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22/11/2007

Guy Mamou-Mani (Groupe Open) : "L'offshore est une partie d'une offre de production qui doit s'industrialiser"

Stratégie de développement, péripéties boursières, recrutement, tendance des SI, le directeur général de Groupe Open répond aux questions des internautes.
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Guy Mamou-Mani (Groupe Open)
 
 
 

Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés sur le marché des SSII ?

A la fin de l'année 2007 nous serons 2500 personnes pour un CA de 200 millions d'euros dans notre activité SSII composée d'une part de Teamlog d'autre part de Open IT.

Notre plan stratégique doit nous conduire pour cette activité à un CA de 450 millions d'euros pour 5000 personnes à l'horizon 2010. Nous ferons alors parti du TOP 10 des SSII en France.

Comment vous différenciez-vous par rapport à la multitude des concurrents (CapGemini, Atos, Unilog, ..)?

CapGemini, Atos, Steria font partie des SSII de dimension mondiale et se positionnent sur des appels d'offres internationaux. Pour ce qui nous concerne nous sommes aujourd'hui un acteur essentiellement français et notre taille actuelle nous permet de les concurrencer en France. De plus, Teamlog depuis sa fondation a su se différencier par des compétences technologiques pointues.

Quels sont vos domaines d'activité ? Quelle offre proposez-vous ?

Classiquement comme une SSII généraliste nous avons des activités de Conseil, d'intégration de systèmes et d'infogérance. De plus, nous avons des offres de solutions à destination des promoteurs immobiliers, des professionnels de la logistique des salles de marchés et des télécoms/multimédia.

Qui sont vos clients ? Appartiennent ils à des secteurs économiques différents ? Vous êtes vous spécialisés dans un domaine en particulier ? (banque, finance...)

Nos clients sont essentiellement des grands comptes et en plus des secteurs évoqués précédemment dans des secteurs économiques : banque finance assurance télécoms et énergie.

Quelles sont les offres les plus porteuses? BI, CRM, ..etc

Outre ces offres BI et CRM qui concernent la valorisation de l'information dans l'entreprise, nos solutions de convergence informatique télécoms sont très porteuses. Enfin, les offres d'infogérance (contrat de service,...) sont très demandées en particulier dans les grands systèmes.

Le groupe "Logix" fait-il partie de votre société?

Groupe Open société créée en 1989 cotée depuis 1998 est en fait le véhicule qui porte d'une part Teamlog Open IT pour son activité SSII et d'autre part Logix pour son activité de distribution à valeur ajoutée.

Groupe Open, Logix, Innetis, Teamlog, comment se structure votre offre ? Pensez vous a de nouvelles acquisitions ? Si oui, dans quel domaine ?

Innetis fait aujourd'hui partie de Temlog et Open IT est la deuxième société de l'activité SSII de Groupe Open. Conformément au plan stratégique énoncé plus haut, Groupe Open est aujourd'hui considéré comme un consolidateur du marché des services informatiques et sera amené à faire de nouvelles acquisitions dans les SSII.

 
© Cécile Genest
 
"Les valeurs moyennes sont actuellement très sanctionnées et particulièrement les valeurs informatiques"

Pourquoi vouloir acquérir 100% de Teamlog ?

Notre plan stratégique de développement dans les services informatiques se basant sur notre véhicule principal Teamlog, il est naturel que nous souhaitions en avoir le contrôle total. Groupe Open ayant un levier financier fort nous pourrons consacrer ces ressources à nos ambitions dans les services informatiques.

Comment expliquer vous vos résultats opérationnels positifs et dans le même temps la perte de valeur de votre titre en bourse ?

Les valeurs moyennes sont actuellement très sanctionnées et particulièrement les valeurs informatiques. Donc Groupe Open comme de nombreux confrères est très pénalisé en bourse.

De plus, même si les résultats sont positifs et en forte progression l'annonce d'un plan ambitieux accompagné d'une levée de fonds un peu complexe ont pu créer une incertitude qui a pénalisé notre cours. Les annonces qui confirmeront l'ensemble des étapes de notre plan donneront j'en suis sur un redressement de notre valeur boursière.

