INTERVIEW 
 
Dominique Bissey
DSI
Rexel France
Dominique Bissey
"Nous migrons vers un système d'information unique"
Dans un contexte de centralisation de son informatique, la filiale française du distributeur de matériels électriques a choisi d'harmoniser ses applications métiers, et de réserver ses projets innovants au domaine e-business.
19/09/2006
 
JDN Solutions. En quoi la stratégie de Rexel influe t-elle sur les objectifs de la DSI ?
  Le site
Rexel

Dominique Bissey. Le groupe Rexel se transforme de manière assez active en vue de s'adapter aux mutations de son marché. En France, nous sommes passés d'une organisation éclatée, correspondant à un modèle métier propre aux années 1990 selon lequel il fallait se trouver au plus proche des clients, à une structure plus globalisée. Cette nouvelle organisation a pour but de répondre à un resserrement de nos cibles de clients selon deux catégories : les grandes entreprises d'une part, et les petites entreprises et artisans d'autre part. Elle s'articule autour de deux réseaux de distribution : Rexel et Coaxel.

Cette nouvelle stratégie nous a amené à homogénéiser notre informatique, et migrer nos systèmes d'information distribués géographiquement, au nombre de 21 à l'origine, vers un système unique. Cette plate-forme devait pouvoir supporter les deux réseaux de distribution au niveau national. Un client passant une commande à Lille devant par exemple pouvoir se faire livrer à Marseille. Cette remise à plat du SI nous a amené à revoir nos méthodes de pilotage. Elle nous a naturellement conduit à réaliser un travail d'harmonisation sur les applications.

Comment avez-vous mené cette démarche d'harmonisation informatique ?
Nous avons retenu une application par grand ensemble fonctionnel, en général un progiciel. L'idée était de privilégier au maximum la reprise de logiciels déjà utilisés en interne et ayant fait leur preuve. On a pas voulu prendre de risque en repartant de zéro en vue notamment d'éviter les effets tunnel sur la gestion du changement. Cette approche nous permettait de commencer à faire évoluer l'organisation tout de suite, sans devoir attendre la phase de 6 mois à 1 an nécessaire à un grand projet d'intégration.

Sur la partie gestion financière, nous avons retenu Coda. Côté gestion logistique et commerciale, nous avons décidé de reprendre un développement spécifique réalisé en interne. L'application repose sur un référentiel produits et fournisseurs créé par nous pour faire le lien entre les différentes briques. La technologie AWR de JDA Software a été retenue pour le traitement des approvisionnements. Elle était déjà utilisée à beaucoup d'endroits chez nous.

Le SI devait être utilisable par les deux réseaux de distribution, et proposer une vue commerciale adaptée à chacun d'eux"
Quelles ont été les principales problématiques de ce chantier ?
D'abord, le système d'information devait être utilisable par les deux réseaux de distribution, et proposer une vue commerciale adaptée et personnalisée à chacun d'eux. D'où l'enjeu central de la gestion des droits d'accès. L'autre grande problématique était de gérer la montée en charge consécutive à la centralisation des applications. De 20 000 clients localement, les systèmes devaient désormais pouvoir intégrer les transactions de 300 000 à 350 000 clients, avec à la clef 1,5 million de produits référencés, contre 300 000 précédemment.

Quel a été le rôle d'IBM dans ce projet ?
IBM nous a apporté une capacité à nous transformer rapidement. Il nous a apporté le savoir-faire et l'expertise qui nous manquait pour évoluer vers une configuration centralisée. Avec son aide, nous avons été capable de consolider nos machines sur un seul site sécurisé. Le basculement a été réalisé sans aucune coupure de service. Aucune commande client n'a été ratée. Le contrat d'infogérance signé avec IBM [voir l'article du 28/04/2006] permet en outre à la DSI de se concentrer sur les projets métiers, et de développer des services innovants.

Comment s'organise dès lors la DSI ?
Nous sommes structurés par grands ensembles fonctionnels et systèmes métier. Parallèlement, une équipe technique est chargée de suivre la relation avec IBM, et de s'assurer du respect de la qualité de service.

L'Open Source semble assez peu utilisé au sein de Rexel France. Pour quelles raisons ?
C'est vrai. Ce domaine se limite chez nous à quelques systèmes Linux, notamment pour des applications techniques de simulation de charge. Ce type de technologies nécessite une veille importante, ainsi qu'un suivi des évolutions. De plus, l'Open Source chez les infogéreurs coûte sensiblement plus cher.

Quel est votre point de vue sur l'émergence de l'externalisation offshore ?
Il est déjà difficile de gérer un contrat d'externalisation avec un interlocuteur basé en France que l'on peut voir, alors à distance... Nous avons testé ce genre de prestation. Cette approche peut marcher pour faire de l'outsourcing de production dans la mesure où ce domaine s'inscrit dans des processus de gestion stable. Pour ce qui est du développement, la question est plus complexe. L'offshore est envisageable sur ce terrain pour peu que le sujet soit très bordé en termes d'expression de besoins, et que le cahier des charges n'évolue pas ou peu dans le temps. Plus les communications avec le centre offshore seront nombreuses, plus le risque d'erreurs sera élevé.

Nous avons lancé un projet de borne interactive pour nos points de vente"

Vous parler de lancer des services innovants ? Quels sont-ils ?
Nous réservons cette partie aux évolutions e-business qui, par définition, se situent en périphérie de notre système central métier. C'est une partie sur laquelle nous pouvons de ce fait plus facilement prendre quelques risques et tenter des innovations.

Dans ce domaine, nous avons par exemple lancé un projet de borne interactive en lien avec un partenaire. Il consiste à déployer des écrans sur des points de vente, présentant des spots pour faire la promotion de nos savoir-faire en matière d'installation de systèmes de sécurité par exemple. Ce dispositif combine technologie Web et diffusion par satellite. Dans un autre registre, nous venons de refondre notre application de e-commerce de prise de commandes en ligne. Elle s'adosse à une architecture orientée services. Elle a pour but de proposer à nos clients une alternative aux commandes en EDI.

Ces initiatives sont un bon moyen de tester des technologies innovantes, avant de les appliquer au cœur de notre système d'information. Dans le cas de la SOA, nous sommes amenés ainsi à réfléchir sur la pertinence d'un tel environnement dans le cadre d'une démarche d'urbanisation par composants.

DSI de Rexel France
 La DSI
Effectif
18 personnes
Nombre de sites à gérer
460
 Les solutions technologiques 
Postes de travail
4 600 (Windows/Office)
Imprimantes
2 200
Serveurs
130 (dont 80 en central): back office (Solaris), front office (AS400)
 
Propos recueillis par Antoine CROCHET-DAMAIS, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Dominique Bissey, Ingénieur Insa

2000 DSI de Rexel France depuis 2000, il a dans un premier temps piloté les différentes DSI régionales puis regroupé ces DSI dans une DSI unique en France.

Et aussi Après une première expérience technique à la Compagnie des Signaux, il est entré chez ITT en tant que responsable des architectures et développements d'infrastructure de télécommunications. Il a ensuite passé trois ans à l'inspection des Banques Populaires, puis 10 ans au sein du Groupe Renault en charge de différents projets informatiques, principalement dans les domaines du transport et de la logistique des voitures et des pièces de rechanges.

   
 
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