Altice explore de nouvelles stratégies pour réduire sa dette colossale
En difficulté financière, Altice semble prêt à entamer une nouvelle phase de discussions avec ses créanciers. Après une année tumultueuse marquée par des tensions et des menaces de non-remboursement, l'entreprise cherche à sécuriser son avenir financier en réduisant sa dette de 24 milliards d'euros.
Les turbulences financières d'Altice et la nécessité de négocier
Depuis l'été dernier, Altice traverse une période de grande incertitude financière. L'entreprise, lourdement endettée, a inquiété ses créanciers en menaçant de ne pas les rembourser intégralement. Ce bras de fer a marqué les esprits en France, alors que ce type de négociation est plus courant aux États-Unis.
En juillet 2023, l'arrestation d'Armando Pereira, le numéro deux du groupe, dans une affaire de corruption, a jeté le discrédit sur la direction d'Altice. Cette situation a encore compliqué les projets de refinancement. En conséquence, Altice a dû vendre des actifs et procéder à des restructurations internes pour stabiliser la situation.
La stratégie de cessions d'actifs et les résultats obtenus
Pour renflouer ses caisses, Altice a initié une série de ventes d'actifs. Parmi les transactions marquantes, la vente de ses data centers à Morgan Stanley Infrastructure pour 500 millions d'euros et celle des médias BFM et RMC à CMA CGM pour 1,55 milliard d'euros se démarquent.
Un accord avec les coactionnaires de XpFibre a également permis de récupérer un dividende d'environ 1 milliard d'euros. De plus, environ un demi-milliard d'euros pourraient être ajouté aux comptes de SFR si la vente de l'opérateur La Poste Mobile aboutit. Au total, Altice dispose désormais de 3,5 milliards d'euros en liquidités, une somme proche de l'Ebitda du groupe en 2023.
Les négociations à venir et les enjeux financiers
La prochaine étape pour Altice est cruciale : renouer le dialogue avec ses créanciers pour négocier les termes de la dette. Avec une échéance majeure prévue pour 2027, il est impératif pour Altice de trouver des solutions viables afin de réduire le poids de cette charge financière. Les discussions porteront notamment sur l'utilisation de ces 3,5 milliards d'euros de cash récemment récupérés.
Selon des sources proches des discussions, "Altice ne franchit aucune ligne jaune, c'est l'application stricte de sa documentation fiduciaire de ces emprunts," a déclaré une source citée par Les Echos. "Altice a payé 10 milliards d'euros d'intérêts en dix ans, c'est en partie le prix de ces clauses," ajoute-t-elle. Ces mêmes clauses offrent maintenant suffisamment de marge de manœuvre à Altice pour exiger des concessions aux créanciers.
Les négociations s'annoncent complexes, mais essentielles pour assurer la stabilité future d'Altice. Les créanciers principaux, dont des fonds internationaux comme BlackRock, Fidelity, et Pimco, détiennent une grande partie de la dette d'Altice et auront un rôle crucial dans ces discussions.