Votre actualité est essentiellement boursière. Ne souhaiteriez vous pas communiquer de manière plus nette sur vos réalisations, comme le font vos concurrents ? Au fond, votre présence en bourse et votre actualité ne nuit elle pas à la visibilité de votre entreprise sur son secteur ?

Groupe Open est le véhicule côté et a fait dernièrement des annonces très fortes. Il est donc normal que nous ayons à cette occasion une communication orientée bourse. Nos filiales industrielles communiquent elles sur notre actualité et nos réalisations. Vous avez certainement du entendre parler par exemple du plan de recrutement de Teamlog très offensif ....

Recrutez vous en ce moment ? Si oui, quels profils ?

Sur 2007, nous finalisons un plan de recrutement de 750 collaborateurs pour Teamlog et plus de 50 pour Open IT. Pour plus d'informations et de précisions sur les profils recrutés et recherchés, nous vous invitons à consulter les sites correspondants comme www.teamlog.com et www.open-it.com. Pour 2008, nous prolongeons ce plan ambitieux par 800 recrutements.

Nos recrutements couvrent bien entendu nos différentes implantations régionales Paris, région Ouest, région Rhône Alpes et internationales avec l'Espagne et l'Angleterre.

Une grosse partie de votre CA est réalisé à l'étranger. Quels sont les pays dans lesquels vous travaillez ? Cela demande-t-il des compétences particulières ?

Groupe Open va réaliser cette année environ 700 millions d'euros de CA. 200 millions d'euros dans l'activité SSII dont 12% réalisés en Espagne en UK. 500 millions d'euros pour Logix dans l'activité de distribution à valeur ajoutée dont 50% répartis dans 11 pays européens.

Pour ce qui concerne l'activité services ce sont des compétences similaires à nos recherches en France pour l'activité distribution il s'agit essentiellement de compétences commerciales et marketing.

"Les dernières annonces de rapprochement semblent montrer une accélération mais je pense que cela ne fait que commencer"

Travaillez vous avec des partenaires ? Si oui, lesquels ?

L'activité de distribution (LOGIX) est basée sur un nombre important de partenariats puisque ce sont leurs produits que nous distribuons. Par exemple, IBM, Oracle, Citrix, NETapp, VMware, Avaya, etc. .Ces partenariats sont stratégiques et seront appelés à un très fort développement par notre couverture européenne.

Dans le cadre de notre activité de services, nous avons un certain nombre de partenaires dans notre offre d'intégration de systèmes comme SAS, Microsoft, Microfocus en Espagne.

Quelle est votre avis sur les mouvements de concentration dans l'informatique (SAP rachète BO, HP rachète Mercury, IBM rachète Cognos…) ?

Les exemples que vous citez concernent le monde de l'édition que l'on peut d'ores et déjà considérer comme industrialisé. Je n'ai pas été surpris par ces rapprochements qui étaient inéluctables dans une industrie mûre et mondialisée.

Pour les SSII, nous en sommes encore loin. Les dernières annonces de rapprochement semblent montrer une accélération (Steria Xansa - BT CS,...) mais je pense que cela ne fait que commencer et que nous allons assister à une accélération dans les mois et années à venir. Groupe Open en sera un des acteurs en France.

Comment gérez vous la double activité de votre entreprise ?

L'activité de services et l'activité distribution sont complètement indépendantes. Le point commun est notre équipe dirigeante composée de Frédéric Sebag, Laurent Sadoun et moi même.

Frédéric a en charge l'activité services, Laurent l'activité distribution et pour ce qui me concerne l'activité de développement et de financement de notre groupe. Nous prenons les décisions stratégiques en commun.

"La notion même de données et de communication est en train de devenir le nerf de la guerre des entreprises de toutes industries"

Selon vous, quelles sont les grandes tendances de l'évolution des SI en entreprise ?

Le système d'information va prendre une place de plus en plus prépondérante dans l'entreprise. La notion même de données et de communication est en train de devenir le nerf de la guerre des entreprises de toutes industries. Par conséquent, d'une part les investissements concernant le SI deviendront de plus en plus stratégiques et d'autre part les ingénieurs et en particulier les DSI joueront un rôle essentiel dans la stratégie des entreprises. Les concepts type IT Gouvernance permettront de rationaliser et d'optimiser ce rôle.

