Budget 2025 : Réduction des dépenses publiques, nouvelles taxes et contribution des grandes entreprises
Face à une dette en hausse, l'exécutif mise sur un plan de réduction des dépenses de 60 milliards d'euros, combinant coupes budgétaires et nouvelles contributions fiscales pour stabiliser les comptes publics.
Le gouvernement a présenté son projet de budget pour 2025, visant à redresser les finances publiques avec un effort de 60 milliards d'euros, réparti entre des coupes dans les dépenses publiques et une augmentation des recettes fiscales. Ce plan inclut une réduction des effectifs de la fonction publique, de nouvelles taxes, ainsi qu'une contribution exceptionnelle demandée aux grandes entreprises et aux ménages les plus aisés.
Des économies massives dans les dépenses publiques
Le projet prévoit des réductions significatives des dépenses publiques, à hauteur de 41,3 milliards d'euros comme le rapporte Le Figaro. Ces économies toucheront notamment la fonction publique, avec la suppression de 2 201 postes.
Parmi eux, 1 196 postes seront supprimés dans les ministères et 1 005 dans les opérateurs de l'État. L'Éducation nationale sera particulièrement affectée, avec la suppression de 2 035 postes, selon les chiffres fournis par le ministère des Comptes publics. Ces coupes budgétaires visent à rendre l'État plus efficient, bien que certaines voix s'inquiètent de l'impact sur les services publics essentiels.
Le gouvernement espère également économiser 3,8 milliards d'euros en reportant de six mois la revalorisation des pensions de retraite, initialement prévue pour janvier 2025.
En plus de ces mesures, l'État compte économiser 400 millions d'euros sur l'assurance chômage et imposer un effort aux collectivités locales, à hauteur de 5 milliards d'euros. Cette cure d'austérité fait partie de l'engagement du gouvernement à ramener le déficit public à 5% du PIB en 2025.
Nouvelles taxes et contribution des grandes entreprises
Les recettes fiscales supplémentaires attendues s'élèvent à 19,3 milliards d'euros. Les grandes entreprises seront les principales cibles de ces nouvelles taxes. En effet, les entreprises dont le chiffre d'affaires dépasse un milliard d'euros devront s'acquitter d'une contribution exceptionnelle sur leurs bénéfices, destinée à rapporter environ 8 milliards d'euros au gouvernement. Cette mesure concerne environ 440 entreprises françaises et devrait être temporaire.
Le ministre de l'Économie, Antoine Armand, a justifié cette décision en déclarant : "C'est un effort nécessaire, mais temporaire", cite L'Indépendant. Ce mécanisme permettra au gouvernement de compenser en partie les baisses de dépenses publiques tout en rétablissant un certain équilibre budgétaire.
Les ménages les plus fortunés ne sont pas épargnés. Le budget prévoit une surtaxe temporaire sur les très hauts revenus, qui touchera environ 65 000 foyers fiscaux. Cette contribution, basée sur l'impôt existant sur les hauts revenus, sera en vigueur pour une durée de trois ans et rapportera 2 milliards d'euros.
Selon le gouvernement, seuls les ménages dépassant 250 000 euros de revenu annuel pour une personne seule et 500 000 euros pour un couple seront concernés. Comme l'a affirmé Antoine Armand : "les classes moyennes, les classes qui travaillent, les plus fragiles d'entre nous, ne seront pas touchées".
Fiscalité environnementale renforcée et hausse des taxes sur l'électricité
Le budget 2025 introduit également un durcissement de la fiscalité environnementale, notamment à travers la hausse du malus auto. Les véhicules émettant plus de 113 grammes de CO2 par kilomètre seront soumis à une taxe plus élevée à partir de 2025. De plus, la taxe au poids, ou "malus masse", sera renforcée pour les véhicules les plus lourds.
Le secteur aérien est également concerné, avec une augmentation de la taxe sur les billets d'avion, y compris pour les jets privés. Le gouvernement espère récupérer 1 milliard d'euros de cette taxe, destinée à encourager une transition vers des modes de transport plus respectueux de l'environnement.
Enfin, la taxe sur l'électricité sera relevée pour générer 6 milliards d'euros supplémentaires, bien que le gouvernement assure que cette hausse sera compensée par une baisse de 9% des factures pour certains ménages.