INTERVIEW 
 
Jean-Marie Letourneux
DG adjoint en charge du développement
Euriware
Jean-Marie Letourneux
"Il faut être capable de tenir les délais dans un cadre forfaitaire"
De la régie aux contrats forfaitaires : les contrats signés entre DSI et SSII répondent à des impératifs industriels. Une tendance que dégage Jean-Marie Letourneux, directeur général adjoint d'Euriware.
02/05/2005
 
JDN Solutions. Comment s'établissent aujourd'hui, les relations entre SSII et DSI ?
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Jean-Marie Letourneux. Les relations entre DSI et SSII ont évolué en même temps que le rôle du DSI dans son entreprise. Il y a quelques années, les choix étaient très portés sur les aspects techniques des solutions, les discours étaient donc technologiques. Aujourd'hui, le DSI est au comité de direction voire au comité exécutif. Sa direction lui demande de justifier ses investissements. Les SSII doivent lui fournir des éléments, des benchmarks par exemple, afin de justifier ses investissement vis à vis de sa direction.

Dans ce cadre, l'application de méthodes comme ITIL ou la mise en place de processus industriels et standards ont permis de rationaliser les discours vis à vis du DSI. Le TCO aussi en analysant les coûts complets. Cela rend plus objective la relation entre le DSI et la SSII et permet aussi de discuter finalement des vrais projets, ceux présentant un intérêt industriel fort.

La perception de l'informatique a-t-elle changée après la crise ?

Avant la bulle, l'informatique représentait un coût pour l'entreprise, une charge dont on ne voyait pas forcément l'intérêt stratégique. Pendant la bulle, au contraire, nous étions dans un modèle où l'on pensait que la technologie allait révolutionner tout. Aujourd'hui, je crois que les entreprises mesurent bien ce que peut apporter la technologie sans en faire un tout. Nous parlons de reprise raisonnée des investissements informatiques, une reprise non fondée sur une mode technologique. Les DSI avec lesquels nous parlons lancent des projets issus d'une réflexion profonde avec leurs directions. Avant, ces projets auraient été lancés seulement à l'initiative du DSI.

Qu'est-ce qui justifie ce changement d'attitude ?
La démarche d'infogérance qu'entreprennent aujourd'hui les directions informatiques ont notamment amené ces enjeux de transformation. Comme beaucoup d'entreprises ont eu recours à l'infogérance, elles se sont libérées d'une tache quotidienne, libérant du temps au DSI pour se repositionner au bon niveau. A l'origine la démarche d'infogérance consistait principalement à réduire les coûts, mais son autre avantage aura été de dégager la responsabilité de la direction informatique de la partie technique de son système d'information.

Assiste-on à d'autres mouvements de fond ?
Le DSI faisait, maintenant il fait faire. D'une manière générale, les directeurs informatiques achètent moins de conseil, mais consomment plus des services directement opérationnels. Ils recherchent des sous-traitants capables de prendre de vraies responsabilités. Le modèle de la SSII généraliste a beaucoup évolué. Le client se tourne vers une approche sélective, choisissant les compétences les plus pointues dans un domaine précis. Il juge le prestataire à la fois sur les références et sur la mise en œuvre.

L'infogérance doit permettre aux DSI d'obtenir une meilleure maîtrise de leur informatique"
Quels sont les arguments qui rassurent les DSI dans le cas d'un contrat d'infogérance ?
Il faut être capable de tenir des délais, et de le faire dans un cadre forfaitaire à engagement de résultats. A une époque, beaucoup de DSI appréciaient la régie. Cela correspondait alors à un schéma où le DSI réalisait lui-même les projets, faisant appel à du renfort sur des compétences données.

Dans un contrat d'infogérance, les directeurs informatiques confient la partie qu'ils souhaitent confier et qui peut être confiée. L'infogérance doit leur permettre de réduire les coûts et aussi d'obtenir une meilleure maîtrise de leur informatique. Nous incitons les clients à se doter d'une maîtrise d'ouvrage renforcée et à être vigilant au niveau du contrôle. Ce n'est jamais global, l'informatique métier reste chez le client.

Comment les SSII se sont-elles adaptées au phénomène de baisse des prix de ces dernières années ?
Cette tendance a trouvé ces limites. Il a fallu trouver des alternatives mais nous avons été moins touché que certains. La baisse des prix ciblait en premier lieu l'assistance technique ou les contrats de régie. Pour les SSII positionnées sur les niches, l'expertise reste relativement chère. Il y a eu une prise de conscience des DSI que l'ingénieur n'est pas une donnée comparable à une matière première. La qualité du travail dépend du prix à payer.

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Vous avez rédigé un document de bonnes pratiques, en quoi consiste-t-il ?
Cela correspond à une approche très industrielle des services informatiques au travers un plan de progrès. Ce que nous avons formalisé, c'est une démarche à trois niveaux majeurs : une optimisation permanente de la gestion des systèmes d'informations, soit dans le cas de l'infogérance être capable de proposer de l'optimisation de la production informatique, du pilotage effectif en aidant le directeur informatique à mieux contrôler ses investissements, et le niveau stratégique où l'on cherche à démontrer l'intérêt stratégique pour l'entreprise dans nos contrats. Cette démarche reste progressive, en partant de la technique pour aboutir à l'aspect stratégique.
 
Propos recueillis par Yves DROTHIER, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Jean-Marie Letourneux, a débuté sa carrière chez Bull, puis rejoint GSI où il a animé des équipes d'intégration de systèmes puis dirigé la Recherche et Développement pendant 12 ans.

2002 entrée au comité de direction d'Euriware
1996 directeur du développement international de l'activité infogérance de Sema

   
 
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