INTERVIEW 
 
Paul-Henri Carton
DSI
Club Med
Paul-Henri Carton
"De grandes décisions ont été basées sur la capacité technologique à les encaisser"
Le DSI détaille les contraintes inhérentes à son activité, ainsi que les moyens technologiques mis à la disposition de la montée en gamme des prestations du tour opérateur.
30/08/2005
 
JDN Solutions. Quelles sont les contraintes qui pèsent sur la DSI d'une société telle que la vôtre ?
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Club Med
Paul-Henri Carton. La première des contraintes est liée à la structure de notre business, qui induit des contraintes géographiques fortes. Nous déplaçons en effet beaucoup de clients de pays riches et pluvieux vers des pays ensoleillés et pauvres, comme le disait Gilbert Trigano. Nous avons une géographie compliquée, avec des endroits pas très favorables à la technologie, moins en tout cas qu'en région parisienne...

C'est la raison pour laquelle nous sommes sur des infrastructures très centralisées, avec un gros réseau qui relie ces implantations à travers le monde. Nous sommes en effet dotés d'un WAN privatif, qui relie environ 300 implantations, que ce soient des bureaux commerciaux ou des villages. Ce réseau est sous-traité chez France Telecom.

Nous passons par ailleurs notre temps à gérer des flux d'informations entre les sociétés du groupe, mais aussi des flux de personnes et des flux financiers. Cela implique là aussi de posséder des applications centralisées pour la gestion commerciale, les systèmes financiers, de réservation et RH. Bien entendu, nous sommes dans une logique de vraie haute disponibilité pour le système de réservation car quand un pays s'endort, d'autres prennent le relais et vice-versa.

Quelle est votre politique en termes d'externalisation ?
Deux grands pans d'activité sont externalisés : le réseau voix et données, qui fait l'objet auprès de France Telecom d'un contrat. Et l'hébergement de nos serveurs centraux, confié à IBM.

Nous raisonnons de manière opportuniste pour la TMA"
Nous raisonnons par ailleurs de manière opportuniste pour les applications et leur tierce maintenance. Nous n'avons pas de stratégie clairement affirmée mais faisons, au cas par cas, appel à de la TMA.

Sur quels sujets concentrez-vous actuellement le plus votre attention ?
La sécurité est une de nos préoccupations mais c'est un sujet sur lequel nous travaillons en permanence. Nous sommes en effet assez fermes là-dessus, aussi bien sur le contrôle des accès à nos systèmes que sur l'accès physique. Nous avons à ce propos mis en place des plans de reprise depuis un certain temps.

En revanche, le multicanal et la distribution sont des sujets qui sont devant nous, y compris Internet. Nos ventes ont connu une croissance significative sur Internet mais nous souhaitons encore les développer.

Nous travaillons à accompagner la montée en gamme de nos villages"
Nous travaillons également à accompagner la montée en gamme de nos villages et de nos prestations, par la mise à disposition par exemple du Wi-Fi ou de la télévision interactive dans les villages, ou par un travail autour de la gestion hôtelière.

Les projets e-business vous imposent-ils une remise en question de vos méthodes ?
Les projets e-business sont avant tout des projets, il n'y a pas de séparation entre les projets Internet et les autres projets. Il existe certes des équipes plus orientées Internet que d'autres mais elles sont partie prenante de la DSI et fonctionnent de la même manière en termes de planning, de business case, d'allocation de ressources, de recettes, etc.

Les projets e-business sont très intimement impliqués dans notre informatique, la prise en compte des commandes se faisant en temps réel dans le système. La partie Web est une extension de la gestion commerciale, la bonne cohabitation des équipes Web avec les autres est indispensable.

Quels échanges avez-vous avec les entités métiers ?
Nous essayons de professionnaliser les relations avec les clients internes"
Nous essayons de professionnaliser les relations avec les clients internes, sous une forme un peu contractuelle. Cela rejoint la gouvernance informatique. Nous faisons pas mal d'efforts là-dessus, les décisions étant le plus souvent possible formalisées. Nous sommes dans un rôle de conseil par rapport à des arbitrages budgétaires, les budgets et les décisions d'engagement étant gérées au sein des directions métier.

Faites-vous partie du comité de direction ?
Je fais partie du comité exécutif du Club Med et reporte à un directeur général délégué. Le Club Med est conscient du caractère stratégique de son SI, de grandes décisions ont été basées sur la capacité technologique à les encaisser. Il existe une vraie conscience de l'entreprise quant à l'importance des technologies.

Auriez-vous un exemple de décision stratégique prise en fonction des technologies ?
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Club Med
Oui, la stratégie de montée en gamme par exemple. Cela correspond à l'attente de nos clients mais cette décision a aussi été prise en fonction des marges de nos différents villages. Grâce au système financier d'Oracle, nous avons pu mesurer nos marges d'exploitation sur nos villages et vérifier que la montée en gamme avait du sens en termes économiques.

Le Club Med

 Les informations clés
Chiffre d'affaires
1,6 milliard d'euros en 2004
Effectifs
22 500 Gentils Organisateurs (GO) et Gentils Employés (GE) (villages, siège Jet Tours et Club Med Gym inclus)
Présence
50 pays
La DSI du Club Med
 La DSI
Effectif
70 personnes en interne + externes selon les besoins
Postes de travail
5 000 postes
Serveurs
Plusieurs centaines de serveurs
Budget
Entre 1 et 3% du CA
ERP
Oracle
Prestataire réseau
France Telecom
Prestataire hébergement
IBM

 
Propos recueillis par Fabrice DEBLOCK, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Paul-Henri Carton est diplômé de l'Ecole des Mines de Paris.
1990 Andersen Consulting, en tant que consultant junior.
1991 Cleversys, comme consultant.
1994 Oracle France, consultant senior en applications financières.
1998 Club Méditerranée : responsable des systèmes d'informations financiers et comptables puis, en 2002, responsable informatique, en charge de l'informatique finance/achats, de l'informatique village, de l'intranet et du service client. En 2003, il devient directeur organisation des projets et informatique village puis DSI en mars 2005.

   
 
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