Pierre-Vincent Debatte (Jouve) "Lancer un moteur de recherche OEM n'est pas exclu"

Le prestataire en services de dématérialisation et gestion de contenus éditoriaux a traversé solidement la crise. Les demandes issues des secteurs de la banque-assurance, santé et administration ont redécollé.

JDN Solutions. En cette sortie de crise, les projets en dématérialisation sortent-ils la tête de l'eau ?

Pierre-Vincent Debatte. En matière de projets BPO et d'externalisation, les contrats sont souvent pluri annuels et rendent donc l'activité moins sensible aux aléas économiques. On a d'ailleurs pu observer une amélioration de l'environnement business avec de nombreux clients qui recourent de plus en plus souvent à nos prestations de BPO, en particulier dans les secteurs de la banque-assurance, de la santé et de l'administration.

C'est également le cas pour l'activité SSII où l'on n'a pas enregistré d'effet de marché particulier, excepté la fin de quelques gros projets comme celui mené avec l'Office Européen des Brevets.  

En revanche, nous n'avons pas vu de retrait de projets de dématérialisation même si, dans certains secteurs comme l'industrie et les services, on a bien senti que certains n'ont pas débouché en raisons des difficultés économiques rencontrées.

Quelles branches d'activité ont le mieux tirées leur épingle du jeu ?

L'activité de Jouve est répartie entre quatre pôles dont la plus importante est celle du BPO (Business Process Outsourcing). La seconde, très proche, est celle des services éditoriaux avec un focus plus prononcé dans le monde de l'édition. Enfin, il y a l'activité traditionnelle de Jouve, d'imprimeur, en transformation rapide dans le cadre de l'introduction des techniques numériques ainsi qu'une dernière, plus petite en taille mais stratégique, de SSII.

"Les revenus de nos nouvelles offres SaaS sont encore anecdotiques"

L'une des principales caractéristiques de notre groupe c'est que ces 4 métiers sont très proches les uns des autres et convergent vers un seul objectif, celui d'apporter un service de traitement documentaire de bout en bout à haute valeur ajoutée pour les entreprises et organisations publiques.  

Jouve a réalisé en 2010 un chiffre d'affaires de 145 millions d'euros [contre 95 millions d'euros l'année dernière, NDLR] qui s'est réparti de la façon suivante : 20 millions d'euros pour l'activité SSII, 30 millions pour l'imprimerie, 40 millions pour les services éditoriaux et 55 millions pour le BPO.

Quels leviers R&D allez-vous mettre en œuvre pour doper votre activité ?

Nos opportunités de développement sont nombreuses. Nous avons par exemple commencé à développer des offres produits en SaaS. Pour le moment, les revenus générés sont relativement anecdotiques mais c'est un début. La reconnaissance d'image et de reconnaissance automatique de caractère comme dans le cadre du projet Sesame Vitale 2 est également un point de développement clé.  

Nous travaillons également dans le domaine de l'accessibilité des tests utilisateurs, des bases XML et de moteur de recherche. Nous avons d'ailleurs une équipe R&D dédiée à ce domaine et l'on n'exclut pas de lancer une offre en OEM basée sur ce développement spécifique.

Pierre-Vincent Debatte a rejoint Jouve début 2009 au poste de directeur général. Diplômé de l'Essec, Sciences Po et expert comptable, Pierre-Vincent Debatte a occupé la fonction de directeur général international du groupe ISS Hygiène Services et de manager chez Arthur Andersen en France et aux Etats-Unis.