INTERVIEW 
 
Bruno Brocheton
DSI
Euro Disney
Bruno Brocheton
"Notre système compte 120 applications très variées pour plus de 500 métiers"
La DSI participe directement à l'élaboration du plan stratégique global de l'entreprise, et met en oeuvre une politique de gouvernance impliquant le comité exécutif.
31/10/2006
 
JDN Solutions. De quelle façon les objectifs stratégiques de la DSI sont-ils définis ?
  Le site
Euro Disney
Bruno Brocheton. Une carte stratégique de l'entreprise, à laquelle nous collaborons, est conçue de façon globale sur une période de 5 ans, et de manière plus précise sur 3 ans. Elle est réajustée chaque année. Ce document est comparable à une balanced scorecard.

Les objectifs formalisés sont classés par priorité selon plusieurs orientations : résultats économiques, relations visiteurs, processus et organisation, ressources humaines et leadership, gestion des risques et de la conformité réglementaire.

Au sein de cette carte, la DSI s'inscrit plus précisément dans les initiatives business lorsqu'elles présentent un lien avec les nouvelles technologies. L'idée est de s'aligner sur les objectifs métiers. A partir de cette carte stratégique, une matrice est créée pour relier la stratégie aux initiatives business à la stratégie et les initiatives informatiques.

Dans ce processus, la DSI peut être en avance sur les métiers dans certains cas, ou au même niveau, ou encore les suivre. Souvent, on ne sait pas qui a initié véritablement le projet.

Quelles sont les différentes instances contribuant à l'élaboration de la stratégie informatique ?
Plusieurs instances de gouvernance interviennent. D'abord la DSI s'invite au comité exécutif. Ensuite, un comité de suivi des initiatives stratégiques informatiques siège tous les deux mois au minimum. A travers lui, l'informatique invite à son tour une partie du comité exécutif, le P-DG, les directeur général en charge des opérations, le directeur financier. En fonction des sujets, des responsables des divers métiers sont également présents.

Ce comité passe en revue les initiatives métier majeures dans lesquelles il y a une composante informatique, et aborde la question des arbitrages budgétaires. Il est également l'occasion de faire une revue de post-implémentation des projets, portant sur l'évaluation du niveau de conformité du livrable aux objectifs en termes financiers et de qualité.

Quelles sont les principales particularités de la DSI d'Euro Disney ?
La DSI compte environ 200 personnes. Nous couvrons un spectre complet, des questions stratégiques de l'informatique, jusqu'au suivi opérationnel des projets et la mise en œuvre du service aux utilisateurs. Nous supportons une grande variété des métiers, plus de 500 au total : des activités administratives et comptables aux points de vente, en passant par la restauration, les spectacles, l'hotellerie, la vente de voyages.

Enfin, nous sommes plongé dans un contexte international, avec plus de 100 nationalités parmi nos collaborateurs, tout en présentant une unité de lieu. Nos 12 000 salariés sont presque tous basés à Disneyland Resort Paris, même si nous disposons aussi de bureaux de vente à l'étranger.

Nous n'avons pas réellement d'équivalent. D'où l'intérêt d'un partage des initiatives avec les autres parcs du groupe"
Nous distinguons les applications backstage, comme les systèmes de finance et de logistique, les applications on stage comme les services d'accès à Internet dans les hôtels, la billetterie ou les points de ventes et les applications front office, tels les systèmes de réservation.

Dans ce dernier domaine, nous essayons de trouver une équilibre, entre les services BtoC et BtoB. Par exemple, quand nous lançons un site Web de services nous prévoyons deux volets, l'un pour les visiteurs l'autre pour les tour opérators et agents de voyages.

Quelle est votre approche en matière d'externalisation ?
D'abord nous pratiquons ce que j'appellerais les centres de services partagés. Nous partageons certaines applications avec les autres parcs de The Walt Disney Company.

