Jérôme Pernollet (DT, Popgom) "Passé 800 connexions simultanées, nous ajoutons des serveurs Tomcats virtuels"

Le jeune site de vente de pneus en ligne a choisi un développement spécifique et un hébergement sur mesure. Des critères importants au vu de la saisonnalité de son activité, et de délais très courts.

Que propose le site Popgom ?

Nous proposons des pneumatiques de première ligne, c'est-à-dire de marques. Nous y ajoutons un contenu éditorial et informatif, et surtout un autre service : la prise de rendez vous en ligne dans un centre de montage à proximité du domicile du client. Le client paye en ligne un montant qui correspond à l'achat de pneus et à la prestation de montage.

Tyredating est la société qui détient le site Popgom. La société est née le 28 avril 2008.

Quels choix avez-vous effectué pour la création du site et son infrastructure technique ?

Nous avions deux options : soit se reposer sur de l'Open Source, soit faire du développement spécifique. Je suis très porté sur l'Open Source, mais nous avons décidé de passer par du développement spécifique, car en fait les applications Web que nous avons créées sont très complexes, avec une dimension technique importante.

Les adaptations nécessaires auraient été trop lourdes à réaliser si nous avions travaillé à partir de briques Open Source. A titre d'exemple, nous avions trouvé un moteur d'e-commerce Open Source, mais il n'avait pas de module de prise de rendez-vous. Nous avons donc décidé de partir de zéro, en développement spécifique.

"Les adaptations nécessaires auraient été trop lourdes à réaliser si nous avions travaillé à partir de briques Open Source"

Par ailleurs, nous avions des contraintes de temps. Nous voulions lancer le site au 15 septembre, et donc il nous fallait des développements rapides. Nous avons donc fait appel à une société payée au forfait, et à une agence pour le design.

Et comment cela a t-il fonctionné ?

Le site à été livré en temps voulu, et nous avons démarré nos activités le 15 septembre 2008. L'Espagne a été le premier pays test. Nous l'avons choisi parce que l'e-commerce y est moins mature que dans d'autres pays européens. Nous avons ouvert la France ensuite, et l'Allemagne plus récemment. L'objectif est d'ouvrir des sites pour une dizaine de pays d'ici deux ans.

Aujourd'hui, comment se décompose la partie applicative de votre site ?

Nous avons deux systèmes. D'un côté, le site Web qui comprend le front office et de l'autre toute la base de données métiers, avec les articles, les stocks, nos temps de livraison vers les centres de montage, les centres de montages, leurs jours d'ouverture... Ces données alimentent le site via un BPM Intalio [ndlr. Business Project Management], qui me permet d'externaliser les actions vers les partenaires. Cela rend possible par exemple la vérification de stock ou la réservation des pneumatiques ou encore la vérification de la bonne réception des pneus par les centres de montage.

Pour le BI, nous utilisons Talend en ETL et Jaspersoft pour les rapports.

A ce propos, quelle est votre vision de l'univers Open Source ?

Je mets l'Open Source en opposition avec les produits des éditeurs classiques en ce sens que l'Open Source permet une pérennité du produit qui n'est pas assurée par le modèle propriétaire : rien ne garantit que le produit d'un éditeur sera là dans deux ans. De ce point de vue, l'Open Source est une alternative, avec la perception client que l'on pourra toujours reprendre le code.

Côté infrastructure, quels choix avez-vous effectué ?

Nous avons choisi la société Linkbynet pour l'hébergement. Nous avons été séduits par les méthodes agiles qu'ils utilisent, mais aussi par leurs plates-formes techniques et les interlocuteurs qu'ils proposent. Concrètement, ils supervisent nos plates-formes techniques avec un outil interne.

Sur un plan technique, nous utilisons Redhat, Tomcat, Jboss et Apache côté serveur, et MySQL pour la base de données.

"Pour l'heure, nous enregistrons 10 000 visites par jour, et nous pilotons notre trafic par l'achat de mots clés, de bannières ou par l'affiliation"

Quels sont vos premiers retours sur la solidité de l'infrastructure ?

Pour l'heure, nous enregistrons 10 000 visites par jour, et nous pilotons le nombre de visites que l'on souhaite sur la plate-forme par de l'achat de mots clés, de bannières ou par l'affiliation. Cela nous permet d'optimiser les visites pour améliorer le taux de transformation. En connexions instantanées, nous gérons 800 visiteurs. Passé ce nombre, nous augmentons simplement le nombre de serveurs Tomcat.

Justement, votre activité connait-elle des pics de charge ? Comment appréhendez-vous cela ?

Oui, et les besoins d'accessibilité au site Web m'ont orienté vers la virtualisation. Nous avons ce type de problématique sur des marchés spécifiques comme les pays nordiques. Ces derniers et l'Allemagne demandent aux conducteurs d'utiliser des trains de pneus neige en hiver, ce qui fait que nous avons des affluences saisonnières sur le site. C'est même une contrainte contractuelle en Allemagne où les assurances demandent au conducteur de passer en pneu hiver quand la température descend sous les trois degrés.

Cela veut dire plus de commandes, mais aussi un rush important au niveau des centres de montage. Donc l'infrastructure informatique doit être assez souple pour absorber ces pics sans tomber.

Dans les faits, Linkbynet nous alerte en cas de montée en charge, et ce sont eux qui déploient des machines virtuelles avec le système d'exploitation et la configuration réseau qui va bien. Pour notre part, nous nous chargeons du déploiement et de l'installation des applications.

Sur le plan des ressources humaines maintenant, combien êtes-vous pour gérer la direction technique ?

Aujourd'hui, nous sommes huit, avec une personne qui fait la supervision de la plate-forme, et deux équipes : une pour le site Web, et l'autre pour le back office et la maintenance applicative.

Comment faites-vous pour le développement de nouveaux projets ?

Les projets qui font plus de 40 jours sont tout de suite externalisés. La direction technique est là pour répondre aux demandes en matière d'opérations commerciales et de marketing via le site. Par ailleurs, nous faisons toujours appel au même prestataire, donc ça aide.

Et quels sont les prochains développements prévus ?

Il s'agit surtout de répondre aux problématiques régionales des implantations de nos sites. Les fonctions multilingues sont au cœur de nos préoccupations. Nous avons également d'autres projets d'amélioration et d'automatisation de certaines taches, comme la comptabilité, et le contrôle financier, avec un système qui va être lié au BPM.