Alain Bensimon (Text Link Ads) "Le netlinking est un levier moins cher que le référencement payant"
Avec la mise en ligne de son site français, l'Américain veut développer son activité de netlinking sur un marché encore peu mature. Il offre un nouveau moyen pour les éditeurs de monétiser leurs sites.
Filiale de MediaWhiz, groupe américain spécialisé dans le marketing en ligne, Text Link Ads a lancé son site français en avril 2010. En quoi consiste votre offre ?
Alain Bensimon. Text Link Ads commercialise des Backlinks ou Netlinks sur un réseau de 40 000 sites aux Etats-Unis, en France, Espagne, Allemagne, et Amérique latine. Il s'agit de liens - comme par exemple "Acheter ballon" - présents dans la marge d'un site éditeur et qui renvoient vers le site de l'annonceur qui les a acheté. Ces Netlinks sont cohérents avec le contenu et le sujet de la page sur le site éditeur.
Contrairement aux liens sponsorisés, aucun signe ne le distingue aux yeux des internautes comme étant acheté par un annonceur. En outre, le code informatique du lien comporte la mention "follow" qui permet aux robots de Google de les compter comme une sorte de vote qui contribue au bon référencement du site de l'annonceur. Les liens sponsorisés ne comportent pas cette mention et ne sont donc pas pris en compte dans le référencement naturel. Enfin, nous limitons le nombre de liens à deux maximum par page.
Quel intérêt les annonceurs trouvent-ils dans l'achat de Netlinks ?
65 % du trafic Internet est concentré sur les trois premiers résultats dans les moteurs de recherche, le premier en générant 42 % à lui seul. Les annonceurs investissent donc en netlinking pour être présents en tête des résultats naturels de recherche. C'est d'ailleurs un levier moins cher que le référencement payant. Et les internautes se dirigent plus facilement vers les résultats naturels auxquels ils font davantage confiance.
"Text Link Ads rémunère les sites éditeurs porteurs de liens avec la moitié de ce qui est facturé au client"
Quel est votre modèle économique ?
Nous rémunérons les sites éditeurs porteurs de liens avec la moitié de ce qui est facturé au client. Ce dernier paye le prix d'un portefeuille de liens et non une prestation. Un lien peut par exemple coûter 20 euros et un autre 300 euros. Ce prix dépend de plusieurs critères : l'esthétique du site éditeur, son contenu, son page rank, son traffic, la fréquence de la mise en cache de la page sur Google, le nombre de backlinks qui pointent vers la page support sur le site éditeur et favorisent son propre référencement. L'achat d'un lien sur une page est facturé au mois, l'intérêt pour le référencement de l'annonceur étant de le conserver le plus longtemps possible.
Text Link Ads compte 3 000 annonceurs aux Etats-Unis et en France, qui investissent en moyenne 1 000 euros par mois, mais les budgets vont de 200 à 75 000 euros. Cela représente donc une nouvelle manière de monétiser les sites Web. Certains sites éditeurs américains gagnent parfois 100 000 euros par an de cette manière.
Que représente votre activité en France ? Quelles sont vos ambitions ?
Si l'activité française est pilotée depuis les Etats-Unis, nous disposions déjà auparavant d'un catalogue de 2 000 sites en France, de qualité moyenne même s'ils fonctionnent bien. Notre stratégie est de diversifier le type de sites recrutés en plaçant la barre plus haut. Nous sommes d'ailleurs en négociations avec des sites premiums, des magazines et journaux en ligne.
Bref, aujourd'hui 20 % du chiffre d'affaires de Text Link Ads est réalisé en dehors des Etats-Unis. Notre objectif est d'atteindre les 40 % d'ici douze à dix-huit mois, grâce à la France.
Où en est la France en matière de netlinking ?
Le marché américain représente environ un demi-million de dollars par an. Mais le référencement naturel n'en est pas au même stade de maturité en France et aux Etats-Unis. En dehors de l'échange de liens, qui n'est plus pratiqué outre-Atlantique, la France est en retard et pratique peu le netlinking. D'ailleurs c'est seulement maintenant que l'on voit les sociétés de référencement venir sur ce marché.
A 23 ans, Alain Bensimon est depuis février 2010 responsable de Text Link Ads pour la France et la zone hispanophone. Il est titulaire d'une maitrise de droit français (Université Paris X Nanterre) et d'un LLM ou Master of Law (Cardozo School of Law de New York). Text Link Ads est une filiale de MediaWhiz, groupe américain spécialisé dans le marketing en ligne qui réalise 150 millions de dollars de chiffre d'affaires par an (+10 à 15 % de croissance) et compte 150 employés. L'ensemble de l'activité de Text Link Ads est pilotée depuis les Etats-Unis.