JDN
Solutions. Vous êtes responsable du service Ressources informatiques et coordinateur national des moyens informatiques et télécoms de l'institut Ifremer. Qu'est-ce que cela recouvre
?
Pierre Cotty. A ce titre, j'ai en charge plusieurs budgets. D'abord l'informatique touchant les infrastructures de gestion technique, comme le contrôle d'accès et le badgage ou encore les tableaux de bord électrique. Ensuite, les réseaux télécoms, incluant réseaux informatiques, de téléphonie, et de visioconférence. Je couvre également les serveurs centraux, les services et la sécurité pour le poste de travail, ainsi que le site de l'Ifremer. Enfin, je gère un projet spécifique de supercalculateur pour notre recherche scientifique.
Le département compte 27 personnes. Nous faisons également appel à des sous-traitants, notamment pour la maintenance système et les télécoms.
Quelle est votre politique technologique en matière d'infrastructure logicielle ?
Nous privilégions les solutions Open Source. Ce modèle est le seul à garantir une vraie modularité en permettant une ouverture entre applications. A l'inverse, l'objectif des éditeurs de logiciels propriétaires n'est pas d'être compatible avec d'autres technologies. Nous optons pour l'Open Source dès que c'est possible, lorsque les programmes ont atteint un certain niveau de maturité. C'est le cas par exemple pour nos serveurs de messagerie qui utilisent Sendmail.
Votre position vis-à-vis de Linux ?
Nos serveurs d'applications et de données tournent sous Unix (Solaris).
Pour l'instant, seuls nos serveurs départementaux, qui se répartissent sur les 30 implantations de l'Ifremer, ont été migrés sous Linux. Mais nous envisageons de plus en plus de le généraliser.
Il est vrai que des éléments manquent encore à ce système d'exploitation Open Source. A la différence de Solaris, il ne sait pas encore très bien gérer les saturations, ou contentions. De même la question de la maintenance n'est pas réglée. Sur ce point, Sun garantit la compatibilité de son OS avec un certain nombre de machines, ce qui facilite grandement les migrations matérielles du système et par conséquent rallonge sa durée de vie. Ce n'est pas le cas pour Linux, ni pour Windows d'ailleurs. Aucune liste n'existe pour ces environnements sur le plan de la compatibilité matérielle.
Comment gérez-vous vos serveurs décentralisés ?
Nous assurons leur administration à distance. Nous avons également nommé des correspondants pour l'informatique sur chaque site, qui peuvent faire partie des équipes administratives ou métier.
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 Nous disposons d'un progiciel de gestion maison" |
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Pour quelle solution avez-vous opté en matière de gestion administrative et comptable ?
Nous disposons d'un progiciel maison, à la fois pour la gestion financière et celle du personnel. Nous envisageons néanmoins de nous tourner vers une solution du marché. Pour nous, le modèle du développement interne est en effet difficile à tenir sur ce terrain. Nous n'avons en effet pas pour vocation d'être des professionnels du progiciel de gestion, notre métier se situant sur le front de la recherche et du développement océanographique.
Votre avis sur les technologies de grille ? Ces infrastructures de calcul peuvent être une aide précieuse à la recherche scientifique ?
Pour trouver un intérêt, une grille nécessite de pouvoir réaliser du calcul distribué. Certains programmes scientifiques, comme c'est le cas dans la recherche biologique moléculaire, conviennent bien à la parallèlisation, c'est-à-dire au découpage de tâches en petits morceaux en vue d'une exécution sur différentes machines.
Dans nos domaines, c'est plus difficile. Typiquement, cette solution ne s'applique pas à un modèle de prédiction océanographique de l'état d'un littoral. Dans ce cas, chaque étape de la prédiction implique des échanges entre l'ensemble des processeurs mis en oeuvre dans le processus, ce qui veut dire une communication rapide entre ces composants.
Comment gérez-vous les volumes de données en sortie de votre système de recherche ?
Nous avons déployé des serveurs centraux de données représentant une capacité de stockage de 40 tera octets d'informations. Cette plate-forme nous permet de traiter l'ensemble de nos résultats de recherche en sortie du système. La moitié de cette capacité est destinée à réaliser des analyses de données, l'autre moitié est centrée sur l'archivage.
Nous avons fait le choix de la base Oracle. Là encore, nous n'avons pas trouvé dans ce domaine de solution Open Source suffisamment robuste pour nos besoins. Nous n'avons par exemple pas trouvé d'outils Open Source pour partager un même serveur entre plusieurs bases de données de façon satisfaisante. Comme sur le plan des serveurs, notre objectif est ici aussi de standardiser nos environnements autour d'une même technologie, dans un souci de rationalisation des coûts de licence, d'exploitation et de maintenance.
| Service Ressources Informatiques et Communications |
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Le Service |
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Effectif
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27 personnes
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Budget annuel
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Entre 4,5 et 5 millions d'euros
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Les solutions
technologiques |
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Serveurs
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350
- Serveurs d'applications: Solaris
- Serveurs relais par site : Linux (messagerie, sauvegarde, antivirus)
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Postes de travail
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2 500 (Windows)
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Bases de données
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Oracle
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Supercalculateur
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1 (Compaq/Dell, 44 processeurs Alpha)
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Solution de visioconférence
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8 salles de visioconférence pour assurer les réunions entre les implantations de l'Ifremer (technologie Tandberg)
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Propos recueillis par