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Analyse
 
03/10/2007

Les tableaux interactifs à l'assaut des écoles françaises

En 2008, 14 000 tableaux blancs interactifs équiperont les salles de classe. Etonnant destin que celui d'un produit destiné à l'origine aux entreprises et qui trouve aujourd'hui 80% de son marché dans l'éducation.
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Les Tableaux Blancs Interactifs (TBI) sont en passe de remplacer les tableaux noirs dans les salles de classe françaises. L'année 2007 verra en effet le doublement de ce type d'équipement dans les écoles, les collèges et les lycées de France, avec un passage de 7 000 à 14 000 TBI.

Un marché en plein essor donc, qui voit aussi la croissance d'acteurs économiques rivalisant en termes d'innovation et de stratégies pour se placer sur le marché éducatif (80% du CA du secteur des TBI), mais aussi auprès des entreprises, de plus en plus friandes de ce type de produit.

Un juste retour des choses, semble-t-il. "Le TBI est une technologie utilisée à l'origine dans les entreprises" explique Emmanuel Pasquier, directeur général de Promethean, entreprise leader sur le secteur des TBI en France. Mais très vite, l'intérêt pour le monde de l'éducation s'est avéré une évidence. "En 1995, 6 enseignants ont découvert le potentiel de cette technologie et y ont vu des applications éducatives possibles". Applications éducatives matérielles avec le tableau blanc, mais aussi pédagogiques avec des cours dédiés à ce support.

Car le marché des TBI porte sur deux secteurs particuliers que sont les équipements physiques et les logiciels qui permettent une utilisation optimisée de ce nouveau matériel.

Destiné à l'apprentissage de groupe

Le tableau physique en tant que tel se définit comme un support tactile relié à un ordinateur via un câble ou un système sans fil. L'écran transmet à l'ordinateur des informations dont celle, essentielle, de la position du curseur de la souris sur l'écran, position qui peut être celle d'un stylet électronique manié par le professeur ou un élève, par exemple. Fin de la boucle technique, un vidéo projecteur affiche sur le tableau blanc le logiciel utilisé et les modifications en cours.

"Le tableau est un outil de visualisation collective" explique Emmanuel Pasquier. "C'est un outil qui correspond à l'apprentissage de groupe. L'aspect multimedia permet de créer une véritable interactivité entre le formateur et les apprenants". Des sons, des images, des vidéos peuvent être projetés sur l'écran. Côté stylet, celui-ci peut servir de feutre multicolore, ou encore de pointe de compas. Une offre qui se double de nouveaux outils. Il existe par exemple des boîtiers de tests et d'évaluation qui permettent à tous les élèves de réaliser en même temps une évaluation en regardant un exercice au tableau.

Mais la partie logicielle se doit également de répondre au potentiel de ce type d'appareil. Des suites logicielles commencent à se démocratiser, et permettent à l'enseignant de préparer et diriger un cours complet avec pour seul support le TBI. Côté logiciels, des éditeurs de manuels scolaires classiques se montrent intéressés et préparent déjà des outils adaptés au TBI. D'autres acteurs créent une activité à partir de ce nouveau marché uniquement.

 
Le tableau transmet à l'ordinateur les tracés effectués (1). L'ordinateur envoie au vidéoprojecteur les tracés et l'affichage normal (2). Le vidéoprojecteur projette sur le tableau le résultat. L'opérateur voit en temps réel ce qu'il fait sur le tableau (3). © Educnet
 

La croissance du marché des TBI n'échappe évidemment pas aux professionnels du secteur. "On note une très grosse évolution du secteur depuis 6 mois. On passe de la demande ponctuelle à l'appel d'offres, surtout dans le second degré" commente Christophe Tomasini, qui propose à travers son blog "La Planète devient Techno !", d'aider les enseignants qui souhaitent utiliser les TBI.

Ce décollage trouve son origine dans la prise en compte par le politique des bénéfices que peut apporter cette solution. Les appels d'offres se multiplient désormais, après une période qui a vu une phase de décollage assez longue. "Le ministre a fait des annonces et ça aide à la promotion de l'outil. Mais on reste en France encore sur une phase d'expérimentation" explique Emmanuel Pasquier.

Autre phénomène qui aide à la promotion des TBI, la drastique baisse du coût d'achat. En 2000, un TBI coûtait 50 000 francs pour aujourd'hui un prix de 1 500 euros. Une tendance qui s'explique par les volumes de ventes qui explosent de par le monde. On compte plus de 2 millions de TBI aujourd'hui sur la planète.

98% des professeurs notent un impact sur l'attention des élèves

Mais quel est l'impact de ce type de techniques sur l'apprentissage ? Selon une étude de 2005 réalisée par le ministère de l'Education Nationale auprès de 300 enseignants utilisateurs des TBI, 98% des professeurs notent un impact sur l'attention des élèves, 90% sur la motivation des élèves et 80% sur la qualité de l'enseignement.

"Par ailleurs, on commence à avoir des résultats sur l'apprentissage. Une étude de 1989 de pédopsychiatres expliquait déjà à l'époque que l'on retient seulement 10% de ce que l'on lit mais 90% de ce que l'on fait", commente Emmanuel Pasquier. Des chiffres qui permettent de penser qu'à terme, toutes les classes de France seront équipées de TBI.

 
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Irions-nous alors vers la dématérialisation complète des outils scolaires ? Laurent Odic, responsable du développement éducation Europe d'Interwrite Learning, une société qui fabrique et distribue des TBI, nuance fortement : "On a souvent un avis excessif sur l'impact de la technologie. Concernant les technologies à l'école, on doit se poser la question du remplacement.

Doit-on remplacer l'existant par la nouveauté technologique ? Je pense que les outils peuvent se côtoyer. Les élèves et les enseignants ne se posent pas la question de savoir s'ils utilisent ou non une technologie particulière. C'est l'usage qui détermine de l'adoption ou non de telle ou telle technologie. C'est la raison pour laquelle notre but est d'arriver à la plus grande intuitivité possible avec nos outils".

 


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