Budget 2025 : Des députés proposent de vendre 10% des actions de l'État
Dans le cadre du projet de budget pour 2025, un groupe de vingt-trois députés macronistes, parmi lesquels figurent les anciens ministres Gérald Darmanin et Olivia Grégoire, a déposé une proposition visant à réduire la dette publique en cédant 10% des participations de l'État dans des entreprises cotées. Une telle vente, selon eux, permettrait d'éviter une hausse de la fiscalité des entreprises, tout en allégeant le rôle de l'État actionnaire.
La vente de 10% des participations comme alternative à l'augmentation des impôts
Face au déficit public grandissant, ces députés estiment que la cession de certaines participations de l'État pourrait être une solution pragmatique pour alléger la pression fiscale sur les entreprises françaises.
Dans une tribune publiée dans La Tribune, ils soulignent : "Vendre seulement 10% de ces participations rapporterait autant, voire plus, que la hausse contre-productive de l'impôt sur les sociétés ou l'augmentation des charges du travail prévus par le gouvernement".
Ils précisent également que cette cession pourrait concerner environ 180 milliards d'euros d'actifs, répartis dans plusieurs entreprises cotées telles que Orange, Stellantis et la Française des Jeux.
Cette mesure est présentée comme une alternative aux hausses d'impôts envisagées par le gouvernement pour le budget 2025, qui incluent notamment une augmentation de la taxation sur les plus grandes entreprises. En cédant une partie des actions détenues par l'État, les députés espèrent éviter ces hausses qui, selon eux, nuiraient à la compétitivité des entreprises
Un débat sur les cessions d'actifs, soutenu mais encadré
Laurent Saint-Martin, ministre du Budget, a réagi à cette proposition en affirmant ne pas être "opposé au débat des cessions de participations de l'État", selon France Info. Il a cependant souligné l'importance d'évaluer chaque secteur et entreprise de manière individuelle avant toute décision de vente. "Il faut toujours soupeser entre la cession de parts qui permet le remboursement de la dette et le manque à gagner par les dividendes que cela crée si vous cédez vos parts", a-t-il expliqué.
Cette réserve s'applique notamment à certaines entreprises stratégiques où l'État perçoit des dividendes réguliers. Par exemple, la participation de l'État dans EDF génère des revenus sous forme de dividendes, et une vente pourrait entraîner un manque à gagner à long terme.
Des réformes structurelles en perspective
Outre la vente de 10% des actions, les députés proposent également des réformes structurelles pour alléger les finances publiques. Ils préconisent, par exemple, de réformer l'indemnisation du chômage afin de permettre à plus de 100 000 Français de retrouver un emploi. Ils rappellent qu'augmenter le coût du travail serait une incompréhension dans un pays où les exonérations de charges ont permis de générer près de 100 milliards d'euros de recettes fiscales et sociales depuis 2017.
Dans le cadre de ce projet de budget, les parlementaires du camp présidentiel insistent sur la nécessité de réduire le périmètre d'intervention de l'État, soulignant que des réformes économiques et sociales sont nécessaires pour garantir la compétitivité de la France à long terme. "Faire mincir un peu l'État actionnaire serait bien moins délétère que d'augmenter l'impôt sur les sociétés bénéficiaires", affirment-ils dans leur tribune.
Le groupe de députés a donc déposé un amendement pour le budget 2025, appelant à cette cession d'actifs tout en assurant que l'État resterait un actionnaire significatif dans les entreprises stratégiques. Ils précisent qu'une telle vente ne remettrait pas en cause le rôle de l'État dans ces entreprises, mais permettrait de réduire la dette tout en évitant une hausse des impôts sur les sociétés.