Chine-Afrique : un soutien financier de 50 milliards pour les infrastructures et le développement

Chine-Afrique : un soutien financier de 50 milliards pour les infrastructures et le développement Lors du dernier forum sino-africain à Pékin, la Chine a dévoilé un plan de financement massif sur trois ans, destiné à soutenir la croissance des économies africaines.

Le 9e Forum sur la coopération sino-africaine (Focac), organisé à Pékin, a marqué une nouvelle étape dans les relations entre la Chine et l'Afrique. Lors de cet événement, le président chinois Xi Jinping a annoncé un soutien financier de 50,7 milliards de dollars destiné à soutenir des projets d'infrastructure et de développement. Cet engagement, pris pour une période de trois ans, intervient dans un contexte où la Chine renforce son partenariat stratégique avec l'Afrique, une région considérée comme cruciale dans son approche diplomatique et économique.

Une aide massive pour relancer les infrastructures

La majorité des 50 milliards de dollars promis sera investie dans des projets d'infrastructure à grande échelle. La Chine s'est engagée à financer 30 projets dans des secteurs clés comme l'énergie et les transports. Ces investissements doivent notamment permettre la construction de voies ferrées, de ports, de routes, et renforcer l'accès aux infrastructures de base dans plusieurs pays africains.

"La Chine est prête à approfondir sa coopération avec les pays africains dans l'industrie, l'agriculture, les infrastructures, le commerce et les investissements", a déclaré le président chinois, lors de la cérémonie d'ouverture, selon des propos rapportés par Le Monde.

Ces initiatives incluent des projets majeurs, comme l'extension du réseau ferroviaire entre la Tanzanie et la Zambie ou la construction de nouveaux ports en Afrique de l'Ouest. Ce soutien s'inscrit dans la continuité des efforts chinois pour connecter l'Afrique aux "Nouvelles routes de la soie", une stratégie mondiale de la Chine visant à étendre son influence par le développement des infrastructures et du commerce.

L'impact économique et social

Outre les infrastructures, Pékin s'est également engagé à créer un million d'emplois sur le continent, répondant ainsi à une demande récurrente des pays africains. Les entreprises chinoises opérant en Afrique ont souvent été critiquées pour leur faible utilisation de la main-d'œuvre locale, mais cette initiative vise à inverser cette tendance.

Le président chinois a également annoncé que les entreprises chinoises opérant en Afrique seront encouragées à investir 10 milliards de dollars supplémentaires, notamment dans des secteurs comme l'énergie renouvelable et l'industrie. Des accords de coopération ont été signés, comme celui entre la Zambie et PowerChina pour l'extension de l'usage des panneaux solaires, ainsi que des projets pour améliorer l'exploitation minière au Zimbabwe et au Botswana.

Un partenariat stratégique renforcé, mais sous surveillance

L'engagement chinois, bien que bénéfique pour le développement économique du continent, suscite néanmoins des interrogations, notamment en matière d'endettement des pays africains. Les prêts accordés par les banques chinoises ont permis de financer de nombreux projets, mais ils ont aussi contribué à alourdir la dette publique de certains pays. Comme l'a souligné La Tribune, le montant des prêts chinois à destination de l'Afrique a été réduit, passant de 30 milliards de dollars en 2016 à environ 5 milliards en 2023.

Alex Vines, analyste au centre de réflexion britannique Chatham House, met en garde contre l'augmentation de la dette dans certains pays africains : "Certains de ces prêts sont devenus un lourd fardeau pour leurs bénéficiaires", en particulier pour des pays comme le Kenya, dont la dette envers la Chine s'élève à plus de 8 milliards de dollars.

En dépit de ces préoccupations, la coopération sino-africaine ne cesse de se renforcer. Un signal fort a été envoyé lors de ce Forum avec l'élévation des relations bilatérales au statut de "relation stratégique", un terme diplomatique qui reflète l'importance que Pékin accorde à ce partenariat.