L'archivage hébergé d'e-mails en quête de reconnaissance

Plus de 6 milliards de dollars. Tel est le montant que devrait atteindre le marché mondial de l'archivage des e-mails en 2011, si les estimations du cabinet d'études Radicati Group venaient à se confirmer.

Principaux bénéficiaires de ce triplement en valeur du marché par rapport à 2008 : les acteurs qui proposent des offres sur sites (C2C, EMC, IBM, Symantec…) mais également ceux qui ont fait de l'hébergement et de l'externalisation leur spécialité pour répondre à une demande des entreprises en pleine mutation.

Indépendamment des besoins auxquels elles répondent, les offres hébergées présentent certains atouts à même de séduire les entreprises. Et ce, tant du point de vue de la prévisibilité des coûts que de l'absence de ressources fonctionnelles et techniques à mobiliser en interne pour piloter le projet et implémenter la solution.

"L'essor des solutions d'archivage de mails en mode hébergé est financier car, contrairement aux solutions sur site, elles ne nécessiteront pas d'investissement initial important mais pourront aussi être mises en place très rapidement", analyse Bruno Barbagli, sales solution specialist au sein de la division Unified Communication Services de Microsoft.

Autre facteur de séduction jouant à plein, celui de la sécurité : "pour faire face à la mauvaise utilisation des informations contenues dans les e-mails, le fait de déléguer à un tiers la gestion de l'archivage des mails est considéré comme un élément sécuritaire important", poursuit Bruno Barbagli.

Pour autant, malgré leur capacité d'indexation (objet, corps de mails, pièces jointes…), le traitement des e-mails dans un contexte de forte volumétrie - plusieurs milliers de façon simultanée - peut toutefois constituer un frein à leur adoption. D'autant qu'il ne semble pas être le seul.

"Les solutions d'archivage en mode hébergé reposent généralement sur une infrastructure commune pour tous les clients. Aussi est-il important que les entreprises vérifient qu'elles correspondent bien à leurs besoins car elles n'offriront pas la même flexibilité qu'une offre interne. D'autre part, les entreprises doivent être vigilantes vis-à-vis de la qualité de service que proposent ces solutions", avertit Bruno Barbagli.

Et Philippe Gilbert, P-DG d'Alinto de conclure : "Les outils de recherche en mode hébergé peuvent s'avérer plus lourds et lents et nécessiteront de s'intéresser à plusieurs points comme l'environnement technique de l'hébergeur, les modalités d'accès aux archives, les délais de rétention des messages ou encore les procédures d'archivage physiques".