INTERVIEW 
 
Daniel Zamparini
DSI
PSA Peugeot Citroën
Daniel Zamparini

Daniel Zamparini a rejoint le groupe PSA Peugeot Citroën en octobre 1998 et vient de prendre la Direction des Systèmes d'Information du groupe. Pendant ces 11 premiers mois, il a fait le tour des grands utilisateurs avant de prendre sa responsabilité opérationnelle. Pour le JDNet Solutions, il nous présente sa nouvelle fonction et les grands enjeux informatiques du moment.
14 septembre 1999
 

JDN : Présentez-nous la direction des systèmes d'information de PSA Peugeot Citroën ?
Daniel Zamparini Elle comporte environ 2.000 personnes, dont plus de la moitié est composée de cadres et d'ingénieurs. La majeure partie de cette direction se situe en France et dans d'autres pays européens comme l'Espagne ou la Grande-Bretagne. C'est une organisation centralisée au service de la branche automobile du groupe. D'un point de vue stratégique, les systèmes d'information sont au centre des principaux processus de l'industrie automobile. Par exemple, pour accélérer les processus de développement, il faut de plus en plus d'ingéniérie simultanée, d'outils de simulation et des moteurs de calcul. L'industrie automobile, qui est "mono-produit", a absolument besoin de systèmes d'information de qualité dans ses processus fondamentaux pour progresser. Nous sommes au service de la stratégie du groupe et de l'ensemble des directions qui déclinent cette stratégie.

N'est-ce pas difficile à gérer ?
Prénom Nom L'apport essentiel d'une DSI, c'est non seulement la maîtrise des nouvelles technologies, mais c'est aussi une bonne connaissance des métiers qui existent à l'intérieur de l'entreprise. Notre vraie valeur ajoutée, c'est de faire bénéficier les métiers de l'automobile des apports des NTIC. Nos équipes doivent se rapprocher des métiers du groupe qui ne vivent pas tous au même rythme et avec une même logique. La DSI doit travailler de concert avec l'ensemble des directions et trouver des modes de fonctionnement qui soient en phase avec les cycles de décisions et les priorités de ces directions. C'est une direction unique qui ne doit pas être monolithique.

Votre conception d'une DSI ?
La DSI doit bien communiquer avec les autres directions. Il faut être capable d'écouter, de servir, d'arbitrer et de réguler. Pour chaque projet, nous travaillons avec les autres directions pour atteindre les objectifs. C'est la bonne utilisation des systèmes d'information que nous mettons en place dans le cadre de l'amélioration des performances des directions utilisatrices qui est notre objectif ultime. Outre une force de réalisation, une DSI doit être une force de proposition et d'arbitrage.

Quelles sont vos priorités pour les mois à venir ?
Comme toutes les DSI des grandes entreprises, nous avons un enjeu proche qui est d'assurer le passage à l'an 2000 sans affecter le fonctionnement du groupe. Nous y travaillons depuis très longtemps. Ensuite, deux secteurs sont prioritaires: en amont, c'est participer à l'effort collectif concernant la réduction du cycle de développement des nouveaux produits et en aval, le travail sur la distribution. Les NTIC peuvent nous aider à améliorer notre manière de travailler et de développer plus rapidement nos produits automobiles, et, à avoir une relation plus suivie avec nos clients et être capable de développer des produits de qualité qui sont de plus en plus accompagnés par des services, donc de l'information, donc des systèmes d'information. D'un point de vue technologique, je préfère mettre l'accent sur l'utilisation des NTIC que sur les NTIC elles-mêmes. Les NTIC sont toutes passionantes, mais ma responsabilité, c'est d'assurer un apport concret et efficace aux métiers du groupe. Nous sommes très attentifs à propos des progiciels intégrés pour remplacer progressivement une partie de nos systèmes d'information à l'aide des solutions ERP, en l'occurence SAP. Pour penser l'entreprise "élargie", nous serons très actifs en ce qui concerne les intranets et les extranets.

