L'intelligence des données, plus que jamais l'une des clés pour répondre aux enjeux climatiques
La durabilité est désormais un axe majeur des entreprises pour se renforcer, se développer et innover. Ou quand durabilité écologique rime avec efficacité commerciale.
La COP29 vient de se finir à Bakou avec cette image désormais traditionnelle des nombreuses difficultés rencontrées par les pays signataires pour concilier leurs politiques climatiques. Il faut dire que l’objectif de cette édition était très ambitieux avec ce besoin fort de trouver et d’harmoniser, pour les dix prochaines années, les sources de financements devant permettre à chacun des pays de mener une transition écologique vertueuse. Au bilan en demi-teinte qui se fait un jour après cette COP29 doit cependant répondre un sursaut de mentalité plus optimiste. Soit celui d’une implication de plus en plus forte des entreprises dans leurs actions environnementales. Et celui du rôle raffermi d’accompagnant que peuvent jouer auprès d’elles les acteurs majeurs de l’IT, avec la mise en place d’infrastructures de données toujours plus intelligentes et innovantes.
Un objectif de financement climatique mondial au sommet inégalé…
Dire qu’il y a eu, à la COP29, des oppositions entre les pays sur les nouveaux montants à allouer au financement climatique mondial serait un euphémisme. Pour schématiser dans sa globalité, cela tient principalement à un facteur de taille : l’ampleur inégalé de l’objectif à atteindre. En 2009, lors de la COP15 de Copenhague, l’accord établi entre les pays membres fixait en effet que les plus riches, et de fait les plus responsables historiquement des bouleversements climatiques, apporteraient 100 milliards d’aides annuelles aux pays en développement. Avec deux ans de retard, cette somme a finalement été atteinte en 2022… pour un succès déjà terni étant donné qu’on évalue désormais les nouveaux besoins du financement climatique mondial à des milliers de milliards de dollars. Au point que les pays donateurs réclament de plus en plus un élargissement de la liste des contributeurs à la transition verte ou bien encore, et c’est notamment la position de l’Union européenne, que les investissements privés fournissent désormais la plus grande part de ces aides financières.
… et un bilan carbone global de plus en plus alarmiste
Selon les derniers résultats du consortium Global Carbon Project, le monde est encore très loin de son objectif d’une neutralité carbone. Pire même, les émissions de gaz à effet de serre vont très probablement atteindre de nouveaux sommets en 2024 avec 37,4 milliards de tonnes de CO2 émises par l’humanité au cours de cette seule année. Soit une hausse globale de 0,8% par rapport à 2023 avec toujours aucun signe qui pourrait laisser présager l’approche d’un pic. Bref le bilan est loin d’être brillant, et encore plus même vu que l’accord de Paris signé en 2015 lors de la COP21, qui visait à limiter dans le meilleur des cas d’ici fin 2030 à +1,5°C le réchauffement de la planète par rapport à la fin du XIX° siècle, devient d’ores et déjà caduc avec le dépassement pour la première fois de ce seuil sur une même année civile. Pour l’Observatoire Européen du Climat Copernicus, 2024 est tout simplement sur le point de devenir l’année la plus chaude jamais enregistrée depuis le début des relevés de températures. Pourtant, malgré ce tableau bien sombre, des signes encourageants peuvent être enregistrés avec 22 pays dans le monde qui, à défaut d’atteindre totalement leurs objectifs, ont au moins réussi à inverser la tendance dans leur degré de pollution.
Mais une durabilité de plus en plus intégrée dans les flux opérationnels des entreprises
Point positif par contre, la durabilité opérationnelle est devenue aujourd’hui un élément essentiel dans les stratégies déployées par les entreprises, et non plus simplement un atout supplémentaire. Que ce soit pour entretenir sa réputation ou son image de marque, pour attirer de nouveaux clients ou les meilleurs talents à l’embauche, ou pour fidéliser des employés soucieux des thématiques environnementales, la durabilité est désormais un axe majeur des entreprises pour se renforcer, se développer et innover. Ou quand durabilité écologique rime avec efficacité commerciale.
Telle est en substance la conclusion de l’étude publiée en juin 2024 par Enterprise Strategy Group, à la demande de NetApp, qui dresse un état des lieux des pratiques durables auprès de plus de 430 professionnels de l’IT dans le monde. Pour 42% des sondés, la recherche constante d’efficacité énergétique, dans leurs produits ou services utilisés, est ainsi la capacité la plus importante à développer dans leurs initiatives de durabilité. Que celle-ci s’obtienne par des économies réalisées en consommation électrique ou en espace de stockage utilisé, en besoin de refroidissement des data centers ou dans une réduction des déchets produits, l’objectif est toujours le même : éliminer au maximum les inefficacités opérationnelles.
Toujours selon les résultats de Enterprise Strategy Group, l’IA est potentiellement l’élément le plus déterminant pour servir cette stratégie avec pour 32% des sondés les plus forts investissements prévus en la matière, juste devant les services cloud et une infrastructure de stockage améliorée, à égalité à 30% des intentions. Mais, concernant l’IA, le point de vue reste malgré tout mitigé avec 67% des responsables interrogés pensant qu’elle aura des effets à la fois négatifs par la hausse des quantités de données générées, et positifs par sa capacité à offrir des modèles éclairés permettant de mieux cerner les points d’amélioration dans les stratégies développées.
L’intelligence des données au cœur des enjeux climatiques
A travers son large éventail d’expertises en matière de gestion des données, le secteur IT a bien sûr un rôle important à jouer pour ancrer encore plus fortement cette réalité d’une durabilité opérationnelle au sein des entreprises. Avec encore et toujours un seul maître mot à appliquer : mettre plus d’intelligence dans leurs traitements de données. Pour y parvenir, cette réalité peut se façonner en résumé autour de deux axes technologiques majeurs.
Par la fourniture tout d’abord de solutions offrant la possibilité d’une chaine de valeur plus consciente de son empreinte carbone, à travers notamment des tableaux de bord rapides et faciles permettant de toujours sélectionner l’emplacement de stockage le plus efficace et le plus économe en énergie. Rappelons, pour illustrer l’importance de ce propos, ce chiffre édifiant d’un rapport de Seagate publié en 2020 qui conclue que seules 32% des données créées aujourd’hui dans le monde seront un jour réellement utilisées. Par le choix laissé ensuite d’optimiser les ressources cloud, selon les zones géographiques, en s’appuyant majoritairement ou uniquement sur des énergies renouvelables. Selon un rapport d’Accenture daté de juillet 2024, une telle migration des charges de travail dans le cloud avec AWS peut se montrer par exemple jusqu’à 4,1 fois plus économe en énergie dépensée que sur site. De quoi obtenir plus en réduisant l’impact environnemental, exactement le but poursuivi dans les COP.