Airbus réorganise sa division Defence and Space avec jusqu'à 2 500 emplois en moins
Airbus engage des négociations avec les syndicats et les gouvernements européens pour adapter ses effectifs face à la baisse de la demande sur le marché des satellites.
Airbus a annoncé la suppression de 2 500 postes dans sa division Airbus Defence and Space d'ici mi-2026. Cette décision survient après des pertes importantes liées à ses activités spatiales et une révision stratégique visant à maintenir la compétitivité de l'entreprise.
Pertes financières et restructuration
La branche Airbus Defence and Space, qui emploie 35 000 personnes, a subi de lourdes pertes financières, principalement en raison de retards et de surcoûts sur le programme OneSat.
Cette situation a conduit à l'accumulation de plus de 1,5 milliard d'euros de charges au cours des derniers trimestres. Mike Schoellhorn, PDG de la division, a souligné que cette restructuration est devenue inévitable sur "un marché de l'espace plus en plus difficile". Le groupe doit "devenir plus rapides, plus efficaces et plus compétitifs", s'exprime-t-il dans un communiqué, relayé par Reuters.
Le marché des satellites géostationnaires, secteur clé de la division, s'est effondré ces dernières années. Airbus a vu ses ventes divisées par deux en une décennie, principalement en raison de l'émergence de constellations de nanosatellites comme Starlink de SpaceX. En 2024, Airbus a inscrit une charge de 989 millions d'euros en lien avec ses activités spatiales, après une première provision de 600 millions en 2023, selon Le Monde.
Impact sur l'emploi et mesures sociales
La suppression de 2 500 postes représente environ 7% des effectifs de la division. Les sites français, notamment Toulouse et Elancourt, ainsi que des sites en Allemagne et en Espagne seront concernés.
Airbus a toutefois précisé que les licenciements forcés seraient évités autant que possible. "Airbus travaillera avec ses partenaires sociaux pour limiter l'impact en s'appuyant sur toutes les mesures sociales disponibles", a déclaré l'entreprise dans un communiqué, cité par La Dépêche.
Les syndicats, bien que conscients de la situation, expriment leurs inquiétudes quant aux conditions de travail pour les employés restants. Hervé Pinard, coordinateur CFDT, a déclaré : "Il faut que ce soit accompagné non seulement socialement pour ceux qui partent, mais aussi pour ceux qui restent, pour qu'ils ne se retrouvent pas dans une situation où on va multiplier les burn-out".
Négociations avec les gouvernements européens
La restructuration fait l'objet de discussions avec les gouvernements français, allemands, espagnols et britanniques. Le siège de la division spatiale à Ottobrunn en Allemagne a été au centre des premières négociations. Les détails sur la répartition des suppressions par pays seront précisés en concertation avec les syndicats d'ici décembre 2024.
Cette réorganisation s'inscrit dans un contexte plus large de difficultés pour les acteurs européens de la défense et de l'espace. Guillaume Faury, PDG du groupe Airbus, avait déjà signalé en juillet la nécessité de résoudre les causes des difficultés rencontrées par la division spatiale, évoquant la possibilité de rapprochements avec des acteurs comme Thales Alenia Space.