI de Keyrus. On peut aisément imaginer que cette problématique d'échelle va se poser pour les conquérants du décisionnel en mode SaaS.

Mais un autre problème se pose. C'est celui de la confidentialité des données contenues dans un système de Business Intelligence.

Pour Thierry Teisseire, le responsable France de MicroStrategy, les données contenues dans un système décisionnel ne peuvent être stockées ailleurs que chez le client. "Les données de CRM ne demandent pas un degré de confidentialité aussi élevé que pour le décisionnel. Elles peuvent faire l'objet d'un traitement en mode SaaS. Mais à notre niveau, bien que nous soyons techniquement en mesure de proposer du SaaS, ce n'est pas d'actualité pour cette raison".

Même constat du côté de Keyrus, avec Gaël Desbiens. "Je rejoins totalement le point de vue du dirigeant de MicroStrategy. Il y a bien évidemment une question de sensibilité des données. Si votre fichier client arrive dans les mains de votre concurrent, c'est finalement moins grave que si ce sont des données d'une application de Business Intelligence. Avec un client, la relation peut être partenariale, et donc si votre fichier est copié par votre concurrent et que vous avez de bonnes relations avec vos clients, cela peut ne pas être un souci majeur. Alors que pour des sociétés non coté en bourse qui n'ont pas d'obligation de publication d'informations financières, ou bien même pour des sociétés cotées en bourse, le fait que des données décisionnelles soient hébergées pose un souci de sécurité.".

Il ajoute : "A titre d'exemple, les clients pour qui je travaille sur des outils décisionnels, la Société Générale et Ipsos, m'interdisent de parler du type de données sur lesquelles je travaille pour des questions de confidentialité. Ils considèrent qu'il s'agit là d'un avantage concurrentiel vis-à-vis des autres sociétés".

 
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Mais cela n'empêche pas Gaël Desbiens de relativiser le concept de confidentialité des données critiques. "La confidentialité n'est pas un frein constant à l'hébergement des données. C'est exactement ce que fait Blackberry aujourd'hui avec la messagerie par exemple" termine t-il.


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