Que préconisez vous en matière de sécurisation des SI en entreprise ?

C'est en effet un point complémentaire de la question précédente. L'ouverture des systèmes d'information et l'internationalisation des entreprises vont générer une problématique cruciale en termes de sécurisation des SI. Comment imaginer des sites des outils de mobilité. Si la sécurité n'est pas garantie. D'autre part, comment pourrait-on envisager des développements transnationaux sans offrir un niveau suffisant de sécurité. Donc beaucoup d'opportunités pour tous ceux d'entre vous qui vous lanceront et vous formeront sur ces outils.

Quel est votre point de vue vis à vis de l'offshore ? Le pratiquez vous ? Le conseiller vous à vos clients?

Le Syntec estime la part de marché de l'offshore en France à 3%. Il envisage une forte croissance qui conduirait ce chiffre à 5% dans les années à venir. Ce n'est pas extrêmement significatif mais il n'en reste pas moins que nos clients souhaitent aujourd'hui que l'offshore soit une composante de l'offre des SSII.

Se cantonner à délocaliser simplement des développements est totalement insuffisant et ceux qui se sont aventuré dans ce type de démarche font aujourd'hui marche arrière. L'offshore est une partie d'une offre de production qui doit s'industrialiser. Notre activité services a entamé cette mutation dans les derniers mois collant ainsi à la demande du marché et nous ferons un certain nombre d'annonces la concernant dans les semaines qui viennent.

"On voit aujourd'hui un certain nombre de business model qui n'existeraient pas sans son système d'information"

Que l'IT devienne de plus en plus fondamental est clair; en revanche est-ce que l'on assiste pas à la "commoditisation" du SI (cf. Nicholas Carr, IT doesn't matter) plutôt qu'à une évolution stratégique? Si le SI est stratégique dans l'entreprise en général, alors l'électricité l'est au moins autant...

Je ne le pense pas. On voit aujourd'hui un certain nombre de business model qui n'existeraient pas sans système d'information. de plus, un certain nombre d'entreprises auraient depuis longtemps disparu si elles n'avaient pas accompli une mutation au travers de leurs SI. Je pense en particulier à toutes celles qui nécessitaient une connaissance quasi individualisée de leurs clients même s'ils étaient des millions.

Fin 2004, vous avez racheté ObbiSoft, et depuis cette suite logicielle semble stagner alors qu'elle était alors en pleine expansion ... Vous considérez-vous un éditeur ou bien ne visiez-vous qu'à vendre du service aux clients ayant déjà choisi la solution ?

Nous ne nous considérons pas comme éditeur au même titre que SAP ou Business Objects. Toutefois, nous souhaitons investir de manière significative dans des solutions métiers. La logistique en fait partie et nous continuerons à nous y développer en accompagnant des clients existants mais aussi en signant de nouveaux contrats.

Misez vous sur la croissance organique, ou bien sur des acquisitions ?

Notre ambition nous conduira à nous appuyer sur les 2 modèles de développement. Il ne peut y avoir de croissance externe réussie si elle ne se base pas sur un socle d'accueil ayant une croissance organique significative. La vertu de cette croissance organique importante est de générer une dynamique "contagieuse" à l'activité acquise. C'est pour cela que nous serons aussi attentif à nos succès internes qu'à l'intégration réussie de nos acquisitions.

En matière de SI, il est utile de faire appel à des professionnels externes à l'entreprise. Pour votre propre SI, faites-vous appel à d'autres ou le gérez-vous en interne?

Comme tous nos clients, nous avons évidemment nos propres forces et compétences. Toutefois, pour un certain nombre d'expertises pointues et ponctuelles, nous faisons appel à des compétences externes.

 
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Pourquoi être passé du professorat à la fonction de chef d'entreprise ?

Après 5 ans d'enseignement et issu d'une famille d'enseignants, je ne m'imaginais pas être professeur toute ma vie. J'ai saisi une opportunité qui m'a permis de rentrer dans l'informatique comme consultant. Mon expérience d'enseignant m'a été utile dans mon évolution qui m'a conduit assez rapidement à des positions de dirigeants. J'ai toujours essayé de valoriser et d'avoir de l'ambition pour mes collaborateurs comme je l'avais pour mes élèves.


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