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Analyse
 
11/03/2008

Le français Bull renaît de ses cendres

Ses déboires financiers passés, le constructeur français semble se faire une nouvelle jeunesse sur le créneau des services. La page des années sombres semble définitivement tournée.
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En 2007, Bull a renoué avec les bénéfices. Fort d'un chiffre d'affaires de 1 117 millions d'euros (en hausse de 2,6% à périmètre constant par rapport à l'année précédente), le groupe enregistre un résultat net positif de 4,6 millions d'euros. Rappelons que Bull essuyait une encore une perte de 17,1 millions d'euros en 2006.

Cette tendance positive, le groupe la doit en grande partie à la progression de son activité de services, dont les revenus ont augmenté de 14,7% (à 386,1 millions d'euros), ainsi qu'à celle de ses prestations de Maintenance - dont les revenus s'inscrivent en hausse de 2% - à 237,6 millions d'euros. L'activité de vente de produits en revanche affiche un repli de 5% (à 493,3 millions d'euros).

"Concernant notre segment Produits, nous avons confirmé notre légitimité dans le domaine du calcul intensif tant par nos succès commerciaux qu'à travers l'acquisition de Serviware", se défend Didier Lamouche, P-DG de Bull. "Notre partenariat avec IBM, avec lequel nous collaborons déjà depuis plus de 15 ans, a été renforcé dans le domaine des serveurs ouverts Unix." Pari donc tenu pour Bull. Le groupe semble ainsi définitivement sorti de sa période difficile.

Une phase de trouble qui remonte aux années 1990, et qui faisait notamment suite à une série d'erreurs stratégiques. La principale d'entre elles : l'acquisition du constructeur américain de PC Zenith Data Systems. Une opération qui, pour Bull, avait pour objectif de cibler plus efficacement les appels d'offres du gouvernement des Etats-Unis. Une stratégie élaborée sans compter sur les lois américaines sur les marchés publics empêchant de faire à des fournisseurs étrangers. ZDS est revendu à Packard Bell NEC en 1996.

De 20 000 salariés en 1999, les effectifs passent 7 200 salariés en 2007

Face aux difficultés financières importantes, l'état s'engage alors dans une privatisation progressive de l'entreprise avec à la clé une série de recapitalisation. Une aide publique de 450 millions d'euros est versée en 2001 et 2002 (voir l'article du 10/12/2004 : Bull : une longue histoire de recapitalisation). En 2000, le groupe vend son activité cartes à puce à Schlumberger (qui est devenu depuis Axalto). En 2005, le constructeur commence à entrevoir une sortie de crise : L'agence de notation Standard and Poor's attribue un B à sa dette à long terme, la note la meilleure qui soit.

De 20 000 salariés en 1999, les effectifs passent 7 200 personnes en 2007. Aujourd'hui, Bull s'est recentré sur les serveurs moyenne gamme (Linux, Windows, AIX et mainframes GCOS) et haute gamme, notamment autour du calcul haute performance. Dans ce domaine, Bull a signé ces derniers mois des contrats avec les plus grandes universités à travers le monde, dont les derniers en date ont été conclus avec les universités britanniques et du Brésil. Le groupe équipe également la plate-forme de calcul du Commissariat à l'énergie atomique.

Mais Bull est également présent dans l'univers du logiciel d'entreprise. A l'origine du consortium Open Source ObjectWeb, il développe une expertise autour des logiciels libres dans le domaine de l'infrastructure (serveur d'applications et d'intégration) et de l'administration de système, offre à laquelle sont associés des services.

 
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Autour de sa filiale Evidian, Bull développe également des solutions de sécurité (PKI, signature électronique, chiffrement, gestion des identités et des accès). Sur ce terrain, l'acteur est aussi un des actionnaires de l'opérateur de confiance Keynectis.

Au sein de la société Bull Services, le groupe propose enfin une offre d'intégration, des prestations d'infogérance et des services de support. Sur ce segment, Bull a su se placer sur de grands projets dans l'univers des télécommunications, dans le secteur public et la défense. Cette activité a été renforcée en 2006 avec le rachat de l'hébergeur et infogéreur français Agarik.

Comme le montre ses résultats financiers, Bull semble ainsi trouver son salut dans le développement des services, et de ce point de vue son cheminement est comparable à celui d'IBM côté américain.

 


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