INTERVIEW 
 
Jean-Michel Gliner
PDG
Silicomp
Jean-Michel Gliner & Benoit Jeannin
"Les clients intègrent la sécurité dès le début des projets"
Les deux cadres de Silicomp analysent les axes de développement en 2005. Spécialisée dans l'informatique embarquée, la SSII se positionne sur les thématiques sécurité, simulation/conception et logiciels libres.
29/03/2005
 
JDN Solutions. Comment se déroule le début de l'année 2005 ?
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Jean-Michel Gliner. On sent beaucoup plus de grosses affaires, un peu dans tous les secteurs. Les demandes des clients s'orientent vers davantage de plate-formes de services, ce qui se traduit chez nous par des plateaux dédiés clients. C'est une nouvelle façon de travailler, sans être de l'infogérance, il s'agit d'analyser les besoins du client pour y répondre de manière plus globale, dans une optique gestion de projet.

Parallèlement, en 2005, le marché est en train de parler légère hausse de prix. Face à cela, nous constatons une très légère hausse des salaires mais une reprise significative de l'embauche.

Quels sont les secteurs où la demande émerge ?

JMG. L'embarqué se porte très bien, les télécoms aussi de même que l'énergie. C'est une reprise globale qui s'est amorcée en 2004. Tout ce qui ce qui touche à la sécurité, aux logiciels libres, voilà également des axes de développement. Le développement international fait aussi partie de nos priorités. Il est toutefois toujours possible de croître en France, notre solidité technique et financière nous le permettent.

Qu'en est il de la sécurité dans l'informatique embarquée ?
Benoit Jeannin. La demande en sécurité a toujours cru ces dernières années, que ce soit dans l'embarqué ou non. Les clients intègrent la sécurité dès le début d'un projet désormais. Avant, il fallait un incident pour que l'aspect sécurité soit pris en compte. C'est du temps de gagner, il n'y a plus besoin de revenir dessus par la suite.

Il est plus facile d'atteindre une taille donnée en jouant la carte de la croissance externe"
Allez vous suivre le mouvement de consolidation du secteur des services informatiques entamé ces derniers mois ?
JMG. Nous seront l'un des acteurs de la consolidation du marché grâce à nos atouts technologiques. Pour soutenir notre politique de croissance externe, nous avons une trésorerie de 13 à 14 millions d'euros. Nous étions par exemple placé sur le rachat de Teamlog à côté de Groupe Open. Mais les conditions de reprise n'étaient pas intéressantes, à la fois pour des raisons de gouvernance que de montant.

Globalement, il est plus facile d'atteindre une taille donnée en jouant la carte de la croissance externe. Nous avons d'ailleurs toujours des sociétés en vue à l'horizon 2005 pour ce type d'opération.

Quels sont, en 2005, les préoccupations des DSI ?
JMG. S'adresser à des sous-traitants pérennes et qui soient capables de porter la totalité de leurs problèmes informatiques sans toutefois se lier avec des grosses sociétés pour lesquelles le rapport de force n'est pas en leur faveur. Pour un grand groupe, Silicomp offre le rapport idéal entre souplesse, solidité financière et apport technologique.

La simulation prend de plus en plus d'importance dans la fabrication des composants"
Pourquoi, selon vous, l'informatique embarquée a été touchée par les années de crise 2002-2003 ?
BJ. Dans l'aéronautique, comme dans tout projet industriel, un produit possède un cycle de vie bien déterminé. Dans une économie stable ou en décroissance, les clients ne vont pas changer leurs produits. Moins de revenus se traduit par moins d'investissement en R&D. Après la phase d'investissements des années 96-98, les cycles rentrent aujourd'hui dans une phase de croissance, les anciens produits désormais vieillissant, doivent être remplacés.

De quels outils disposent les clients pour minimiser les coûts de leurs projets en 2005 ?
BJ. A partir des méthodologies comme system C, un client dispose d'un modèle de simulation de la fabrication de ses cartes électroniques. D'une manière plus générale, la simulation prend de plus en plus d'importance dans la fabrication de composants. C'est ce qui s'est passé dans le cas de l'avion Falcon 7X, dont la fabrication a été totalement simulée à partir du logiciel Catia chez Dassault.

Le gain ne sera pas immédiat dans tous les cas. La première fois, la phase de modélisation nécessite de passer davantage de temps sur le projet. Mais ce temps passé en plus à la modélisation, sera gagné par la suite en fabricant un produit plus fiable et en réutilisant ces méthodes lors de prochaines productions.

Dans le domaine embarqué, nous intensifions nos démarches sur le conseil en amont, ce qui a trait à la modélisation et la simulation. Après sur le développement en tant que tel, plusieurs sociétés savent très bien le faire. Là où nous apportons une plus value pour l'entreprise, c'est sur la phase préliminaire et sur l'aspect sécurité.

Nous avons développé avec Mandrakesoft, une offre Linux embarquée"
Avez-vous recours à l'offshore ?
JMG. Nous ne délocalisons pas, au contraire, nous développons notre valeur ajoutée en France. Nous embauchons en France et diminuons nos coûts de production vis à vis du client. C'est pour cela que nous sommes en croissance, c'est aussi pour cela que nos clients nous aiment.

Certaines parties non nobles, répétitives ne nécessitent pas d'être conservées en interne mais une grande partie de l'activité doit se faire à proximité du client. C'est pour cela que je parle d'opti-localisation. Le nearshore ne me semble pas intéressant. L'Afrique du Nord est un petit réservoir comparé à l'Inde. Si je suis capable d'externaliser, j'opti-localise.

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Travaillez-vous avec des solutions open source ou libres ?
BJ. Nous avons développé avec Mandrakesoft une offre Linux embarquée qu'ils distribuent. D'une manière générale, nous construisons également des solutions pour nos clients à partir de Linux. Par exemple, nous proposons Saga, une passerelle d'accès sécurisé libre. Sur ce secteur, les demandes augmentent. Les clients savent qu'il y a un coût mais la robustesse est là. C'est une alternative où la réponse sera propre à la problématique du client.

Silicomp - Les chiffres clés
Date de création
1983
Chiffre d'affaires
88 millions d'euros en 2004
Effectifs
1000 collaborateurs
Activité
Conseil, réseau et ingénierie
Pôle informatique embarquée
 
Propos recueillis par Yves DROTHIER, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Jean-Michel Gliner, 53 ans, est PDG de Silicomp. Il est également diplômé de l'Ensimag, promotion 1972

   
 
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