BlackRock freine son soutien aux résolutions climatiques
Le géant de la gestion d'actifs BlackRock a récemment fait l'objet d'une attention particulière en raison de son soutien décroissant aux résolutions environnementales et sociales lors des assemblées générales. Alors que le nombre de ces résolutions augmente chaque année, le soutien de BlackRock ne cesse de diminuer.
Un soutien en forte diminution
Depuis 2021, BlackRock a progressivement réduit son soutien aux résolutions climatiques proposées par les actionnaires. Selon le rapport "2024 Global Voting Spotlight" publié par la société, seulement 4% des résolutions environnementales et sociales ont été approuvées cette année, contre 7% en 2023 et 20% en 2022.
Le groupe, cité par Les Echos, justifie son opposition aux résolutions climatiques proposées par les actionnaires, estimant qu'elles sont de "mauvaise qualité" ou "déconnectées des mécanismes de création de valeur pour les actionnaires."
Un exemple notable de ce désengagement est le rejet de 88 propositions qui visaient à forcer les entreprises à aligner leurs opérations sur les objectifs climatiques mondiaux.
Les pressions politiques
Les pressions politiques, particulièrement aux États-Unis, ont joué un rôle crucial dans le changement de position de BlackRock. Le parti républicain mené par des figures comme Donald Trump, a accusé les gestionnaires d'actifs de sacrifier la performance économique au nom de l'engagement climatique, une pratique qualifiée de "woke capitalism".
Cette critique s'est concrétisée par des actions politiques, comme l'envoi d'une lettre à 130 gestionnaires d'actifs, dont BlackRock, demandant des comptes sur leur participation à la coalition Climate 100+. Cette pression a conduit certains membres, comme Goldman Sachs Asset Management, à quitter l'alliance.
En conséquence, des États comme le Texas et la Floride ont retiré des mandats de gestion à BlackRock, signifiant des pertes financières considérables pour la société. Le mois dernier, BlackRock a réagi en indiquant qu'il concentrerait désormais ses efforts sur la santé financière des entreprises plutôt que sur des objectifs climatiques perçus comme trop contraignants.
Un engagement sélectif sur les questions de gouvernance
En contraste avec son désengagement environnemental, BlackRock a montré un soutien accru aux résolutions de gouvernance. Cette année, 21% des résolutions portant sur la gouvernance ont été approuvées, soit presque le double par rapport aux 11% de l'an dernier. Cette hausse s'explique par l'importance accordée aux droits des actionnaires minoritaires et à l'introduction de votes à la majorité simple, des aspects jugés essentiels pour la résilience financière des entreprises.
"Les propositions que nous avons soutenues visaient à renforcer les droits des actionnaires minoritaires, par exemple en introduisant un vote à la majorité simple", a déclaré un représentant de BlackRock dans un communiqué cité par Reuters. Ce changement d'orientation souligne la priorité donnée à la performance économique à long terme, plutôt qu'à des engagements environnementaux jugés excessifs.
Les décisions prises lors des assemblées générales récentes laissent entrevoir une nouvelle ère pour le géant de la gestion d'actifs, où la gouvernance financière pourrait prendre le pas sur les préoccupations environnementales.