Budget 2025 : Une nouvelle fiscalité pour encourager la location longue durée
Dans le cadre de l'examen du Budget 2025, les députés ont adopté plusieurs amendements qui réorientent les incitations fiscales vers la location longue durée. Une démarche qui vise à rééquilibrer les avantages fiscaux entre la location nue et les meublés touristiques, devenus omniprésents sur des plateformes comme Airbnb. Mais cette initiative soulève des questions sur l'impact réel de ces mesures sur le marché locatif.
Un allègement fiscal pour favoriser la location nue
L'une des mesures phares de cet amendement concerne l'augmentation de l'abattement fiscal pour les propriétaires proposant une location non meublée. Jusqu'à présent, les revenus issus de la location nue bénéficiaient d'un abattement de 30% sous le régime du micro-foncier. Avec le nouveau Budget 2025, ce taux sera porté à 50%, un geste incitatif majeur pour encourager les bailleurs à opter pour la location longue durée plutôt que le meublé touristique, souvent jugé plus rentable.
Selon les parlementaires à l'origine de cet amendement, cette initiative vise à "rééquilibrer les avantages fiscaux" entre les différents types de locations, en particulier face à l'explosion des locations courtes durées sur les plateformes comme Airbnb, qui ont déstabilisé le marché du logement locatif traditionnel.
La concurrence des locations meublées touristiques
Au cours des quatre dernières années, le nombre de logements disponibles pour la location longue durée a chuté, alors que les locations meublées, notamment touristiques, n'ont cessé d'augmenter. Le phénomène Airbnb, mais aussi l'intérêt financier plus favorable pour les propriétaires louant des logements meublés, ont réduit considérablement le nombre de logements accessibles à long terme.
Le député socialiste Iñaki Echaniz, en charge de cet amendement, souligne qu'il est impératif de stopper cette tendance pour préserver le parc locatif. "Le nombre de logements en location a été divisé par deux en 4 ans et la croissance des locations meublées et en particulier meublées touristiques, s'accélère au détriment du parc locatif nu", explique-t-il relayé par BFMTV.
L'amendement discuté à l'Assemblée fait écho à un autre texte porté par les députés Echaniz et Le Meur, visant à limiter l'attractivité fiscale des meublés touristiques, avec la possibilité de réduire les abattements fiscaux dont bénéficient ces derniers.
Des ajustements fiscaux en débat
Les discussions ne s'arrêtent pas là. Parmi les nombreuses propositions de modifications fiscales liées à l'immobilier, certains députés veulent également revoir les avantages liés aux locations de courte durée, en abaissant les abattements pour les revenus issus de ce type de location.
D'autres amendements, actuellement débattus, proposent d'encadrer davantage l'offre locative en augmentant les taxes sur les locations touristiques, notamment pour les plateformes en ligne.
De plus, des ajustements sont proposés pour les propriétaires de logements classés sous le régime de location meublée non professionnelle (LMNP), qui devront désormais inclure l'amortissement dans le calcul de la plus-value de cession, une mesure qui augmentera la taxation lors de la vente de ces biens.
Répercussions potentielles sur le marché immobilier
Si l'intention derrière ces mesures est claire (rediriger l'offre locative vers des logements accessibles et durables), il reste à savoir si ces changements suffiront à redynamiser le marché locatif. Les experts s'accordent à dire que l'impact de ces ajustements fiscaux dépendra largement de l'application concrète des nouvelles règles et de la capacité des propriétaires à s'adapter à ces changements.