iOS 7 et Android 4.4 : leurs arguments pour séduire les entreprises

iOS 7 et Android 4.4 : leurs arguments pour séduire les entreprises Les dernières versions des OS mobiles d'Apple et Google disposent de fonctions de sécurité et de gestion intéressantes pour les DSI. Le point sur les forces en présence.

Moins de deux mois après le lancement d'iOS 7, Google a sonné l'heure de l'offensive en annonçant en début de mois la sortie d'Android 4.4 (KitKat), la dernière version de son système d'exploitation mobile. A l'heure actuelle, seul son nouveau Nexus 5 en est doté, mais d'autres terminaux sont sur les rangs pour en profiter.

Du côté d'Apple, les terminaux iPhone 5S et 5C bénéficient bien entendu en natif d'iOS 7 tandis que les possesseurs d'iPhone 5 ont la possibilité de migrer vers la nouvelle version. Tout comme les possesseurs d'iPhone 4 et 4S, bien que pour ces derniers, la migration est peu recommandée.

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La dernière version d'Android est présente dans le dernier Google Nexus 5. © Google

Alors quels sont les atouts d'iOS 7 et d'Android 4.4 pour les entreprises ? Dans le domaine de la sécurité, Apple a toujours une longueur d'avance sur Google, et le confirme aujourd'hui en sécurisant désormais les applications dans une optique de Mobile Application Management avec une fonction de VPN par app.

"Android a toujours eu la réputation d'être peu sécurisé par rapport à iOS, mais commence petit à petit à combler son retard", indique Matthieu Beylot, consultant chez Devoteam.

Pour garder son avance, Apple a également annoncé le SSO d'entreprise. Une fonction d'identification unique intéressante sur le papier, mais qui nécessite cependant que des applications spécifiques soient développées pour en profiter. Bien qu'absente chez Android 4.4, Google propose de son côté une fonction de gestion des utilisateurs permettant d'isoler un profil personnel d'un profil professionnel sur l'OS.

"La gestion des profils utilisateurs servira dans les entreprises uniquement pour les tablettes et pas les smartphones car aucune personne ne partage son téléphone alors que c'est beaucoup plus le cas avec une tablette", explique Chadi Hantouche, manager chez Solucom. Google a par ailleurs toujours tendance à délaisser la partie sécurité aux constructeurs de terminaux. Notamment Samsung, qui avec sa surcouche Knox propose des dispositifs d'isolation applicative et de SSO, sur les terminaux Android.

Des déploiements plus lents pour Android 4.4 qu'iOS 7

Alors que sur la sécurité, et en dépit d'améliorations sensibles, Google apparaît donc un peu en retrait par rapport à Apple, Mountain View a cependant réalisé un beau coup avec une très nette amélioration de la gestion en mémoire des applications. But de la manœuvre : élargir la palette de terminaux sur laquelle Android 4.4 peut tourner, à savoir aussi bien les terminaux haut de gamme que ceux positionnés en entrée de gamme dont la mémoire RAM est faible (512 Mo) - lire l'article : Android 4.4, les nouveautés pour les pros.

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Tellement téléchargé à sa sortie en septembre, iOS 7 a créé des embouteillages monstres sur les autoroutes de l'Internet. © Apple

De son côté, iOS 7 ne fonctionne "à pleine performance" qu'avec les derniers terminaux haut de gamme (iPhone 5C) et très haut de gamme (iPhone 5S) de la marque à la pomme. Reste à savoir si la perspective d'éclater encore un peu plus le parc mobile de l'entreprise avec des terminaux aux capacités et fonctions bien différentes constitue une attente forte de la part des DSI. Rien n'est moins sûr.

En matière de gestion et d'administration de flottes de terminaux mobiles (via les fonctions de MDM, ou Mobile Device Management), Apple pourrait bien en revanche conserver un léger avantage sur Google. "Bien qu'Apple cadenasse ses API et que Google les ouvre partiellement, nos clients mettent à jour leurs solutions de MDM pour supporter iOS 7. Ce n'est pas du tout le cas pour Android 4.4. De façon générale, les entreprises ont moins d'appréhension à déployer des flottes iOS qu'Android car elles ont tout simplement plus l'habitude de travailler avec Apple, même si la situation commence à évoluer", fait savoir Matthieu Beylot.

Cela étant, en termes d'adaptation aux besoins métiers et de coût, Android pourrait bien prendre un avantage. "En tant que système ouvert, Android  propose de modifier l'interface graphique sans rooter [ce qui revient à hacker NDLR] le téléphone ce qui n'est pas le cas avec Apple. D'autre part, la grande fragmentation d'Android permet à Google de proposer des terminaux d'entrée de gamme qui peuvent convenir par exemple pour équiper des équipes de terrain sur des chantiers où le taux de casse atteint facilement 30%", conclut Chadi Hantouche.