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3 QUESTIONS A...
 
05/11/2007

Patrice Boffa (Akamai) : "Nous ne nous limitons plus à l'accélération Web"

En se lançant dans l'accélération d'applications IP, la société s'adapte à la montée en puissance de l'ASP et des réseaux d'entreprise étendus. Et elle envisage déjà de cibler le flux point à point.
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Patrice Boffa (Akamai)
 
 

En charge de l'offre accélération d'applications

 

JDN Solutions. Pourquoi vous lancer sur le marché de l'accélération applicative IP ?

Patrice Boffa. Nous nous sommes rendus compte que les applications Web ont évolué. Nous sommes de plus en plus souvent confrontés à des applications transactionnelles en 1 pour N ou N pour N, avec énormément d'interactions à gérer. Il y a 3 ans environ, nous avons donc élargi notre marché traditionnel des serveurs de cache pour réaliser de l'accélération d'applications Web, principalement pour les applications d'entreprise BtoB, ce qui représente peu de volume mais à très forte valeur ajoutée.

Nous étions très présents sur cette partie qui touche les protocoles HTTP et HTTPS. Mais beaucoup d'entreprises disposent d'intranet, d'extranet, ou d'applications locales qui n'étaient pas accessibles par le biais du Web mais en utilisant des connexion VPN IPSec, SSL ou tout simplement TCP IP. Nous avons donc pris la décision de ne plus nous limiter au monde du Web, mais de faire de l'accélération IP purement et simplement.

Qu'est-ce que ce changement signifie au niveau technique pour vos produits ?

La principale différence entre les deux techniques concerne les optimisations sur la qualité de service. Quand nous étions sur l'accélération d'applications Web, nous travaillions à deux niveaux : réduire le temps de latence et optimiser les protocoles. Cette optimisation se situaient à des niveaux élevés. Dans le cadre des applications IP, le processus diffère un peu. Désormais, si on perd des paquets, cela se traduit par un blanc inacceptable dans une conversation.

Ce qui implique de notre côté de rajouter à nos algorithmes de la réplication de paquets, et des optimisations de protocole pour la transmission de paquets et non plus uniquement pour accélérer la transmission. Contrairement aux boîtiers d'optimisation WAN, qui réalisent des optimisations pour des connexions de point à point, nous réalisons une optimisation d'un point vers de multiples points. Car pour des déploiements massifs, vous ne pouvez pas vous permettre de mettre des boîtiers partout.

"Nous nous appuyons sur notre maillage de serveurs pour choisir le meilleur chemin"

Notre stratégie consiste à s'appuyer sur notre maillage de serveurs sur le Web, et à aider les applications IP a choisir le meilleur chemin en fonction de la bande passante, du taux de perte de paquets et de la latence des liens Internet. Car on se rend compte aujourd'hui que le protocole BGP prévu pour cela au niveau opérateur ne fonctionne pas très bien. Dans les faits, au lieu de choisir le chemin le plus court pour un transfert, les opérateurs ont tendance à favoriser le chemin le moins cher, ce qui rajoute de la latence d'un point de vue des applications.

Envisagez-vous de vendre ce service à des éditeurs de solutions ASP ?

C'est déjà le cas aux Etats-Unis, où nous avons signé avec AppRiver, un éditeur de solution ASP qui propose de l'hébergement de serveurs Exchange et Outlook. Il adresse 17000 entreprises avec sa solution. Mais nous avons également dans nos clients beaucoup de références qui font du SaaS et qui pourraient être intéressées par cette offre. Pour le client final, ce service sera également pertinent dans le cas d'utilisateurs nomades qui vont se connecter à distance à des applications de CRM, de messagerie, pour de la vidéo conférence, du Citrix, bref pour toutes les applications disponibles sur un réseau d'entreprise.

 
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Il y a une demande partout où les applications doivent être sécurisées. Elles touchent un public varié auquel on ne peut pas demander systématiquement d'installer un logiciel client pour réaliser la partie optimisation. Nous voyons de plus en plus d'entreprises intéresser à ce service pour de la voix sur IP. Akamai a aussi pour avantage d'être un service managé, ce qui veut dire qu'une fois les serveurs en place chez le client, il n'y aura pas de bouleversement du côté de l'applicatif ou du matériel en place.

Dans le futur, nous sommes en train de regarder pour adresser aussi le marché de l'accélération point à point, pour par exemple relier dans une entreprise les différentes filiales entre elles. C'est un domaine que nous étudions actuellement.



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