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09/01/2008
Le CNRS se dote du troisième supercalculateur mondial
Le CNRS vient d'annoncer la création d'un supercalculateur d'une capacité de calcul de 207 téraflops pour mars 2008. Ce sera le troisième plus puissant au monde, hors secteur militaire, derrière ceux du département à l'énergie américain (596 téraflops) et le Forschungzentrum Jülich allemand (222 téraflops). Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, a souligné l'importance de cet événement, fruit d'un accord avec IBM qui fournira les éléments de calcul de la machine. Une collaboration ancienne puisque l'IDRIS (Institut du Développement et des Ressources en Informatique Scientifique), le centre de calcul du CNRS basé à Orsay dans l'Essonne, travaille avec IBM depuis 2000. Cette acquisition s'inscrit dans le programme "Grand équipement national de calcul intensif", et sera ouvert à tous les chercheurs, du secteur public et du secteur privé, ce qui est une nouveauté. Le nouvel équipement, en cours d'installation, sera équipé de parties distinctes. 10 armoires IBM Blue Gene/P seront en fonction dès la fin du mois de janvier et 8 racks IBM Power 6 seront quant à elles mises en place en juillet prochain. La combinaison des deux systèmes, très différents dans leur architecture, devrait favoriser selon IBM, une grande polyvalence d'applications. L'architecture du premier est dite "massivement parallèle" (Massive Parrallel Processing ou MPP) : elle assure le partage d'une grosse mémoire par un nombre réduit de processeurs). La deuxième est dite "symétrique" (SMP pour symetric multi processor) : elle permet l'interconnexion de nombreux processeurs en simultané. Capacité de traitement multipliée par 30 Côté puissance de calcul, l'IDRIS va multiplier sa capacité de traitement par 30, passant de 6,7 teraflops à 207 teraflops. Le flops (floating point operation per second) est l'unité de mesure de la puissance de calcul d'un processeur. 207 téraflops, ce sont 207.000 milliards d'opérations réalisables à la seconde. Mais le CNRS précise que cet engin est aussi destiné à ouvrir la voie aux futurs géants du calcul, qui seront des superordinateurs calculants en Petaflops. Autre élément remarquable, le rapport consommation d'électricité/ puissance est le plus bas du marché selon les responsables du CNRS.
Ce nouveau supercalculateur servira à effectuer des calculs permettant de réaliser des simulations numériques et des calculs de haute performance. La recherche sur le réchauffement climatique sera un des premiers bénéficiaires de ce nouvel équipement. Dans le domaine de la chimie également, des calculs intensifs pourront être effectués dans le domaine de la combustion dans l'air des hydrocarbures. Le coût financier de ce projet est de 25 millions d'euros sur 4 ans, maintenance comprise. La Direction Générale du CNRS précise que le projet devrait permettre de pallier aux besoins urgents de recherche.
A l'échelle mondiale, les Etats-Unis sont en tête du classement des possesseurs de supercalculateurs. Sur les 100 premiers supercalculateurs, 55 machines sont installées dans des laboratoires américains, et 7 sont dans les 10 premières. L'Europe quant à elle se classe en 2e et 3e positions, avec les plates-formes IBM allemande et la nouvelle acquisition du CNRS. Ses supercalculateurs sont présents à 28 reprises dans le Top 100.
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