Oracle pulvérise les 10 milliards de dollars de revenus

La firme de Larry Ellison conclut en beauté son année fiscale. Seule petite ombre au tableau : la division matérielle héritée de Sun, mais Oracle a dévoilé un ambitieux plan pour y remédier.

Pour la première fois de son histoire, Oracle a donc dépassé la barre des 10 milliards de revenus en un trimestre.  C'est ce que révèlent les résultats de son quatrième trimestre fiscal.

10,8 milliards de dollars en recettes trimestrielles, c'est une augmentation de 13,4% par rapport au même trimestre l'année dernière. Le bénéfice trimestriel réalise une hausse encore plus marquée, de 36%, pour s'établir à 3,21 milliards de dollars.
 

Pour l'ensemble de l'exercice, Oracle réalise un chiffre d'affaires de 35,6 milliards de dollars, en hausse de 32%, même si cette croissance n'est pas qu'organique car Sun est rentré dans les comptes d'Oracle en janvier 2010. Pour cet exercice 2011, Oracle a annoncé un bénéfice tout aussi historique de 8,5 milliards de dollars, soit une hausse de 33%. Les marges brutes étaient de 56% pour ce dernier trimestre, contre 46% il y a un an.

 

Croissance organique côté logiciel
 

Côté logiciel, Oracle affiche de très solides performances. Pour le quatrième trimestre, le chiffre d'affaires issu de la vente des nouvelles licences a augmenté de 19 % pour atteindre 3,7 milliards de dollars. Les revenus issus des mises à jour de logiciels et des supports produits ont augmenté de 15% pour atteindre près de 4 milliards de dollars. Les bases de données ont permis d'engranger des revenus en hausse de 26% sur l'exercice complet. 

La Directrice des Affaires Financières d'Oracle Safra Catz a bien souligné que ces croissances étaient toutes, cette année, organiques, Oracle n'ayant pas réalisé depuis un an d'acquisition dans l'édition.

 

Larry Ellison a bien fait de Sun une entreprise rentable

 

Décroissance organique côté matériel

Le chiffre d'affaires issu du matériel n'affiche cependant pas les mêmes performances. Les revenus trimestriels liés (produit et support) baissent de 9% pour atteindre 1,8 milliard. Les dépenses pour ces activités ont à peu près représenté 1 milliard de dollars, et celle précisément dédiée au matériel sans le support ont baissé de 25% en un an. Même si la comparaison entre deux exercices fiscaux entiers n'est pas encore possible, Larry Ellison a bien fait de Sun une entreprise rentable.

Safra Catz, l'a rappelé, "le secret de la réussite d'Oracle avec l'entreprise Sun consiste à vendre ce que fait Sun, ne pas revendre ce qu'il ne fait pas, et de s'éloigner des marchés où il ne faisait pas d'argent."

 

Les ambitions de Larry Ellison 

Cependant, si les résultats de la division matérielle ont déçu les investisseurs et analystes financiers, ils peuvent sans doute expliquer l'agressivité dont a fait preuve Larry Ellison ce trimestre envers HP lorsqu'il a bruyamment annoncé cesser de supporter Itanium : Oracle pouvant ainsi en effet chercher à pousser son propre matériel hérité de Sun.

Oracle a d'ailleurs profité des résultats pour préciser ses grandes ambitions en matière de matériel. C'est le président Mark Hurd, anciennement à la tête d'HP justement, qui été chargé d'annoncer qu'Oracle comptait plus de 1 000 systèmes Exadata et Exalogic installés dans le monde. L'objectif pour le prochain exercice fiscal est de tripler ce chiffre. Oracle a pour cela déjà ajouté 800 à sa force de vente dédiée pour cela.

Oracle dispose aujourd'hui de  29 milliards de dollars en espèces et en action. Questionné sur ses appétits en matière de croissance externe, Larry Ellison a expliqué qu'il avait déjà beaucoup à faire en matière de croissance organique.