A la fois destination touristique, parc de loisirs, tour opérator et gérant de magasins, les seuls acteurs auxquels on peut se comparer sont nos équivalents au sein du groupe. Avec 12,5 millions de visiteurs par an, 5 800 chambres d'hôtel présentant un taux de remplissage supérieur à 80%, nous n'avons pas réellement d'équivalent. D'où l'intérêt d'un partage des initiatives. Dans un autre registre, nous utilisons aussi le mode hébergé, notamment pour la gestion de campagnes marketing.

Nous faisons appel à des intégrateurs variés dans le cadre de nos projets de déploiement. Nous privilégions le forfait dans ce cas. Nous faisons parfois appel à des équipes en régie sur site, pour le support par exemple. Il est vrai que notre politique de sourcing reste flexible, et peut être amenée à varier selon les besoins.

Nous nous sommes par exemple fait épauler par des prestataires en régie pour mettre le système d'information en conformité. Je pense notamment à Sarbanes Oxley ou aux normes financières IAS.

Avez-vous initié le déploiement d'une architecture de services  ?
Nous sommes en plein dedans. La SOA représente pour nous un moyen de maximiser les bénéfices de notre travail de collaboration avec les autres parcs Disney, et de capitaliser sur les solutions logicielles que nous avons déjà déployées ou spécifiques à nos marchés européens.

Sur notre créneau, considérant notre spécificité, il n'existe pas de progiciel intégré adapté à notre problématique. Nous devons par conséquent passer par une politique de type EAI [ndlr intégration d'applications d'entreprise] et SOA pour gagner en flexibilité.

Quels sont vos principaux projets actuellement ?
Nous travaillons notamment à la transformation de nos processus de vente et de marketing. Cela passe notamment pas la dynamisation de nos systèmes de packaging et de pricing, avec l'idée de proposer aux clients des éléments optionnels et additionnels, en termes de transport, de restauration, de spectacles, etc.

Cette démarche s'accompagne d'un chantier Web à la fois BtoB et BtoC, visant à améliorer la connaissance et l'appréhension du produit, ainsi qu'un travail autour de notre centre d'appels.

Nous sommes entrain d'évoluer vers la voix sur IP et la téléphonie sur IP"
J'ai déjà évoqué la mise en conformité. Il s'agit également d'un nos axes de travail actuellement, à la fois sur plan du reporting financier, du domaine de la paie et des ressources humaines, mais également sur d'autres terrains telle que la traçabilité alimentaire, la gestion des cartes de crédit.

Nous sommes également centrés sur l'optimisation de la gestion des ressources humaines, notamment la planification des effectifs par rapport à une activité hebdomadaire et saisonnière. Côté infrastructure, nous sommes en train d'évoluer vers la voix sur IP et la téléphonie sur IP.

Autour des systèmes onstage, nous améliorons les services mis à la disposition au sein des hôtels, avec des accès IP pour la télévision et le déploiement d'accès haut débit. Nous mettons en œuvre des dispositifs de suivi en temps réel du comportement visiteurs en vue de gérer au mieux les ressources sur le parc en fonction des besoins, au niveau de l'affectation des caisses par exemple.

DSI d'Euro Disney
 La DSI
Effectif
200 personnes environ
 Les solutions technologiques 
Postes de travail
4 500 (Windows) auxquels s'ajoutent 900 points de vente et postes de billetterie
Serveurs
3 400 (Unix, AS400 et Windows)
Progiciels
SAP (achats, comptabilité, finances, maintenance), Gold (gestion de la chaîne logistique), HR Access (RH, paie)
 
Propos recueillis par Antoine CROCHET-DAMAIS, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Bruno Brocheton est titulaire d'un DESS en informatisation des entreprises à Paris Dauphine.

2000 DSI et vice-président d'Euro Disney.
1994 DSI Europe de Reebok.
1988 Directeur de mission au sein d'Andersen Consulting.

   
 
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