INTERVIEW 
 
Jérôme Bazin
Directeur opérationnel
i56/ Groupe Isatech
Jérôme Bazin
"Les grands éditeurs d'ERP ne sont pas présents sur le marché des PME"
SSII implantée dans le grand ouest, i56 connait bien le tissu des PME/PMI et intègre notamment les ERP Navision, Divalto d'Interlogiciel et SAP Business One. Jérôme Bazin, son directeur opérationnel, revient ici sur les spécificités du "midmarket".
10/03/2004
 
JDN Solutions. Les ténors du marché des progiciels visent désormais d'autres clients que leur cible traditionnelle des grands comptes. Avec quel résultat ?
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Jérôme Bazin. Contrairement à ce qu'ils prétendent, les grands éditeurs d'ERP ne sont quasiment pas présents sur le marché de la PME/PMI. Et quand ils le sont, c'est avec un taux de satisfaction très faible, voir inexistant. Ils se retranchent en fait derrière des critères flous décrivant ce qu'est une PME et ce qu'est leur marché, brouillant les pistes en proposant chacun sa propre définition pour que toute la presse spécialisée et une partie des prospects aient l'impression qu'ils sont des acteurs crédibles du fameux "midmarket".

Pour des acteurs régionaux comme nous, ancrés dans le tissu des petites et moyennes entreprises, on ne les rencontre pratiquement jamais, une fois sur dix, et encore, sur de très grosses PME. Les principales raisons à cela sont que leurs produits ne sont pas adaptés à ce type d'entreprises, ni d'ailleurs leurs méthodes et modes de fonctionnement "projet".

Quelle méthodologie vous semble la mieux adaptée aux PME ?
Avec une PME, vous devez être beaucoup plus réactif qu'avec un grand compte, principalement parce que vous avez affaire à moins d'interlocuteurs et que ces personnes sont moins disponibles que dans une grande société, avec néanmoins le même niveau d'exigence. Les documents que vous produisez doivent également être plus pertinents.

Pour les PME, il faut des équipes légères
Pour ce qui est de l'équipe projet, je prends souvent l'image de l'expédition légère en montagne : il faut un chef de projet leader, un ou deux chefs de projet spécialisés et un ou deux développeurs (pour un projet de 250 jours).

L'enjeu est par ailleurs de trouver un compromis entre le déploiement des fonctionnalités de base de la solution et la gestion des 10 ou 20% de fonctionnalités restantes. La question critique est en effet de savoir combien vont coûter ces fonctionnalités restantes, c'est là où se fait la différence. Le coût de déploiement et de paramétrage d'un ERP peut aller de un à cinq suivant les cas. L'architecture des produits doit également avoir été conçue pour les PME, comme c'est le cas notamment pour des solutions telles que Navision (Microsoft), Divalto (Interlogiciel), Adonix ou Générix.

En termes de richesse fonctionnelle, ces solutions conviennent-elles ?
D'un point de vue de la richesse fonctionnelle, le "delta" qu'il pouvait y avoir il y a encore quelques années n'existe plus entre les solutions dites "pour PME" et celles des grands éditeurs. Il me semble même que ces dernières auraient plutôt perdu une bataille sur ce plan là depuis deux ans environ.

La preuve en est que de plus en plus d'intégrateurs midmarket - comme c'est notre cas - se retrouvent en concurrence directe sur des projets habituellement réservés aux "grands" ou après un échec avec ces mêmes "grands". On assiste d'ailleurs à l'émergence de ce que les Américains appellent les "midsize vendors", ces SSII intermédiaires que les grands comptes viennent voir car ils savent qu'il leur est impossible d'échouer sur un projet et de se traîner des casseroles...

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Nous avons été par exemple consultés par un groupe pesant environ 5 000 personnes et un milliard d'euros de chiffre d'affaires. Ils avaient démarré avec SAP il y a 3 ans. Il y a un an, il ont décidé de ne pas mettre en production, ne se sentant pas prêts. Tout en conservant l'hypothèse SAP, ils ont décidé de consulter à nouveau et ont retenu J.D. Edwards et Navision.

Bien que les métiers soient nombreux - et pour certains complexes -, en plus d'un contexte international fort, l'écart fonctionnel s'est révélé nul entre les trois solutions. Par contre, l'écart en termes de temps de déploiement - et donc de budget - est énorme : de un à cinq entre Navision et J.D. Edwards, de un à sept avec SAP (R3). De plus Navision offrait beaucoup plus de versions localisées que toutes les autres solutions du marché, à la grande surprise de tout le monde.
 
Propos recueillis par Fabrice DEBLOCK, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Jérôme Bazin est titualire d'un DUT informatique de gestion et d'un DESCF (Diplôme d'études supérieures comptables et financières). Il a débuté sa carrière au sein d'un cabinet d'expertise comptable (collaborateur puis consultant en gestion), avant de devenir contrôleur de gestion dans l'industrie, puis directeur administratif et financier et directeur général d'un petit groupe industriel pendant 4 ans. Il a ensuite été directeur de projet puis directeur opérationnel au sein du groupe Isatech dont il est actionnaire.

   
 
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