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INTERVIEW
 
29/05/2007

Laurent Verbiguié (Aéroport Toulouse Blagnac) : "L'urbanisation nous permet de maîtriser nos évolutions"

Gestion des vols, des enregistrements, des embarquements, gestion comptable, des actifs, etc. C'est une centaine d'applications que la DSI a en charge. Un existant qui nécessite un travail de rationalisation permanent.
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  • Laurent Verbiguié, Responsable des Systèmes d'Information (Aéroport Toulouse Blagnac)
 

Quel est l'impact de l'évolution de la législation sur les aéroports français dans votre travail ?

Les aéroports français sont en pleine mutation à la fois au niveau de leur organisation et de leur statut. Les aéroports en région étaient initialement rattachés aux Chambres de Commerce. En avril 2005, le gouvernement Raffarin a fait voté une nouvelle loi qui prévoit le passage à un statut privé. Une société de droit privé a déjà été créée pour l'Aéroport Toulouse Blagnac. Notez que l'état reste propriétaire, mais l'idée pourrait être à terme une ouverture du capital.

Ce changement a engendré une évolution de mes missions. J'ai désormais en charge la totalité du système d'information de la plate-forme aéroportuaire de manière autonome. Ce qui n'était pas le cas auparavant puisque la Chambre de Commerce et d'Industrie de Toulouse gérait une partie de nos applications, notamment certains outils de gestion. Je gère donc l'ensemble des systèmes informatiques de la plate-forme, hormis ceux du contrôle aériens et des avions naturellement. Aux côtés des 250 salariés de la société aéroportuaire, la plate-forme compte 3000 salariés travaillant pour les compagnies aériennes, les loueurs de voitures, les commerces....

Quelles sont les principales briques de votre SI ?

Nous disposons de systèmes de gestion des vols, de gestion des parcs automobiles, et d'enregistrement et d'embarquement des passagers. Nous avons aussi un système de surveillance du bruit et de la trajectoire des avions qui s'appuie sur des données provenant de la tour de contrôle mais également d'un réseau de capteurs de sons en amont et en aval de la plate-forme. A cela s'ajoute des systèmes de téléaffichage.

"Nous sommes équipés du progiciel SAP pour la partie comptable"

Du côté de nos briques de gestion, nous sommes équipés du progiciel SAP pour la partie comptable. Nous avons déployé une application, basée sur Kimoce, pour gérer les services que nous dispensons aux différents acteurs de la plate-forme. Il s'agit de gérer les demandes effectuées par les différents canaux et de les suivre, que soit pour la mise à disposition de ressources comme les passerelles d'avion et les resssources locatives ou informatiques, que pour les actions de maintenance - comme repeindre un mur par exemple.

Enfin, la société dispose d'un outil de gestion immobilier, car vous l'avez compris nous sommes également gestionnaire de patrimoine et syndic immobilier, notamment autour des espaces, de bureaux, de boutiques, de zones de traitement de bagages (etc.) que nous sommes amenés à louer aux acteurs de l'aéroport.

Vous avez opté pour une approche progicielle. Pouvez-vous revenir sur ce choix ?

Il y a environ 3 ans, nous avons décidé de nous orienter vers une stratégie progicielle. Alors que nous faisions jusque là beaucoup de développements spécifiques, nous avons fait accepter aux clients internes que pour l'ensemble des besoins exprimés il existe des solutions disponibles sur le marché. Aujourd'hui, nous sommes parvenus à réduire les développements spécifiques à moins de 10%.

Au total, nous inventorions une centaine de modules applicatifs. A titre d'exemple, nous comptons 10 modules pour la gestion financière de l'Aéroport, dont la moitié sont fournis par SAP. Ce référentiel présente une grande granularité et dès lors, nous sommes dans une problématique de gestion d'interfaces. Pour palier cette difficulté, l'idée est de rationaliser notre approche technologique en tentant de réduire le nombre d'éditeurs. L'objectif étant de faciliter l'intégration ainsi que le support et la maintenance. Pour l'heure, sur 100 modules, nous comptons une cinquantaine d'éditeurs.

Comment gérez-vous les mutations de votre système. Avez-vous une démarche d'urbanisation ?

Nous avons effectivement mis en place une telle démarche. Nous avons réalisé une cartographie non pas calquée sur les directions, mais sur les processus. Cette logique permet de cerner les manques en matière d'applications ou d'interfaces d'intégration au regard des besoins métiers. Grâce à ce travail d'urbanisation, nous pouvons par exemple anticiper le choix et le déploiement d'un SIRH, en vue de préparer le passage des salariés de la Chambre de Commerce à la société nouvellement créée. L'idée étant de choisir un éditeur dont nous utilisons déjà la technologie.

"Nous souhaitons mettre en infogérance tout ou partie de notre infrastructure"

Quels sont vos principaux chantiers du point de vue de l'infrastructure serveur et réseau ?

En 2006, nous avons confié à une société de services l'infogérance de notre parc PC. Nous lui avons vendu nos machines, en vue de les lui louer, en partant du principe qu'il s'agit de matériels dont la durée de vie n'excède par trois ans. Pour la partie serveur et réseau, nous gérons jusqu'ici en interne l'exploitation sur la base de contrats de maintenance que nous signons avec les constructeurs et les équipementiers. Mais nous souhaitons adopter la même politique en mettant en infogérance tout ou partie de cette infastructure. Cette remise à plat nous permettra de mieux nous concentrer sur nos projets.

Sur ce plan, nous cherchons également à rationnaliser les ressources. Côté serveur, cet objectif passe notamment par une réflexion sur l'intérêt de déployer des serveurs en blade et la virtualisation, notamment en vue d'éviter de se retrouver en surcapacité. Même logique pour le réseau. Dans ce domaine, nous profitons actuellement d'un projet de refonte de notre système de vidéosurveillance pour étudier la possibilité de faire transiter les flux vidéo sur notre réseau filaire IP.

 

 
La DSI de l'Aéroport Toulouse Blagnac
 
  Effectif 20 personnes (dont la moitié sont des sous-traitants)  
  Nombre de connexions réseau 2 000  
  Nombre de serveurs 80  
  Nombre de postes de travail 500  
  Budget 2,5 millions d'euros par an  

 

Laurent Verbiguié est Responsable des Systèmes d'Information de l'Aéroport Toulouse Blagnac depuis 2001.

1999 Chef de projet à la Chambre de Commerce et d'Industrie de Toulouse
1996
Consultant pour la société de services informatiques CISI (CS)
1993 Consultant pour une société de services

 


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