Mémoires Flash : Samsung prêt à avaler SanDisk

Le constructeur coréen s'apprête à faire la plus grosse acquisition de son histoire. Débourser plusieurs milliards de dollars pour s'emparer de SanDisk ne semble pas l'effrayer le moins du monde.

La guerre que se livrent Samsung et Toshiba sur le marché des mémoires Flash de type NAND pourrait bien s'achever sur une victoire écrasante du premier sur le second.

Déjà crédité d'une part de marché de 42,3% sur ce segment au 2e trimestre 2008 (selon le cabinet iSupply) contre 27% pour le japonais, Samsung est sur le point de réaliser un coup de maître.

Son arme fatale ? Le rachat de SanDisk, concepteur des mémoires NAND auquel, jusqu'à présent, il reversait entre 400 et 500 millions de dollars de royalties, ce dernier disposant en effet de la propriété intellectuelle sur ce type de mémoires.

Au-delà des centaines de millions de dollars économisés par an, l'acquisition de SanDisk présente l'avantage de tuer dans l'œuf la tentative de Toshiba de s'acoquiner avec le fournisseur californien. Car ces 2 là avaient en effet envisager en février dernier de construire 2 usines en commun, pour un montant astronomique de 16 milliards de dollars.

Avec une capitalisation de 3 milliards de dollars, SanDisk ne sera pas une proie si facile à digérer

Hors, entre temps, SanDisk a été contraint de remettre les pieds sur terre. Non par manque de volonté, mais plutôt à cause de la réalité glaçante de ses résultats financiers, en particulier ceux annoncés en juillet, tout simplement les plus mauvais de son histoire.

Ainsi, en dévoilant une perte trimestrielle de 67,9 millions de dollars - du jamais vu depuis 2001 - et en se montrant incapable d'enrayer son cours de bourse (qui a chuté à New-York de 59% depuis le début de l'année), sans doute n'a-t-il fait qu'attiser les convoitises de Samsung. Qui a vu là une occasion en or pour prendre de la distance sur le marché des mémoires NAND, sans y mettre le prix fort. Enfin presque...

Avec une capitalisation boursière frisant les 3 milliards de dollars à la date de clôture du dernier cours de bourse, SanDisk ne sera pas une proie si facile que cela à digérer. Même pour un ogre du nom de Samsung. D'autant qu'en ces temps de bourrasque financière, les réactions du marché peuvent s'avérer des plus inattendues.

Or, cela ne semble pas le cas ici, et les préparatifs de l'opération - apparemment bien ficelés par la banque JP Morgan - ont beaucoup de chance de déboucher. Eu égard tout d'abord à la volonté du constructeur coréen de faire aboutir ce scénario de rachat, comme l'a laissé entendre James Chung, l'un de ses porte-parole, interrogé pour l'occasion par Reuters : "Nous étudions de nombreuses possibilités concernant SanDisk, même si rien n'est encore décidé".

Mais aussi pour ne pas se voir voler la vedette. Car en dégainant le premier, Samsung coupe l'herbe sous le pied d'autres prétendants éventuels, au premier rang duquel Seagate, qui a tout à gagner a se rapprocher de SanDisk.