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15/10/2007

Oracle propose 6,68 milliards de dollars pour racheter BEA

Quelques jours à peine après l'annonce d'une OPA de SAP sur Business Objects, le géant de la base de données réagit. En ligne de mire : le dernier éditeur de serveurs d'applications indépendant.
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Oracle propose de racheter BEA Systems. La nouvelle a été dévoilée par le groupe vendredi par le biais d'un communiqué de presse. Cette information intervient quelques jours après l'annonce de l'acquisition de Business Objects par SAP (lire l'article du 09/10/2007 : SAP lance une OPA amicale sur BO pour 4,8 milliards d'euros).

Dans son communiqué, Oracle indique avoir envoyé le 9 octobre un courrier au conseil d'administration de BEA pour proposer l'opération. Le groupe évoque le chiffre de 17 dollars par actions qui seraient versés en numéraire. Une offre de 25% supérieure à la valeur du titre BEA à la clôture de la bourse jeudi. Elle valorise ainsi la société à 6,68 milliards dollars. Les responsables d'Oracle indiquent se tenir prêts à conclure un accord définitif.

Alors que les analystes financiers présentent cette initiative comme une réponse au rachat de BO par SAP, les motivations de cette nouvelle opération sont bien différentes. Alors que le groupe allemand cherche à renforcer sa panoplie d'applications décisionnelles (autour de la consolidation budgétaire, de la planification financière et du reporting), Oracle compte étendre sa suprématie sur le segment des infrastructures logicielles.

Toujours en tête du segment des bases de données, Oracle mettrait en effet la main sur le dernier grand fournisseur de serveurs d'applications indépendant. "Avec BEA, Oracle aura la capacité d'accroître ses ressources en ingénierie, ce qui nous permettra d'accélérer nos développements en matière de middleware", explique Charles Phillips, président du groupe. "Nos clients, qu'ils soient d'Oracle ou de BEA, bénéficieront particulièrement de cette investissement à l'heure des grands projets de migration vers la SOA."

Une logique financière et produits bien huilée

Avec ce rachat, Oracle entend bien affirmer sa suprématie dans le domaine de l'infrastructure, face à ses grands concurrents que sont IBM et Microsoft.

En termes technologiques, le serveur d'applications BEA Weblogic était déjà le plus souvent déployé en combinaison avec sa base de données. Mais dans l'escarcelle de BEA figurent aussi des couches d'intégration d'applications, de BPM et d'architecture de services. Des domaines dans lesquels le groupe de Rewood Shores est plus faible. Sur ce plan, la technologie de BEA est un moyen de proposer à ses clients un socle capable de digérer les applications issues de ses nombreux rachats.

Avec ces solutions, Oracle viendrait ainsi apporter un liant à sa mosaïque technologique. Le groupe avait déjà fait le plein du côté des progiciels, avec l'absorption de Siebel et PeopleSoft. En début d'année, il avait jeté son dévolu sur le spécialiste de la performance financière Hyperion. En poursuivant cette logique, on pourrait d'ailleurs imaginer qu'Oracle se porte acquéreur de Cognos qui, suite à l'annonce du rachat de BO par SAP, s'est mis officiellement en vente. Basant sa technologie sur Java, ce dernier affiche à la fois BEA et Oracle parmi ses partenaires stratégiques.

 
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Financièrement, cette stratégie d'acquisitions est payante pour Oracle. Malgré un budget d'achat de 31,6 milliards de dollars en 3 ans (BEA inclus), l'éditeur a enregistré un bénéfice de 4,3 milliards de dollars sur 2006-2007 (+26%) pour un chiffre d'affaires de 18 milliards de dollars (+25%). Le rachat de BEA ne devrait pas arrêter son élan...

Reste un élément que l'éditeur semble avoir éludé dans sa stratégie : la montée en puissance de l'Open Source sur le créneau des serveurs d'applications et des bases de données. Une tendance que Microsoft, lui, n'a pas hésité à prendre en compte. Pour preuve : son partenariat signé dans ce domaine avec Novell (lire l'article du 09/11/2006 : Microsoft et Novell précisent les termes de leur accord).

 


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