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ANALYSE 21/12/2007 Interfaces 2.0, armes à double tranchant du e-learning
Tutoriaux, cours, quiz, classes d'apprenants virtuelles Autant d'outils qui font de plus en plus souvent partie de l'arsenal des DRH en matière de formation en ligne. A une époque charnière où tout un ensemble de freins - notamment technologiques et de ressource en bande passante - ont fini par être levés. Si près de 75% des entreprises ont mis en place une ou plusieurs solutions de formation en ligne, selon le baromètre 2006 des Chambres de Commerce et de l'Industrie de Paris, cet engouement trouve aujourd'hui un nouveau relais de croissance avec l'essor d'outils e-learning jouant plus que jamais la carte de l'interactivité. "Les entreprises sont souvent amenées à investir lourdement dans les technologies Web 2.0, la représentation 3D et les serious games afin d'organiser des espaces pédagogiques aux procédures d'accès plus attractives", analyse Roger Nifle, fondateur de l'Institut Cohérences. Et Christian Gayton, directeur technique de Qoseo, éditeur d'applications Web de faire savoir de son côté : "les contenus des formations e-learning ont évolué avec le temps et intègrent aujourd'hui les nouvelles tendances en matière de publication Web comme les animations Flash, le streaming audio ou encore la vidéo et les schémas techniques". Mais si les entreprises ne sont aujourd'hui plus limitées par les contraintes de disponibilité de leurs plates-formes d'e-learning (internalisées, partiellement ou totalement hébergées ), encore faut-il toutefois qu'elles se donnent les moyens politiques d'en légitimer les usages. Ce qui est loin d'être systématique.
"Les systèmes de gestion d'apprentissage n'ont d'intérêt que si l'organisation se fixe pour objectif de valoriser les apprentissages informels, les systèmes d'échanges réciproques de savoirs ainsi que la reconnaissance des acquis expérientiels", prévient ainsi Serge Ravet, directeur de l'European Institute for E-Learning (EIeL).. Et le directeur de poursuivre : "on n'assiste pas simplement à un gain qualitatif des solutions d'apprentissage individuel mais à une véritable prise de conscience par l'entreprise de la place des apprentissages réflexifs. Un mouvement marqué par la volonté des acteurs du marché de l'e-learning (iProgress, X-Perteam ) d'améliorer l'ergonomie et les interfaces de leurs applications en accentuant en outre leurs efforts sur la convivialité de leurs environnements d'apprentissage. Même s'ils sont loin de constituer une fin en soit. "L'appareillage graphique ou technique se perfectionne naturellement mais l'appareillage pédagogique et scénographique reste trop souvent ignoré au profit de solutions simplistes, centrées sur la fourniture de cours, quiz, et artifices interactifs qui passent à côté des vertus pédagogiques du virtuel", souligne Roger Nifle.
Capables de répondre aux problématiques métiers traditionnelles (gestion de la relation client, des forces de vente, du patrimoine ), les éditeurs adaptent cependant leurs offres à de nouveaux besoins. Mise en conformité réglementaire, prévention des risques et accueil des nouveaux arrivants en font notamment partie. "L'un des facteurs clés de succès du e-learning reste en tout cas lié à la baisse notable des coûts de production des contenus multimédias en raison de la plus grande disponibilité de ressources dans le domaine de l'ingénierie multimédia et des cursus spécialisés de plus en plus nombreux et de qualité", conclut Christian Gayton.
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