Comment se déroule le passage à l'euro et à l'an 2000 ?
Notre démarche a été classique. Il y avait un gros volume de points à traiter. Beaucoup de systèmes ont dû évoluer pour être prêts le 1er janvier 2000. Pour l'euro, un responsable a été nommé à la direction financière du groupe. Il est en charge de l'orchestration de toutes les réflexions, qui comportent des aspects business, organisationnels et systèmes. Tous les acteurs du groupe ont participé à ces projets. L'essentiel du travail a été fait pour l'an 2000.

Où en êtes-vous au niveau des intranets ?
Comme dans beaucoup de grands groupes, il y a eu beaucoup d'intranets qui se sont développés pour couvrir différents domaines. Pour le moment, les intranets ont plus une fonctionnalité informationnelle que transactionnelle. Peu à peu, nous allons commencer à imaginer des solutions plus applicatives en utilisant les technologies web.

Au niveau des sites internet, quelle est l'implication de votre DSI ?
Ce sont des sujets extrêmement transversaux, chacune des directions s'y implique. Chacun apporte sa contribution. Le rôle de la DSI, c'est de consolider l'ensemble. Tant que ces technologies ont un profil très informationnel, on peut facilement s'appuyer sur des prestataires extérieurs. Quand on passera à des services transactionnels, la DSI devra jouer son rôle d'intégrateur et garantir une cohérence globale.

Que pensez-vous du niveau de maturité de vos utilisateurs ?
Selon les domaines, le niveau de maturité n'est pas le même. Il y a un excellent niveau dans la production automobile, et dans les directions financières et ressources humaines entres autres. Là où l'impact des NTIC peut influer sur les modes de fonctionnement des métiers, il faut développer des relations de confiance et de travail en équipes multi-disciplinaires.

Que pensez-vous de l'externalisation des activités informatiques ?
Pour toutes les fonctions d'une entreprise, il faut se poser la question du "make or buy", est-ce qu'on fait ou on achète ? Ce n'est pas une question binaire ou de dogmatisme. Il faut savoir si l'on possède les compétences pour réaliser les projets et s'il est nécessaire de faire appel à l'exterieur. Il faut se poser cette question en permanence pour trouver le meilleur compromis. Il ne faut pas se trouver dans la situation où l'on ne possède plus les compétences en interne qui devraient être le coeur de l'entreprise. L'externalisation ne peut pas être un acte isolé, elle rentre dans une politique plus globale.

Sommes-nous en retard par rapport aux autres pays ?
En France, le processus de maturation est peut-être un peu plus long qu'à l'étranger, notamment par rapport aux pays anglo-saxons. Une fois que la décision est prise, on sait le faire aussi bien que les Américains. Nous avons une approche un peu différente par rapport aux NTIC. Aux Etats-Unis, quand il y a une nouveauté technologique, on l'utilise très rapidement et si le résultat est positif, on s'en sert, sinon, on le jète. Les Français réfléchissent un peu plus en amont. Par ailleurs, c'est une erreur d'appréciation que de dire que le commerce électronique est peu développé en France. A une certaine époque, grâce au Minitel, le volume des transactions était plus important par rapport à ce qui existait au même moment aux Etats-Unis.

 
Propos recueillis par Benoît Grange

PARCOURS
 
 
Daniel Zamparini, 49 ans, est ingénieur en Electricité, spécialisé en Electronique et Informatique. Il succède à Denis Lafaurie à la tête de la Direction des Systèmes d'information de PSA Peugeot Citroën. Il est membre du comité des Directeurs du groupe. Auparavant, il a occupé plusieurs postes d'ingénieur et de manager dans la société Franlab (filiale informatique de l'Institut Français du Pétrole) et à la SITA (Société internationale de télécommunications Aéronautiques) avant de rejoindre le groupe Elf Aquitaine en 1985 dans la branche Exploration et Production. En 1990, il a été nommé directeur des Systèmes d'information de Sanofi.

   
 
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